C’est une histoire qu’on pensait derrière nous, et pourtant… Stellantis vient d’annoncer une mesure d’urgence : l’immobilisation immédiate de 82 000 véhicules qui n’ont pas encore été corrigés malgré la campagne de rappel en cours. Sont concernés : des Citroën C3 (génération 2) et des DS3 (génération 1) produites entre 2014 et 2019, uniquement dans la moitié nord de la France. Et cette fois, pas de demi-mesure : il faut arrêter de rouler, point final.
Cette décision ne sort pas de nulle part. Elle fait suite à un accident mortel survenu récemment en France, directement lié à un airbag défectueux. De là, Stellantis a décidé d’étendre le « stop-drive » à tous les modèles concernés qui n’auraient pas encore été réparés. Ce n’est pas une mesure symbolique : c’est une consigne ferme. Il faut cesser de rouler immédiatement et contacter son concessionnaire pour planifier le remplacement du système incriminé, pris en charge gratuitement.
La campagne de rappel avait pourtant déjà commencé depuis plus d’un an, d’abord dans le sud, puis dans le nord à partir de janvier 2025. Mais malgré cela, plus de 80 000 véhicules continuent de circuler avec un airbag potentiellement dangereux. Pas parce que les gens refusent de faire le nécessaire, mais souvent parce qu’ils ne sont même pas au courant. Propriétaire introuvable, carte grise jamais mise à jour, voiture qui a changé de mains sans suivi… on connaît la chanson.
Le problème vient des airbags Takata. Un nom tristement célèbre dans le monde auto. Sous certaines conditions (chaleur, humidité, vieillissement chimique), l’airbag peut exploser comme une grenade au lieu de se déployer normalement. Des éclats de métal sont alors projetés dans l’habitacle. Le genre de défaillance qui ne pardonne pas, même si elle reste statistiquement rare. Ce n’est pas juste un voyant qui s’allume : c’est un risque mortel.
Pour rappel, l’affaire Takata est l’un des plus grands scandales industriels de l’histoire automobile. Des dizaines de millions de véhicules rappelés dans le monde, toutes marques confondues. Plusieurs morts recensés, des enquêtes à rallonge, une faillite retentissante du fournisseur… et encore aujourd’hui, des voitures qui roulent avec ces systèmes pourtant reconnus défectueux. L’impact a été tel que des mesures préventives sont désormais prises au moindre doute. Stellantis ne fait ici que suivre un protocole déjà appliqué ailleurs, parfois avec plusieurs années d’avance.
Pour ceux qui dépendent de leur voiture au quotidien, Stellantis promet des alternatives : voitures de courtoisie, solutions de mobilité adaptées… encore faut-il appeler ou se rendre chez un réparateur agréé. Un numéro vert est d’ailleurs mis en place (0805 98 04 02), et une vérification rapide est possible sur le site Citroën.fr grâce au numéro VIN. C’est simple, mais encore faut-il le faire.
La vraie question reste là. Pourquoi cette mesure d’urgence n’a-t-elle pas été prise plus tôt, alors que les airbags Takata sont dans le viseur depuis plus de dix ans ? Il aura fallu un drame pour accélérer les choses. En attendant, c’est aujourd’hui que le message passe, et il est clair : on ne roule plus avec ces modèles tant que l’airbag n’est pas changé.
Ce nouvel épisode met en avant les failles de la gestion des rappels à grande échelle (qui sont en plus difficilement digestes par les infrastructures non dimensionnées pour cela). Entre les voitures qui changent de propriétaire, celles qui ne sont plus entretenues dans le réseau, et l’inertie administrative… difficile de toucher tout le monde à temps. Et pourtant, il suffit d’un cas pour que le risque redevienne visible. Stellantis tente désormais de rattraper le retard, avec un ton plus ferme et un plan d’action plus concret. Il était temps.
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