Tarifs douaniers américains : encore un coup dur pour l’automobile européenne

Dernière modification : 29/07/2025 - 1

Comme si la période n’était pas déjà assez compliquée, voilà qu’un nouveau problème s’ajoute à la pile. L’Europe vient d’accepter une réduction partielle des droits de douane imposés par les États-Unis sur les voitures européennes. Résultat : ces droits passent de 27,5 % à 15 %. Ce n’est donc pas une hausse, mais un allègement… qui reste loin des 10 % en vigueur avant l’escalade tarifaire. Et c’est tout sauf anodin.

L’industrie auto du continent compte encore beaucoup sur ses exportations vers les USA, notamment les constructeurs allemands qui écoulent de gros volumes de véhicules haut de gamme là-bas. Même avec cette baisse, ces modèles restent désavantagés face à la concurrence locale, à moins de rogner sur les marges ou les équipements. Dans tous les cas, la situation reste préoccupante.

Un rapport de force à sens unique

Les États-Unis menaçaient initialement de taxer à hauteur de 30 %, et Bruxelles a fini par accepter un tarif de 15 % pour éviter une guerre commerciale. Sur le papier, c’est mieux que les 27,5 % précédents. Mais dans les faits, c’est une gifle symbolique : l’Europe n’a rien obtenu en échange, sinon la promesse d’un apaisement. Plutôt que de défendre fermement son industrie, elle a encore cédé.


Ce sont surtout les marques premium qui vont trinquer. Mercedes, BMW, Audi (d'autant plus avec la baisse de la qualité qui les relègue presque au niveau des généralistes)… Toutes ont encore des modèles assemblés en Allemagne ou en Europe centrale avant d’être expédiés aux États-Unis. Même si elles disposent d’usines sur place, tout ne peut pas être produit localement. Les lignes d’assemblage européennes vont sentir passer la baisse de régime.

Moins d’exports, plus de doutes

Même avec ce tarif réduit à 15 %, les véhicules importés d’Europe restent plus chers qu’avant l’escalade commerciale. Et dans un contexte où les clients américains sont de plus en plus sensibles au prix, ça risque de coincer. Certains modèles pourraient même être retirés du marché américain si les volumes deviennent insuffisants.

Et qui dit moins d’exports, dit moins d’activité dans les usines européennes. On pense évidemment à l’Allemagne, mais aussi à la Hongrie, à la Slovaquie ou à l’Autriche, qui assemblent beaucoup pour les marques allemandes. Ce sont des milliers d’emplois qui sont indirectement menacés. Pas tout de suite, mais sur quelques trimestres, l’effet sera visible.

Un secteur déjà à genoux

L’ironie, c’est que cette décision tombe à un moment où l’industrie auto européenne est déjà en grande difficulté. La demande intérieure s’est effondrée, les ventes de voitures électriques stagnent, les marges s’effritent, et les plans sociaux s’enchaînent. Le marché chinois devient plus hostile, le marché européen n’est plus porteur, et maintenant les États-Unis ferment partiellement la porte. Il reste quoi ?

À force d’encaisser sans réagir, le secteur s’enlise. Ce n’est pas qu’une histoire de taxes ou de commerce extérieur. C’est une nouvelle preuve que l’Europe avance sans vraie stratégie industrielle. Et dans l’automobile, c’est en train de coûter cher.


Ecrire un commentaire

Ce site est le vôtre ! Interrogation, complément d'information, conseil, anecdote etc... Toutes vos remarques sont les bienvenues.

Pseudonyme :


Mail (facultatif / être prévenu d'une réponse) :


Votre commentaire :



Sondage au hasard :

Trouvez-vous l'entretien de votre auto trop cher ?

Mon point de vue / Information complémentaire :
(votre commentaire sera visible sur la page de résultats)


Sur le même sujet

Nouveautés auto

Choisir une voiture

Fiabilité / Entretien

 

© CopyRights Fiches-auto.fr 2025. Tous droits de reproductions réservés.
Nous contacter - Mentions légales

Fiches-auto.fr participe et est conforme à l'ensemble des Spécifications et Politiques du Transparency & Consent Framework de l'IAB Europe. Il utilise la Consent Management Platform n°92.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant ici.