Faillite pour la "branche chinoise de Stellantis"
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Ce n’est pas vraiment une surprise, mais c’est désormais officiel : la coentreprise entre Stellantis et le constructeur chinois GAC est en faillite. Après des années de déclin et un divorce mal digéré, GAC-FCA dépose le bilan, tournant définitivement la page d’une aventure industrielle qui n’aura duré que le temps d’un souffle, ou presque.
Une aventure née avec Fiat, portée par Jeep
Tout avait pourtant bien commencé. L’accord entre Fiat Chrysler et GAC remonte à 2010, avec un partenariat équilibré à 50/50 et un objectif clair : profiter de l’énorme potentiel du marché chinois. Une première usine voit le jour à Changsha en 2012, avec la berline Fiat Viaggio comme figure de proue. Mais les débuts sont timides, à peine 9 000 exemplaires écoulés la première année.
La bascule s’opère en 2015, quand la coentreprise décide de miser sur Jeep. Le Cherokee, produit localement, cartonne. GAC-FCA prend de la vitesse, devient un acteur qui compte, et grimpe jusqu’à 205 000 unités vendues en 2017. Au total, plus de 1,3 million de Jeep seront vendues en Chine. Un score honorable, mais qui masquait une dynamique fragile.
Une descente aux enfers rapide
À partir de 2018, les ventes s'effondrent. Le cap des 100 000 est vite perdu, puis celui des 50 000. En 2021, seuls 20 100 véhicules sortent des concessions. L’électrification massive du marché chinois, l’émergence de concurrents locaux hyper compétitifs, et une image de marque Jeep moins percutante ont vite ringardisé l’offre de GAC-FCA. Bref, encore un argument qui démontre la qualité des produits chinois, qui ont donc surpassé ceux des Européens : la demande est en effet un arbitre parfait pour savoir qui propose la meilleure offre.
Un dernier sursaut financier tente de relancer la machine : 4 milliards de yuans injectés à deux. Peine perdue. En janvier 2022, Stellantis annonce vouloir prendre le contrôle à 75 %, mais GAC refuse. La rupture est actée dès juillet. Depuis, plus aucune Jeep n’est produite localement en Chine. Seuls quelques modèles importés subsistent, dans l’anonymat le plus total.
Une faillite qui en dit long
Le 8 juillet 2025, la justice chinoise valide le dépôt de bilan de GAC-FCA. Fin de l’histoire. Stellantis quitte définitivement l’arène chinoise côté production locale, comme beaucoup d’autres groupes étrangers avant lui. En douze ans, la coentreprise aura connu un pic, un clash, puis une lente extinction. Un symbole de plus de la difficulté, même pour les géants mondiaux, à exister durablement sur un marché devenu ultra-dominé par les marques chinoises et l’électrique à bas prix.
En somme, Stellantis n’aura pas démérité, mais le rouleau compresseur chinois a eu raison de cette tentative d’implantation. Reste à voir si une autre stratégie sera un jour tentée, ou si cette déconvenue enterrera définitivement l’idée d’un retour industriel dans l’Empire du Milieu.
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