Plan de l'article :
Malgré la très mauvaise presse actuelle entourant les voitures électriques – incendies médiatisés, ventes en berne, marques faisant marche arrière en raison de la multiplication des échecs commerciaux –, il semble aujourd'hui certain que la voiture électrique a déjà gagné le combat. Cet article n'est pas orienté et cherche à éviter tout biais cognitif qui mènerait à ne prendre en compte que les arguments en faveur de l'électrique. Vous êtes d'ailleurs invités à démonter tout cet argumentaire en bas de page si jamais vous le voyiez comme étant faux ou malhonnête.
L'élite industrielle et financière, possédant un pouvoir qui dépasse souvent celui des politiques, a décidé que la voiture électrique serait l'avenir. Ces décideurs ont anticipé les ressources nécessaires et planifié la transition. Leur pouvoir d'influence sur les marchés et les politiques publiques assure que cette direction ne sera pas contrecarrée. En effet, les investissements massifs dans l'infrastructure de recharge et les incitations fiscales démontrent une volonté inébranlable de faire de l'électrique une norme incontournable. Les grandes entreprises comme Tesla, Volkswagen et GM ont investi des milliards dans le développement de véhicules électriques, en réponse à une demande de plus en plus forte et à des régulations de plus en plus strictes en matière d'émissions de CO2. Par exemple, l'Union Européenne a fixé des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030, ce qui implique une adoption massive des véhicules électriques.
Autre fait étrange, des blocs complètement antagonistes ont choisi la même voie : occident et BRICS (je pense principalement à la Chine évidemment).
La Chine s'est lancée dans l'électrification bien avant les autres pays, et nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser distancer. En 2023, la Chine représentait plus de 50% des ventes mondiales de véhicules électriques, avec plus de 3 millions d'unités vendues . Des marques comme BYD et NIO dominent le marché intérieur et commencent à s'imposer à l'international. L'engagement de la Chine dans l'électrique est également soutenu par des politiques gouvernementales strictes, comme l'obligation pour les constructeurs de respecter des quotas de véhicules à énergies nouvelles.
La Chine a clairement emboîté le pas très tôt, et on sait bien que ce peuple est loin d'être orienté par des régulations environnementales qui sont pour certains de la fumisterie (quand on voit ce que prend la pauvre Greta Thunberg ... Qui n'incarne pourtant pas le mal absolu il me semble). Par exemple, BYD a lancé son premier véhicule électrique, le F3DM, en 2008, bien avant que la plupart des constructeurs occidentaux ne présentent leurs modèles de VE.
La Chine a investi massivement dans l'infrastructure de recharge pour VE. Dès 2009, le gouvernement chinois a introduit des subventions pour les achats de véhicules électriques (VE). Ces subventions ont rendu les VE plus abordables pour les consommateurs chinois bien avant que des mesures similaires ne soient adoptées à grande échelle en Occident. En 2019, les dépenses de R&D en Chine représentaient 2,23% du PIB, avec une part importante dédiée aux technologies vertes. En 2020, la Chine comptait plus de 800 000 bornes de recharge publiques, contre environ 100 000 aux États-Unis et encore moins en Europe. Cet investissement a réduit l'anxiété liée à l'autonomie et a encouragé l'adoption des VE. La Chine est rapidement devenue le plus grand marché pour les VE, offrant un terrain de jeu immense pour les entreprises locales. La mayonnaise prend et les thermiques n'ont plus vraiment la cote.
En résumé, on ne peut se permettre de se faire distancer par notre plus grand concurrent qu'est la Chine. Cela prouve aussi que la voiture électrique n'est pas qu'une lubie liée à des écolos occidentaux perchés et trop idéalistes (Musk aussi n'est pas du genre à être un écolo irréaliste).
La voiture électrique est techniquement plus simple à fabriquer et à concevoir, ce qui réduit les coûts de production. Comparons par exemple les outils électriques avec leurs homologues thermiques : les tondeuses à gazon, souffleurs, jouets télécommandés, etc., tous sont moins chers en version électrique grâce à leur conception plus simple. Les moteurs électriques ont moins de pièces mobiles, réduisant ainsi le risque de pannes et les besoins en entretien (quand on y pense, un moteur thermique est une véritable petite usine à gaz dont la complexité est indigeste, surtout avec les moteurs modernes bourrés de dispositifs anti-pollution). Selon une étude de l'Institut Fraunhofer, les véhicules électriques pourraient être 20% moins chers à produire que les véhicules à combustion interne d'ici 2030 (bien que j'estime pour ma part que c'est un chiffre très timide et prudent). Notez au passage que les coûts des batteries ont chuté de plus de 85% au cours de la dernière décennie ... Une batterie n'est qu'une grosse boîte pleine de métaux agencés avec intelligence (beaucoup les diabolisent à tort).
Les consommations et pollutions engendrées par les voitures électriques sont bien plus stables que celles des voitures thermiques. En effet, les moteurs thermiques se dégradent avec le temps, perdant en efficience et augmentant leur pollution (pas besoin de mesure, ça se voit souvent à l'oeil nu !). Plusieurs facteurs contribuent à cette dégradation : le vieillissement des sondes lambda, la perte de compression des moteurs (segmentation, sièges de soupapes ...), l'encrassement des chambres de combustion ... De plus, les systèmes anti-pollution des voitures thermiques, tels que les vannes EGR, les filtres à particules (FAP) et les catalyseurs, sont sujets à des blocages, colmatages et pertes d'efficacité. En revanche, les moteurs électriques ont un rendement supérieur et stable sur le long terme. La génération d'énergie par des combustibles fossiles devrait être réservée aux centrales et usines, où la maintenance est bien plus rigoureuse et le rendement constant. Contrairement aux millions de véhicules individuels souvent mal entretenus pour des raisons de coût et de manque de connaissance des utilisateurs, les centrales peuvent maintenir un niveau de performance élevé et stable.
Et enfin, les émissions sont délocalisées en dehors des villes.
La flexibilité énergétique des voitures électriques est un atout majeur. Elles peuvent utiliser des sources d'énergie variées : fossile, éolien, solaire, hydroélectrique, etc. À une époque de transition énergétique, cette polyvalence est extrêmement avantageuse et décisive. Une voiture électrique peut être rechargée à partir de n'importe quelle source d'énergie, offrant une flexibilité que les véhicules thermiques ne peuvent égaler. Par exemple, une étude de BloombergNEF prévoit que d'ici 2050, près de la moitié de l'électricité mondiale sera produite à partir de sources renouvelables. Les véhicules électriques pourront ainsi fonctionner de manière de plus en plus écologique, améliorant encore leur bilan environnemental.
De plus, les voitures électriques pourront servir de tampon énergétique pour les énergie renouvelables, justement pénalisées par le fait qu'il s'agit de centrales non pilotables. Améliorant donc l'efficience de la production électrique (dans un autre sujet, qui est un peu hors sujet (..), la blockchain entretenue par les mineurs aidera aussi à cet objectif. Le monde [ou plutôt la production électrique] serait donc meilleur avec du Bitcoin et de la voiture électrique).
À l'usage, les voitures électriques surpassent largement les thermiques. L'agrément mécanique est sans commune mesure : accélération instantanée, silence de fonctionnement, et absence de vibrations. Pour ceux disposant d'une prise de recharge à domicile, ne plus avoir besoin de se rendre à la station-service est autre avantage (surtout avec les factures que cela induit !). Les fonctionnalités comme le chauffage, la climatisation et l'infodivertissement restent disponibles moteur éteint, permettant même de faire du camping dans son auto. De plus, les coûts d'entretien sont significativement réduits et l'absence de carburant fossile est encore une fois très bénéfique pour le portefeuille. Selon une étude de Consumer Reports, les propriétaires de véhicules électriques économisent en moyenne 50% sur les coûts d'entretien et de réparation par rapport aux véhicules à essence (pour ma part je suis plutôt à -90%, une étude encore très timide). La grande majorité des utilisateurs de voitures électriques ne peuvent plus revenir en arrière (j'entends même souvent que ceux qui ont franchi le pas ont le regret de ne pas l'avoir fait plus tôt), malgré des sondages douteux prétendant le contraire (les lobbys du pétrole semblent encore persister dans nos contrées). D'autres enquêtes montrent que plus de 90% des propriétaires de véhicules électriques sont satisfaits de leur achat et ne souhaitent pas retourner à un véhicule à combustion interne (ce qui me caractérise aussi, j'ai évacué toutes mes thermiques qui étaient pourtant de beaux joujoux).
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Moi, auteur de l'article, j'étais également très sceptique (pour ne pas dire plus) vis à vis voitures électriques, comme une grande partie des personnes aujourd'hui. Mais en m'ouvrant et en expérimentant cette technologie, j'ai rapidement compris que les véhicules thermiques étaient inférieurs sur presque tous les points. Bien que l'autonomie et la vitesse de ravitaillement soient encore des domaines où les voitures électriques doivent progresser, ces limitations sont rarement pénalisantes au quotidien. Le rejet de cette technologie provient principalement de sentiments primaires, que j'avais autrefois et que je comprends parfaitement (j'ai même fini par avoir honte de relire certaines de mes articles à charge, qui étaient faux en substance après avoir expérimenté de près la chose). En somme, la transition vers les voitures électriques est inévitable et est déjà en cours, et il me semble à la fois irrationnel et injuste de se mettre en porte-à-faux.
J'ai donc juste un conseil à promulguer, attendez de bien connaître la technologie avant de la juger durement.
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Les voitures premium rendraient-elles idiot ?
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