Dernière modification 05/09/2024

Historique du déclin de l'automobile en France et en Europe


Depuis plus d'une décennie, l'industrie automobile européenne et française traverse une série de transformations majeures qui ont progressivement mené à une baisse de l'attrait (et même des résultats commerciaux) pour la voiture individuelle. Ce déclin, bien qu'influencé par de nombreux facteurs économiques, technologiques, sociétaux et environnementaux, est le résultat d'une accumulation de crises et de changements structurels. Dans cet article, nous retracerons de manière chronologique les événements clés qui ont contribué à cette évolution.


2008 : La crise financière et le début de l'inflation des prix des voitures

La crise financière de 2008 a marqué un tournant décisif pour l'économie mondiale. En réaction à cette crise, les banques centrales ont commencé à injecter massivement de l'argent dans l'économie par divers leviers (quantitative easing, baisse des taux directeurs), entraînant une dépréciation progressive de la valeur de la monnaie. Cette inflation monétaire a inévitablement conduit à une hausse généralisée des prix, y compris celui des voitures. Parallèlement, des taux d'intérêt historiquement bas ont stimulé la demande, permettant aux constructeurs d'augmenter leurs prix tout en maintenant des volumes de vente acceptables. Cette spirale inflationniste a pesé sur les consommateurs, rendant les véhicules de plus en plus chers. Mais tout cela est tu par les médias, car c'est une problématique fondamentale qui pourrait mettre le feu aux poudres et réveiller les populations. L'inflation sert à la fois à appauvrir les gens (permettant de plus facilement les asservir) et à réduire la dette (qui avec le temps doit être remboursée avec de la monnaie de signe, plus facile à faire donc ..).


A lire : quelques repères sur l'inflation automobile

2009 : Le bonus-malus écologique, ou l'art de la "malice" politique


En 2009, la France a introduit un système de bonus écologique pour encourager l'achat de véhicules à faibles émissions. Derrière cette initiative louable se cachait une stratégie plus subtile : l'introduction future de malus pour les véhicules les plus polluants. L'idée était de "faire passer la pilule" en douceur : d'abord des bonus pour les moteurs vertueux, puis des malus pour sanctionner les moins performants sur le plan écologique. Le terme "malice" prend ici tout son sens, et nous invitons nos lecteurs à en consulter la définition. En effet, après la carotte, sont arrivés les coups de bâton, avec des pénalités de plus en plus lourdes pour les voitures émettant davantage de CO2 (jusqu'à devenir insensé). Cette mesure a bouleversé le marché et poussé les consommateurs à modifier leurs comportements d’achat. Rappelons que dans un premier temps cela a favorisé les petites voitures rustiques au détriment des voitures plus sophistiquées et raffinées, réduisant donc
Aujourd'hui la malus atteint au maximum 60 000 euros et il n'ya plus besoin d'avoir un V8 pour y arriver ! Même les autos les plus vertueuses sont pénalisées si elles n'ont pas une béquille électrique.


Début des années 2010 : La "révolution" de la voiture électrique

Les années 2010 ont vu l'essor des voitures électriques, une technologie présentée comme l'avenir de l'automobile. Si ces véhicules ont rapidement attiré l’attention pour leur promesse d’émissions réduites, ils ont aussi exacerbé la hausse des prix. En raison des coûts de production élevés des batteries et des technologies associées, les voitures électriques ont souvent été hors de portée pour la majorité des consommateurs, même ceux de la classe moyenne qui ne peuvent plus s'acheter une voiture neuve (sauf à se ruiner via des LOA et LLD). Le choix croissant entre différentes technologies (hybrides, électriques, essence, diesel) a aussi créé une confusion parmi les acheteurs, entraînant une baisse des décisions d’achat. Cette hésitation a eu pour conséquence de ralentir le marché de la voiture neuve et de quasiment surpendre les ventes tellement les gens ne savent plus quoi acheter.


A lire : pourquoi la voiture électrique est si peu aimée et si peu populaire ?

Cela aura aussi un impact sur les voitures passion qui disparaissent des catalogues, car les FLat6 et V8 étaient un peu plus vendeurs sur ce segment si particulier. Avec la raréfaction des voitures passion, c'est donc la passion générale envers la voiture qui s'affaiblit. La voiture perd son exotisme et son côté un peu plus léger, elle est moins divertissante et retient donc moins l'attention (c'en devient uniquement un objet utilitaire bien que pour ma part j'adore les voitures électriques hautes performances, j'en ai deux et plus une seule thermique. Mais je suis un "cas psy" selon la majorité, alors mieux vaut m'exclure de ce champ d'étude ...).

A lire : voiture électrique : la fin de la voiture populaire pas chère ?

2015 : le Dieselgate

En 2015, l'industrie automobile a été secouée par le scandale du Dieselgate, qui a révélé que plusieurs grands constructeurs trichaient sur les tests d'émissions de leurs véhicules diesel. Cette fraude massive a sapé la confiance des consommateurs envers des marques autrefois respectées, contribuant aussi au déclin de la popularité du diesel (qui avait déjà un pied dans la tombe), une technologie pourtant longtemps vantée pour ses faibles émissions de CO2. Le diesel a vu sa réputation s'effondrer, et les consommateurs se sont tournés vers d'autres alternatives, même si le marché restait fragmenté.
Mais une chose est certaine, à partir de ce moment là la confiance a été altérée, et les constructeurs de voitures ont perdu de leur superbe dans l'esprit des gens, ce qui n'aide pas à aider l'automobile de manière générale (qui a alors continué son lent déclin).

Mi-2010 : L'augmentation des prix des carburants


En parallèle à la hausse des prix des véhicules, les coûts d'usage de ces derniers ont également augmenté de manière significative avec la hausse des prix des carburants. Cette tendance a été exacerbée par des politiques fiscales de plus en plus contraignantes, notamment avec des augmentations de taxes sur le diesel et l'essence, sous prétexte de transition écologique. La crise des "Gilets jaunes" en 2018 en France a été directement liée à cette augmentation du coût du carburant, soulignant la difficulté croissante pour une partie de la population à supporter les coûts associés à la possession d'une voiture. Ce fardeau supplémentaire a dissuadé de nombreux conducteurs de conserver leur véhicule ou d'en acheter un nouveau.


Pour rire un peu, voyez les deux dernières lettres de la plaque de cette fameuse moto !

A lire : évolution des prix des carburants

2018 : baisse de la limite de vitesse


L'abaissement à 80 km/h des nationales en lieu et place des 90 km/h a réduit l'attrait et l'efficacité (à savoir se mouvoir plus rapidement d'un point A à un point B) de la conduite. Cela est d'autant plus accentué par le fait que les voitures modernes roulent bien mieux (et freinent mieux) qu'auparavant, rendant la conduite encore plus soporifique ... CE phénomène ne semble toutefois pas terminé, car les rumeurs concernant des autoroutes à 110 km/h prennent de l'ampleur ...

La sophistication des moteurs thermiques et la baisse de fiabilité


Les "avancées technologiques" (il faut de gros guillemets ..) ont rendu les moteurs thermiques de plus en plus sophistiqués (ou plutôt compliqués), avec des systèmes complexes pour répondre aux normes d’émissions toujours plus strictes. Si ces innovations visaient à rendre les véhicules plus propres, elles ont aussi eu pour effet de réduire leur fiabilité. Les réparations coûteuses, liées à des technologies de pointe, ont encore diminué la confiance des consommateurs dans les voitures thermiques, aggravant la désaffection générale envers l’automobile.

A lire : Exemple parmi tant d'autres avec l'Adblue et les soucis soucis à la chaîne

2020 : La pandémie et ses conséquences


La pandémie de COVID-19, qui a débuté en 2020, a profondément modifié les habitudes de vie et de mobilité des populations. Avec le développement du télétravail et une sédentarité accrue, la nécessité de posséder une voiture s'est réduite pour de nombreuses personnes. Ce changement a renforcé une tendance déjà amorcée, notamment dans les zones urbaines où les alternatives à la voiture se multipliaient.

Des villes qui deviennent hostiles


Enfin, les grandes villes européennes, et notamment françaises, ont progressivement rendu la vie des automobilistes plus difficile (pour ne pas dire plus), à travers des politiques volontaires visant à réduire l'usage des voitures en centre-ville. Zones à faibles émissions, augmentation des infrastructures cyclables, piétonisation des centres-villes : ces mesures ont dissuadé les citadins, et en particulier les jeunes générations, d'acheter ou d'utiliser une voiture. Le modèle de la voiture individuelle est devenu moins attractif, d’autant plus que les alternatives comme les transports en commun ou les services de covoiturage et d’autopartage se sont développés. Avec l’essor prévu des taxis autonomes dans les années à venir, il est probable que cette tendance se poursuive.

Conclusion

Le déclin de la voiture en Europe et en France s'établit dans un mix de bouleversements économiques, technologiques et sociétaux. De la crise financière de 2008 à la pandémie de 2020, en passant par le Dieselgate et l'essor des voitures électriques, chaque étape a contribué à redéfinir le rapport des consommateurs à l'automobile. Face à une urbanisation croissante et des politiques de plus en plus axées sur la réduction des émissions de CO2 (qui semble être en partie un prétexte, car il ne faut pas non plus nier le problème), il est clair que la voiture telle que nous la connaissons est vouée à évoluer, voire à disparaître sous sa forme actuelle. N'hésitez pas à partager votre avis sur la question et surtout à compléter cette liste (ou encore l'actuelle avec d'autres détails) si elle n'était pas encore assez exhaustive ...


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