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Les différents segments du marché automobile

Dernière modification : 12/10/2025 -  2

L’automobile s’est découpée au fil du temps en une multitude de segments, parfois au point de devenir un vrai casse-tête. Entre les citadines, les SUV, les monospaces et les électriques qui bouleversent tout, il devient utile de refaire le point sur ce qui existe aujourd’hui.

Segment B0

Arrivé bien plus tard que les autres, le segment B0 regroupe les voitures ultra-compactes comme la Smart Fortwo ou la Toyota iQ. Leur empattement minuscule leur donne une maniabilité de kart, mais une stabilité très relative sur route. Ces modèles sont pensés pour la ville uniquement, et les nouvelles micro-électriques comme la Citroën Ami ou la Renault Twizy s’inscrivent dans cette lignée.

Segment A0 (micro-urbaines électriques)

Ce micro-segment, apparu récemment, regroupe les petites voitures électriques limitées à la ville. Citroën Ami, Fiat Topolino, Microlino ou Mobilize Duo en sont les exemples les plus connus. Ces véhicules ne dépassent souvent pas **45 km/h** et sont accessibles sans permis. Leur rôle : remplacer le scooter en offrant un minimum de confort et de sécurité, tout en occupant un espace minime.

Segment A

Aussi appelé parfois B1, ce segment regroupe les micro-citadines de **3,1 à 3,6 mètres** : Twingo, Fiat 500, 108/Aygo/C1, Volkswagen Up!… Ces voitures sont idéales pour la ville mais limitées sur route. Elles offrent 4 places au maximum et un confort basique. Ce segment décline fortement, car leur production devient difficilement rentable avec les normes CO?. Les constructeurs misent désormais sur des versions électriques comme la **Fiat 500e** ou la **Twingo E-Tech**.

Segment B

Le segment B (ou citadines polyvalentes) reste un pilier du marché. Longues de **3,7 à 4,1 mètres**, elles sont à l’aise en ville comme sur route. Clio, 208, Polo, Fiesta… toutes appartiennent à cette catégorie. Ces voitures ont beaucoup grossi depuis les années 2000 (une 208 fait la taille d’une ancienne 306 !). Pour un conducteur urbain, c’est le compromis parfait : une seule voiture capable de tout faire.

Segment B plus

Ce sous-segment désigne les petits monospaces issus des châssis de citadines, comme le C3 Picasso (base de 207) ou le B-Max (base de Fiesta). Ils offraient une habitabilité record dans un gabarit compact. Aujourd’hui, ils ont presque tous disparu, remplacés par les SUV urbains plus à la mode.

Segment C

Le segment C, ou compactes, couvre les voitures de **4,1 à 4,5 mètres** : Golf, 308, Astra, A3, Mégane, Mazda3… C’est le cœur du marché européen. Les compactes électriques comme la **MG4** ou la **Mégane E-Tech** en sont aujourd’hui les nouvelles représentantes. Certains marchés (Espagne, États-Unis) préfèrent encore les versions à coffre, jugées plus valorisantes.

Segment M1 plus

Ici, on parle des monospaces compacts comme le Scénic, le C4 Picasso ou le Touran. Longtemps plébiscités pour leur habitabilité, ils ont presque disparu au profit des SUV familiaux. Le Scénic 4 a d’ailleurs laissé sa place à un SUV électrique, preuve que les temps changent.

Ludospaces

Les ludospaces reprennent des bases d’utilitaires (Kangoo, Berlingo, Rifter). Ce sont les véhicules les plus pratiques du marché, capables d’avaler du matériel, des enfants et parfois un frigo. L’esthétique n’est pas leur point fort, mais l’efficacité, si. Depuis 2023, la plupart des versions thermiques ont disparu : elles sont désormais 100 % électriques, avec environ **150 km d’autonomie réelle**.

Segment D

Le segment D, ou familiales (4,5 à 4,8 mètres), regroupe les berlines moyennes type Série 3, Classe C, 508 ou Passat. C’est un segment historique, aujourd’hui en perte de vitesse. Ces voitures offrent encore un excellent confort et des qualités routières exemplaires, mais leur image s’efface face aux SUV. Dommage, car ce sont souvent les meilleures à conduire.

Segment E

Entre les familiales et les grandes berlines de luxe, le segment E couvre les grandes routières : anciennes Peugeot 607, Renault Vel Satis, ou actuelles **Mercedes E-Class**, **BMW i5**, **Tesla Model S**. Ce segment, autrefois symbole de réussite professionnelle, survit surtout grâce aux marques premium.

Segment H (H1 et H2)

Ce segment englobe les grandes et très grandes berlines. Le H1 correspond aux formats type Audi A6 ou BMW Série 5, tandis que le H2 réunit les vaisseaux amiraux comme l’A8, la Série 7 ou la Mercedes Classe S. Luxe, silence et technologies de pointe, souvent hybrides ou électriques. Ces voitures dépassent souvent les **5 mètres** et frôlent les **2,5 tonnes**. Rien que ça.

Segment F (ultra-luxe)

Au-dessus du H2, on trouve le segment F : Rolls-Royce Phantom, Bentley Flying Spur, Maybach ou Hongqi L5. C’est la stratosphère automobile, où la personnalisation se mesure en centaines d’heures d’assemblage à la main. Peu de volume, mais une influence symbolique forte.

Monospaces

Les monospaces « classiques » comme le Chrysler Voyager ou le Renault Espace ont pratiquement disparu. Leurs remplaçants sont des SUV à 7 places. Le dernier Espace, par exemple, est désormais un SUV ! Ce format très pratique a été victime de son image jugée vieillissante, malgré son confort inégalé.

SUV urbains

Les SUV urbains représentent le segment le plus dynamique du moment. Longs d’environ **4,2 mètres**, ils combinent compacité, style et polyvalence. Renault Captur, Peugeot 2008, Hyundai Kona, Volkswagen T-Roc… Tous surfent sur la même recette. Beaucoup existent désormais en version **électrique** (e-2008, Kona EV, Jeep Avenger). Leur popularité a tout simplement explosé.

Crossover compacts

Leur définition est floue, c’est d’ailleurs ce qui fait leur succès. Les crossovers compacts combinent les lignes d’un SUV et les dessous d’une compacte : Peugeot 3008, Nissan Qashqai, Kia Sportage… Ce sont les caméléons du marché. Aujourd’hui, la plupart se déclinent en version hybride ou 100 % électrique. Le terme « crossover » est souvent devenu un argument marketing plus qu’une vraie catégorie technique.

SUV

Les SUV moyens (Q5, XC60, 5008, Tiguan…) dominent le paysage. Plus haut perchés, plus lourds, ils compensent leur consommation par un confort et une polyvalence exemplaires. Ce sont souvent les best-sellers de chaque marque. Les versions électriques (Model Y, Ioniq 5, ID.4) enfoncent encore le clou, même si leur poids dépasse souvent les **2 000 kg**.

Grands SUV

On parle ici des géants : Mercedes GLE, BMW X5, Audi Q7, Range Rover… Certains flirtent avec les **5 mètres**. Puissants, luxueux et massifs, ils incarnent la démesure automobile. Les versions électriques (BMW iX, Mercedes EQS SUV) accentuent encore ce gigantisme : près de **3 tonnes** pour certains modèles. Autant dire qu’il vaut mieux éviter le trottoir.

SUV coupés

Ce segment récent mélange SUV et ligne plongeante. BMW X6, Mercedes GLC Coupé, Renault Arkana ou Peugeot 408 en sont les exemples. L’idée : offrir un look plus dynamique sans renoncer à la posture haute. Un succès commercial, mais souvent un non-sens aérodynamique.

Pick-up

Très populaire à l’étranger, le pick-up garde une niche solide en France. Toyota Hilux, Ford Ranger, Isuzu D-Max… Ils séduisent surtout les pros et les campagnes. Certains modèles modernes offrent désormais des versions plus « civilisées » avec confort et équipements haut de gamme. Les premiers pick-up électriques (Rivian R1T, Tesla Cybertruck) commencent d’ailleurs à montrer le bout de leur nez.

Breaks et shooting brakes

Les breaks restent présents dans presque tous les segments, de la **Clio Estate** à la **BMW Série 5 Touring**. Très prisés en Allemagne, ils peinent à séduire en France. Les « shooting brakes » (Mercedes CLA SB, Kia Proceed) apportent une touche de style à ce format jugé trop utilitaire. Moins de hauteur, plus de charme, un bon compromis.

Coupés, cabriolets et roadsters

Ces formats ont presque disparu, balayés par les SUV. Pourtant, ils ont longtemps incarné la passion automobile : Renault Wind, Peugeot RCZ, Mazda MX-5, Alpine A110… Ils subsistent grâce aux marques sportives ou artisanales, mais restent anecdotiques en volume.

Conclusion : des segments en pleine mutation

L’arrivée massive des véhicules électriques redessine la carte du marché. Les moteurs thermiques imposaient certaines proportions, mais avec les batteries, tout change. Les voitures électriques raccourcissent, les SUV explosent, et les nouvelles formes apparaissent (berlines fastback, monospaces électriques comme l’ID.Buzz). Le découpage des segments devient presque secondaire : ce qui compte désormais, c’est le type d’usage et le positionnement énergétique. Bref, les frontières bougent, et on risque de devoir réécrire ce classement dans 5 ans…

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