Plan de l'article :
C'est le sujet compliqué du moment : si je souhaite remplacer mon auto faut-il choisir électrique, hybride ou thermique ?
Nous éviterons de tomber dans le piège des journalistes et industriels qui sont souvent main dans la main et qui cherchent avant tout à vous vendre ce qu'ils ont sur les bras en raison d'une industrie qui peine à changer aussi rapidement qu'elle le devrait (un complexe industriel est lent à modifier, il est pénalisé par une inertie lourde).
Le sujet du jour est donc bien de poser une réflexion sur les différentes technologies, et du meilleur choix à faire d'un point de vue individuel avant tout (la préoccupation environnementale est encore plus importante mais j'imagine que vous, lecteurs, êtes avant tout intéressés par vos problématiques qui vous sont propres : à savoir micro économiques).
Sachez que la réponse à cette question dépend plus que jamais de votre capacité à anticiper le marché automobile d'ici à 5 ans, moment où vous revendrez très probablement votre voiture. C'est donc un pari spéculatif que vous faites à vouloir acheter une voiture neuve en 2024, ce qui était bien moins le cas il y a encore 5/10 ans ...
Le risque de faire un mauvais choix, avec des pertes financières lourdes, est donc ici plus important que jamais. Il n'y a rien de pire qu'une période de transition technologique pour acheter un produit et espérer bien le revendre à moyen terme. Et si vous êtes tenté par les LOA et LLD, sachez qu'elles ne sont pas la solution pour optimiser votre achat (à savoir payer le moins possible pour en avoir le plus possible).
L'électrique serait-il le choix le plus judicieux à faire ? Qui croire, les sceptiques ou les convaincus ?... Qui a le plus la tête sur les épaules ?
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L'offre des voitures électriques commence clairement à s'étoffer puisque tous les généralistes s'y mettent. On a donc désormais un choix plus varié, allant d'une petite ZOE/e-208 à un Model X/EQC en passant par des Ioniq5 et EV6.
Ca semble être tout bon pour y aller non ?
A lire : le comparatif des voitures électriques
Sachez qu'il s'est vendu à peu près deux fois plus d'électriques que d'hybrides rechargeables sur l'année 2023.
D'un point de vue rationnel et objectif, l'électrique cumule beaucoup d'avantages (que je vis personnellement au quotidien, ayant définitivement radié les thermiques de ma vie). On a une auto plus rassurante en terme de fiabilité, qui ne nécessite plus d'aller à la station essence (si vous pouvez recharger chez vous), qui a un agrément bien supérieur à n'importe quelle thermique, qui limite les entretiens à zéro chez certaines marques (oui, zéro mis à part quelques détails évidemment), qui ne fume plus, qui ne fait plus un bruit. Vivre avec une voiture électrique est tout sauf une contrainte, et ce malgré les choses qu'on peut entendre de la part de ceux qui cultivent la mauvaise fois et la régression. Méfiez-vous de ces gens qui vous égarent plus qu'ils ne vous conseillent.
La prime reste consistante avec 5000 euros pour les autos de moins de 47 000 euros. Sachant qu'elle risque de disparaître dans un avenir plus ou moins proche, le bonus est donc encore suffisamment costaud pour motiver à franchir le cap. Hélas, le prix final reste encore assez costaud par rapport à une thermique traditionnelle.
De plus, avec une échéance à 2035 pour la fin du thermique neuf et les choix techniques des plus grands groupes automobiles, il est bien acté que l'électrique est la nouvelle norme de propulsion pour les voitures, rendant obsolètes tout ce qui comporte un moteur thermique (donc hybrides y compris).
L'idée de préservation de la valeur prend ici ton son sens ... Les décotes devraient donc être moins sévères, sachant que les voitures électriques gardent mieux leur valeur en raison de leur mécanique moins soumise à l'usure. Visez au passage les batteries LFP qui sont plus durables bien qu'il ne faille pas non plus se borner à cette chimie (la NMC très courante est aussi très durable).
Comme je l'ai dit précédemment, l'accroissement de l'offre permet plus facilement de trouver chaussure à son pied (gabarit, autonomie, esthétique etc.).
Autre point, il se peut que l'inflation s'enracine plus profondément qu'on ne l'imagine, et il est donc probable que les prix soient revus à la hausse les prochaines années. Profitez donc qu'il y ait encore de la disponibilité et des prix encore digestes ... Surtout avec le bonus actuel. Toutefois, avec l'accroissement de la concurrence et des acteurs comme tesla et les Chinois qui baissent les prix, il reste difficile d'anticiper les prix à venir. Il y a un combat entre la concurrence féroce (qui tend à réduire les prix) et les facteurs extérieurs qui réduisent la valeur de la monnaie (planche à billets, taux directeurs etc.).
L'autre argument tient dans le fait que j'estime peu probable une explosion des capacités des voitures électriques d'ici 5 ans (voire même un peu plus). En effet, nous devrions stagner un bon bout de temps sur ces valeurs d'autonomies, à savoir entre 300 et 500 km (réels) en mixte environ. Attendre pour profiter de plus d'autonomie ou même des recharges plus rapides (sur une Model 3 on est déjà à 250 kW ! Sachant qu'à partir de 150 kW la batterie souffre à chaque charge) ne vaut le coup que si vous avez une patience à rude épreuve, car il va encore falloir attendre (et cela juste pour gagner une autonomie supplémentaire qui ne servira réellement que pour 1% de vos trajets).
Les charges rapides actuelles sont déjà si convaincantes et nombrueses ...
Enfin, pour les urbains avoir une voiture électrique amène pas mal d'avantages, à savoir des places gratuites et réservées pour ce type de véhicule. Sachez donc bien que ce n'est que temporaire, il est donc bien de pouvoir en profiter avant que cela ne cesse définitivement.
Ca va peut-être paraître étonnant pour certains, mais le nombre de bornes de recharge est désormais suffisamment important pour être à l'aise loin de chez soi et pour effectuer de longs trajets. Les choses ont très vite évolué et les problèmes d'il y a encore un ou deux ans font désormais partie d'un âge révolu.
Tesla qui s'ouvre à toutes les marques, couplé à Ionity, rend le réseau de recharge très consistant ! A tester pour être totalement rassuré, louez-donc une voiture électrique
Côté négatif, on rappellera que l'efficience des modèles proposés reste moyenne sur autoroute, et il est possible que les autos vendues aujourd'hui soient obsolètes sur ce terrain dans 5 bonnes années (pas en ce qui concernent les vitesses plus basses, jusqu'à 100 km/h). Vu le tarif qu'il faut débourser pour acheter une voiture électrique, même avec le bonus, il est peut-être judicieux de rester prudent (surtout si vos moyens sont comptés, pour les autres ils peuvent se permettre un "petit" risque).
J'estime toutefois ce risque très limité car comme je l'ai déjà dit il est probable qu'on reste sur ces valeurs d'autonomies pendant une bonne dizaine d'année, car la multiplication des points de recharges (déjà consistant au moment où ces lignes sont rédigées) rend complètement caduque ce problème. Si je dois m'arrêter tous les 250 km pour faire une recharge de 15 minutes il n'y a rien de bien contraignant à avoir une autonomie un peu plus réduite que sur une thermique.
Je parle en tant qu'utilisateur de voiture électrique, voyager n'est pas un problème à partir d'une batterie de 60 kWh.
A lire : peut-on faire confortablement de l'autoroute en voiture électrique ?
Tesla s'en sort un peu mieux que certains sur autoroute (surtout à partir de 2018 et l'adoption de moteurs à réluctance). Mais le groupe VW y arrive aussi en utilisant une boîte à deux rapports sur ses modèles les plus chers, et il suffit même simplement aux marque de jouer sur le rapport de démultiplication du différentiel pour favoriser soit l'accélération soit la sobriété à plus grande vitesse (bien qu'il faille tout de même plus d'énergie à haute vitesse et que ça ne fasse donc pas de miracle)
Autre argument contre, le prix des autos est donc aujourd'hui encore élevé, avec une baisse qui pourrait être assez pentue ces prochaines années afin de pouvoir toucher le grand public (bien que ça reste indécis, les facteurs structurels économiques tendent vers une dépréciation de la monnaie). Sachez donc que, comme à chaque fois qu'il y a un nouveau produit sur le marché, les premiers clients paient plein pot pour les premiers produits vendus.
Malgré tout, le contexte actuel ne garantit pas du tout une baisse de l'inflation et encore moins celle des voitures électriques. Les marques voulant faire moins de volume et se positionner plus haut en gamme, elles ne vont pas se presser pour baisser les prix (surtout pour des produits plus cossus). A part bien entendu les Chinois.
Il se peut aussi que d'ici quelques années de nouvelles chimies de batterie surpassent les actuelles. Et dans ce cas, votre électrique NMC/LFP achetée plein pot risque de vous faire déchanter, et personne ne voudra s'enquiquiner avec (sauf à prix d'ami évidemment). Tout cela n'est toutefois que crainte paranoïaque si on cherche à rester lucide. Cela coûte du temps et de l'énergie de modifier les chaînes de montage d'une industrie aussi lourde, et les 5 ans que j'expose ici risquent plutôt de s'établir à 10 ou 15 (car il ne faut pas oublier que les industriels incrémentent les aptitudes petit à petit pour des questions pratiques et marketing, il n'y a jamais de bond en avant en terme de capacités produit). Malgré tout, changer une chimie de batterie n'est pas un gros souci pour les chaînes de montage, c'est plutôt l'approvisionnement des matières premières et la confection des cellules qui peut poser problème (selon la nouvelle chimie).
Le risque de rupture technologique me semble toutefois minime car les procédés actuels utilisent déjà les atomes les plus optimaux au niveau de la chimie, ce n'est pas quelque chose qui pourra être bouleversé aussi rapidement il me semble (le tableau de Mendeleïev n'est pas près de changer).
On pourra rapidement doubler le tout, à savoir réduire le poids par deux avec une densité énergétique elle aussi doublée, ce qui permettra d'avoir la même autonomie avec une batterie deux fois moins lourde. La Nasa commence à avancer sur le sujet en raison de la propulsion électrique à venir des avions, et en plus elles n'ont pas besoin d'être refroidies et ne craignent pas les chocs.
Et au pire du pire, vous pourrez remplacer votre batterie (celle du véhicule que vous possédez) dans le futur à des prix possiblement plus bas.
On peut aussi douter que le prix des autos chutera comme je l'ai dit précédemment, car le contexte semble indiquer que l'on se dirige irrémédiablement vers un monde en hyperinflation (ou au moins une inflation consistante). Et personnellement, j'estime que d'ici 2030 ou 2040 la voiture ne se réservera qu'aux personnes les plus aisées, comme au début de l'histoire de la voiture individuelle au siècle dernier. La crise actuelle est plus profonde que beaucoup ne le croient, elle prend ses racines depuis Bretton Woods avec une accélération fin des années 2000. Elle semble désormais arriver à un nouveau stade qui va transformer la société à moyen terme. Tout cela pour dire qu'espérer voir des voitures qui décotent fortement, comme cela a toujours été le cas, est peut-être quelque chose qui va changer. L'électrique favorise la préservation de valeur, ce qui pourrait encore plus accroître le phénomène.
A lire : l'inflation inquiétante de la voiture particulière : à cause de l'électrique ?
N'oublions pas enfin que les pénuries ne voient pas le bout du tunnel, attendre c'est donc aussi prendre un risque potentiel d'avoir des difficultés à trouver une voiture à un prix raisonnable (encore une fois c'est de la spéculation pure et simple).
A lire : les différentes chimies de batteries pour voiture électrique
Autre argument en défaveur, les prix des recharges publiques qui s'envolent, avec Ionity et Total EV qui ont lancé le bal (désormais cela coûte autant que l'essence, mais il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas de frais de fonctionnement sur une électrique, ce qui compense largement). Sans oublier les bornes qui ferment en raison de soucis techniques ou même d'une potentielle rentabilité désastreuse qui pourrait en faire fermer d'autres. Les choses évoluent malgré tout de manière très positives de ce point de vue là avec une multiplication des points de recharge. Et au moment où ces lignes sont écrites, traverser la France est presque devenu une formalité, à partir du moment où vous avez une auto qui charge au moins avec 80 kW de puissance de charge et une batterie de 60 kWh minimum (plus on a une grosse batterie, plus ça charge vite longtemps : pic prolongé sur 5-65% de la capacité). Car finalement on perd tout intérêt d'avoir des bornes partout si l'auto met trop de temps à se recharger.
A lire : prix de la recharge : plus chère que le carburant ?
De plus, et même si les tarifs sont élevés, les charges sont normalement faites chez soi ou un endroit privé qui offre des tarifs "normaux" 90% du temps. Attention toutefois à la hausse de l'électricité en Europe, car le contexte est devenu récemment gravissime pour notre continent.
Bref, même si le marché de l'électrique n'est pas encore totalement mature, dans les faits on remarque qu'il y est déjà presque arrivé. C'est très rapide car installer des prises (bornes) est bien plus rapide et aisé que des pompes à carburant ou encore à hydrogène.
Si il était encore un tout petit peu tôt pour l'électrique il n'y a pas si longtemps, opter pour cette technologie dès aujourd'hui est loin d'être une aberration, c'est même devenu la norme (j'aurais personnellement du mal à investir sur une hybride ou thermique). Et seuls les trajets pour partir en vacances seront un peu plus contraignants (il ne s'agit pas non plus d'être à cheval, rassurez-vous, on parle juste de devoir s'arrêter 15 minutes de plus qu'avec une thermique lors des ravitaillements).
Il faut encore se rappeler que 100% des trajets quotidiens s'effectuent avec de l'électricité que vous avez consommée chez vous, et il faut vraiment prendre conscience que les chargeurs publics ne servent que pour les longs trajets.
Il ne faut toutefois pas oublier les "hypper-urbains" qui ne peuvent charger chez eux, et il leur faut alors pouvoir trouver un point de recharge en parking privé ou à leur travail. A ce propos, beaucoup de gens ne se ravitaillent qu'une seule fois par semaine, ce qui limite quand même les contraintes et les mettent presque au même niveau qu'une thermique. Ce qui n'est pas le cas avec l'hybride rechargeable qui nécessite de le faire tout le temps, un véritable cauchemar pour les urbains !
L'hybride c'est une technologie qui a le popotin entre deux chaises. C'est donc une solution technique qui n'est bonne nulle part, c'est en tout cas là où m'a menée mon analyse approfondie de la chose que je partage dans un autre article.
Il faut toutefois distinguer les technologies hybrides, les mettre toutes dans le même sac serait la preuve de lacunes techniques graves de mon côté. Je parlerai ici principalement des rechargeables à grosse batterie.
Oublions ici les micro-hybride MHEV ou encore les hybrides légers HEV que je préfère amalgamer à des thermiques classiques, car les contriantes et les niveaux de consommation sont assez proches.
A lire aussi : comparatif des hybrides
Les modèles rechargeables permettent désormais de bonnes autonomies en tout électrique, de quoi couvrir les trajets du quotidien (les 50 km sont presque devenus une norme, et les plus dotés sont à 100 km).
La diversité de l'offre permet, comme avec l'électrique, de commencer enfin à trouver son bonheur. Il y a aussi beaucoup de modèles très séduisants, avec même des Françaises équipées par les Japonais (HYbrid2 et HYbrid 4 PSA).
Contrairement au 100% électrique on peut tout faire et surtout on ne craindra pas la panne sèche au niveau des électrons. Mais franchement, et pour être très sincère et objectif, cela a plus une utilité psychologique que réelle. J'ai tendance à déconseiller vivement les hybrides rechargeables, car les inconvénients qu'elles cumulent sont vraiment très nombreux (lire l'article en lien encore une fois), bien plus nombreux que les avantages ...
Si vous pouvez recharger tous les jours votre auto (idéalement avoir un pavillon) et que cette dernière se destine à 95% pour les petits trajets du quotidien, alors ça peut (presque) être une solution viable pour vous (l'électrique reste toutefois bien meilleur pour cet exercice : pas besoin de recharger tout le temps et vous profitez de 100% de la puissance disponible, et non pas seulement une fraction comme c'est le cas en mode électrique sur une voiture hybride).
Bref, et même en voulant forcer le trait, j'ai beaucoup de mal à trouver des avantages aux hybrides rechargeables ... Car tout avantage qu'on pourra mentionner sur ce type de propulsion existe aussi du côté 100% électrique mais en plus intense encore !
Et en gros, le seul petit avantage est du côté de la facilité pour faire de longs trajets, et encore c'est très partiel car recharger son électrique est tout aussi simple (surtout avec les bornes devenues nombreuses) et nécessite juste une petite quinzaine de minutes en plus seulement.
Avouons que potentiellement (je gratte pour trouver des avantages) cela peut être un peu plus difficile lors des chassés croisés si les bornes électriques sont saturées (bien que je ne l'ai jamais subi en ce qui me concerne). Et puis une hybride offre le choix de deux types d'énergies pour fonctionner, contrairement au thermique ou à l'électrique qui se cantonnent à une seule solution (en cas de pénuries ou coupures d'électricité on a un peu plus de solutions à notre disposition).
Enfin, l'hybride permet de s'affranchir de n'importe quelle ZFE et permet de rentrer chez soi sans faire un bruit et réveiller les enfants qui dorment (comme une électrique vous allez me dire) ...
Rappelez-vous des hybrides du début des années 2010 telle la BMW Hybrid3. Quelques années après elles ont été bradées sur le marché de l'occasion tellement elles ont été dépassées techniquement parlant. L'hybrid 3 (ou même Hybrid5) est lourde pour une technologie qui fera rire les modèles actuels. Bref, l'obsolescence des voitures hybrides est davantage à craindre que celle des électriques même si elles sont désormais arrivées à maturité en terme de capacités (50 à 100 km d'autonomie).
De plus, précisons que le gros défaut des hybrides est d'avoir une petite batterie (relativement à une électrique), ce qui induit une durée de vie très limitée puisqu'elle est liée au nombre de cycles charges/décharges. Avec une voiture électrique, un cycle dure facilement une semaine, avec une hybride seulement une journée et encore ...
La décote de votre auto sera donc rude, et changer la batterie coûtera les yeux de la tête (pas parce qu'elles sont forcément très chères, mais surtout en raison de la politique de prix des marques. Quand je vois ce que me rapportent les internautes sur des hybrides qui ont 5 à 10 ans et qui sont systématiquement rincées, ça fait très peur. Jusqu'à 10 fois la valeur de la "chose" qu'on vous remplace, comme si 90% du prix était constitué par la marge).
Les prix pourraient aussi largement se contracter d'ici quelques années même si réduire le coût d'une hybride rechargeable est bien plus difficile qu'avec une voiture électrique, il y a tellement plus de "choses" dedans !
En terme d'agrément c'est bien inférieur à une électrique, et les conducteurs d'hybrides rechargeables apprécient avant tout leur auto quand elle fonctionne en mode électrique ... Le souci est que cette puissance est peu importante sur ce mode, car la puissance totale du véhicule est partagée entre thermique et électrique. On ne profite donc que de la moitié de la puissance (en encore ...) sur ce mode de conduite. Notez aussi qu'on ne profite pas toujours de toute la puissance, quand les batteries sont vides les moteurs électriques se taisent (allez sur piste avec une 508 PSE et vous verrez que le 1.6 Puretech se retrouve vite seul à bord).
L'hybride consiste aussi à complexifier encore plus la mécanique ... Déjà qu'une voiture thermique est une usine à gaz qui amène tout un tas de soucis, ajouter à la chaîne de traction thermique une deuxième chaîne électrique consiste un peu à produire une "double usine à gaz" et multiplier les risques de pannes. Sans oublier que dans cette configuration votre moteur thermique tournera beaucoup moins souvent, ce qui n'est pas idéal pour lui (certains n'allument presque jamais le moteur, ce qui favorise un mauvais vieillissement et une utilisation à froid plus régulière qui accentue encore plus le phénomène). Bref, les retours sur les hybrides du début des années 2010 montre qu'il est risqué de franchir le pas, les coûts en réparation gargantuesques et les risques de pannes accrus ont de quoi vacciner !
Une hybride rechargeable lourdement armée (10 kWh au moins) se révèlera moins intéressante sur les longs trajets qu'une thermique simple. Vous qui vouliez avoir deux voitures en une, au final vous avez une électrique qui ne va pas bien loin et qui consommera plus sur autoroute une fois les batteries vidées. Sans oublier que vous aurez déboursé une fortune pour avoir une mécanique peu agréable et noble (en général, même sur les chères Allemandes, on se retrouve avec un petit 2.0 litres peu ragoûtant) qui se revendra certainement pas très cher.
Je lis beaucoup de retours de gens qui regrettent ce choix ... C'est dommage car une petite réflexion honnête et posée en amont permet d'éviter l'erreur. Ne vous laissez pas bercer par les médias et ce que vous chantent les concessionnaires, ils doivent avant tout écouler leur marchandise, aussi peu pertinente soit-elle.
Voici une Classe E hybride break amputée d'une partie de son coffre
Précisons aussi que rares sont les hybrides rechargeables qui conservent un volume de coffre identique. Un Captur E-Tech passe par exemple de 422 litres à 265 litres quand même ...
Vous souhaitez aller plus loin sur le sujet ? Je vous invite donc à lire l'article qui résumé pourquoi il faut éviter l'hybride rechargeable (bien d'autres arguments sont à découvrir).
Je pense pour ma part que les hybrides rechargeables sont une (très très) mauvaise idée, et quitte à vouloir passer à la conduite électrifiée j'aurais tendance à passer directement à la voiture électrique (ce que j'ai personnellement fait à la suite de nombreuses et longues réflexions). Si vous n'êtes pas prêt ou avec un doute, alors il faut pour le moment rester sur une thermique simple ou vous limiter à de l'hybride léger HEV.
Mais quoi qu'il en soit, restez sur de l'occasion ! Ne prenez pas le risque d'acquérir une auto chère qui ne vaudra plus rien ces prochaines années, et le risque est bien plus important avec une hybride qu'une électrique, c'est même incomparable.
Passons à nos bonnes vielles thermiques, une technologie qu'on utilise quand même depuis plus d'un siècle. Il n'est pas rien de changer quand il s'agit d'un des objets les plus répandus sur la planète et que toute l'infrastructure est conçue selon sa carburation.
L'ancien monde est encore d'actualité finalement ... Surtout à une époque où l'inflation cumulée à un pouvoir d'achat en berne rend l'achat neuf quasi impossible.
L'avantage du thermique est d'offrir un très large choix en occasion comme en neuf, avec des tarifs plus que digestes (surtout si vous cherchez un diesel d'occasion !).
Les thermiques peuvent encore rouler dans les ZFE pour les plus récentes d'entre elles, et il reste de la marge avant qu'elles soient interdites.
En version hybride simple (non rechargeable) elles offrent une sobriété très intéressante tout en limitant le surcoût et le surpoids.
Bref, nos bonnes vieilles voitures thermiques d'occasion nous permettent d'être véhiculé pendant que la transition technologique se produit. Elles nous permettent donc d'attendre de voir comment évoluent les choses (afin de prendre une décision sur le choix technique) sans avoir à se ruiner, car à 7000 euros on commence déjà à avoir un choix intéressant. Et il est même possible de se véhiculer pour 2000 euros ...
Le réseau d'entretien est encore dense et on peut se faire dépanner même dans des lieux plus reculés avec les petits mécanos. Avec une hybride ou électrique, on est généralement dépendant de son concessionnaire, qui saura vous vider les poches avec efficacité (les tarifs en concessions sont souvent inquiétants !).
Sachez aussi que c'est le moment d'acquérir une sportive thermique en occasion (en neuf ce n'est plus possible avec les malus disproportionnés) car les malus ont fait chuter les ventes en neuf, ce qui fait grimper les cotes en occasion ...
En tant que Français, le premier inconvénient concerne les malus écologiques qui sont devenus indigestes ... Ces derniers ont même induit l'apparition de voitures bien plus toxiques pour les organismes, puisqu'en réduisant les émissions de CO2 les marques n'ont pas eu d'autres choix que de compenser en rejetant des particules fines (injection directe affectant l'homogénéité du mélange) et NOx (mélange pauvre / stratifié induisant des combustions très chaudes). Pire, les autos modernes ont perdu en agrément en raison de leurs moteurs riquiquis (ils n'ont plus la rondeur d'antan) et leurs rapports de boîte caricaturaux (bien trop longs !).
Bref, acheter une thermique neuve consiste à payer cher pour avoir des prestations inférieures à ce que l'on pouvait voir il y a quelques années, et encore une fois je vous encourage vraiment à passer par l'occasion (une vieille Golf 4 TDI 130 ch est nettement supérieure à son équivalent actuel en terme d'agrément de conduite, on passe d'une petite sportive à un chamallow tellement la démultiplication des rapports de boîte est anormalement élevée).
N'oublions pas non plus qu'une thermique coûte très chère pour se ravitailler, pour l'entretien mais aussi dans le fait qu'il y a régulièrement des pannes (un moteur se compose de centaines de mécanismes, il y en a donc forcément quelques uns qui rendent parfois les armes). Ce sont vraiment des aspects à prendre en compte pour comparer les véhicules, car si une thermique paraît à première vue bien moins chère qu'une électrique, dans les faits et après 5 ans d'utilisation les choses ne sont plus aussi évidentes. Je suis pour ma part très heureux de ne pas avoir fait de plein depuis près de 2 ans, ni même d'avoir fait de vidange ou d'avoir eu un pépin mécanique. L'électrique garantie d'avance le budget qu'on aura à consacrer à la voiture, ce qui n'est pas le cas avec une thermique qui peut se révéler être un vrai Kinder surprise (mais avec les surprises du Monopoly si vous voyez ce que je veux dire).
Notez enfin que la décote pourra largement s'accentuer avec l'arrivée massive des électriques. Mettre beaucoup dans une thermique neuve aujourd'hui représente un risque non négligeable.
Après analyse détaillée du sujet, il semble évident que deux choix s'offrent à vous, ou plutôt il n'y a que deux choix qui semblent pertinents. Le premier est d'opter pour une voiture d'occasion pas trop chère qui vous permettra de limiter les risques financiers en attendant d'y voir plus clair (ou d'avoir plus de moyens, tout dépend de votre situation actuelle). Le deuxième choix est de s'orienter vers l'électrique, une solution à la fois viable (autonomie / recharge), agréable (on ne revient jamais de l'électrique, croyez-moi) et pérenne (entretien limité, pannes rares qui sont en plus prises en garantie au pire : les électriques ont des garanties XXL sur moteur et batterie) . Il faut donc résister aux tentations extérieures qui vous poussent à acheter de l'hybride rechargeable, cela favorise plus les industries que votre foyer, ne soyez pas dupe. Enfin, pour ceux qui veulent absolument acheter du neuf en évitant l'électrique, je leur recommande de se limiter à du 100% thermique (souvent en 48V aujourd'hui) ou encore de l'hybride léger limité à 3 kWh de batterie (non rechargeable). Attention toutefois car la décote sera grande quand les prix des carburants seront définitivement perchés et que les conducteurs auront tous essayé l'électrique (les dissuadant définitivement de revenir au thermique, ce qui aura un impact négatif sur les cotes en occasion, quand vous devrez revendre votre auto).
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