L'angle de carrossage correspond à l'inclinaison de la roue par rapport à la verticale, c’est-à-dire l’angle que forme la roue avec le sol lorsqu’on la regarde de face. En d’autres termes, il indique si la roue penche vers l’intérieur ou vers l’extérieur du véhicule. Rien de mieux qu’une image pour visualiser cela :

Sur la majorité des voitures de série, le carrossage n’est pas réglable. Il est défini par la conception de la suspension et des trains roulants. Seules certaines voitures sportives ou de compétition disposent de rotules excentriques ou de coupelles réglables permettant de modifier cet angle. Ce type de réglage sert alors à optimiser le comportement de la voiture sur circuit ou lors d’un usage intensif.
Si vous constatez qu’une roue semble anormalement inclinée ou qu’un pneu s’use plus vite d’un côté, cela peut révéler un dérèglement du carrossage. Le problème provient souvent de pièces mécaniques usées ou déformées : rotule de suspension, triangle, biellette ou silent-bloc fatigué. Un choc contre un trottoir ou un nid-de-poule peut également en être la cause. Dans ce cas, un passage au banc de géométrie est nécessaire pour contrôler les angles (carrossage, parallélisme, chasse).
Le carrossage influe directement sur la tenue de route et l’usure des pneus. Un angle neutre, négatif ou positif modifie la manière dont le pneu s’appuie sur le sol et réagit en virage. Pour les amateurs de simulation automobile, le phénomène est d’ailleurs très bien reproduit dans des jeux comme Gran Turismo, où l’on peut ajuster ces paramètres et en sentir les effets au volant virtuel.
Lorsque le haut de la roue penche vers l’extérieur (carrossage positif), la voiture tend à sous-virer, c’est-à-dire à élargir sa trajectoire dans les virages. La tenue de route est moins précise et la surface de contact du pneu est réduite en courbe. Ce réglage est rarement recherché, sauf dans certains cas particuliers comme sur des véhicules agricoles ou anciens.

À l’inverse, un carrossage négatif (haut de la roue vers l’intérieur) améliore l’adhérence en virage. En appui, le pneu se redresse et offre une plus grande surface de contact, d’où une meilleure motricité latérale. C’est pourquoi la plupart des voitures sportives adoptent un léger carrossage négatif d’origine. Cependant, un excès de carrossage négatif entraîne une usure rapide de l’intérieur des pneus et peut rendre la direction plus vive, voire nerveuse.

Voici quelques ordres de grandeur courants pour situer la valeur de l’angle de carrossage selon le type de véhicule :
À titre d’exemple, une compacte moderne comme la Golf 8 affiche environ -0,8° à l’avant et -1,3° à l’arrière. Une Mégane RS grimpe à -2,5°, tandis qu’une voiture de rallye peut dépasser les -4° pour maximiser les appuis latéraux.
Un carrossage incorrect réduit la surface de contact du pneu sur route droite, ce qui altère la stabilité et favorise une usure irrégulière :
En moyenne, un écart d’un seul degré modifie la pression de contact sur le pneu de 10 à 15 % entre l’intérieur et l’extérieur. Au-delà d’une différence de 1° entre les deux roues d’un même essieu, le véhicule risque de tirer d’un côté. Les tolérances admises par les constructeurs se situent généralement autour de ±0,3°.

Un angle inadapté provoque donc une usure irrégulière des pneumatiques et altère le comportement du véhicule. Lors d’une révision ou après un choc, il est toujours utile de contrôler la géométrie complète du train roulant.
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