Plan de l'article :
Ca semble désormais inéluctable, la voiture électrique est en ce moment même en train de remplacer l'antique et dépassée voiture thermique ...
Les gammes des constructeurs semblent d'ailleurs le laisser présager, et les publicités paraissent désormais plus favoriser les modèles électriques que les thermiques. Telle l'ampoule qui a remplacé la bougie, le thermique n'a possiblement plus beaucoup de temps devant lui (la question est aussi de savoir si l'écart entre la bougie et l'ampoule est aussi important qu'entre les voitures thermiques et électriques).
Mais si cela semble être une évidence, la réalité nous a souvent montré qu'elle était bien plus subtile et difficile à percer qu'on ne pouvait l'imaginer.
La voiture électrique va-t-elle donc remplacer les thermiques en une dizaine d'années ? C'est la question qu'on se pose ici ...
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Si la voiture électrique est pleine de qualités, avec un agrément de conduite sans commune mesure, elle a toutefois des défauts qui laisseraient même penser que c'est une régression par rapport à la voiture thermique ...
En effet, la voiture électrique n'aime pas du tout les vitesses élevées, à savoir tout ce qui dépasse les 110 km/h. Quand on doit faire 900 km dans une journée, pouvoir se stabiliser à 150 km/h compteur sur autoroute est plutôt salutaire (et toléré par les autorités dotées de hiboux et autres pistolets laser), n'espérez pas cela avec votre voiture électrique sauf si vous voulez passer la journée aux chargeurs !
C'est la même chose pour les imprévus, si vous n'avez pas le plein vous vous retrouverez parfois dans le désarroi le plus total, l'urgence ne fait plus partie du vocabulaire de la voiture électrique quand les batteries sont à plat.
Et donc au niveau de l'utilisation c'est un retour en arrière par rapport à la voiture thermique qui peut rouler vite et longtemps, mais aussi se recharger en un éclair (ironique envers l'électrique !). Les lacunes de l'électrique persistent et elles sont suffisamment consistantes pour la remettre en cause.
Je reste persuadé que l'électrique subira un frein au niveau des ventes pour ces défauts majeurs, sans oublier que les batteries conduisent à une baisse continuelle de l'autonomie (sur certaines autos on perd quasiment 50% d'autonomie en quelques années ... Car tous les véhicules ne sont pas conçus avec toute la rigueur qu'ils devraient avoir. Et je ne parle pas des nombreux utilisateurs d'hybrides rechargeables qui ont une batterie complètement vidée de toute substance, le nombre de cycles étant arrivé au bout, sans qu'il n'y ait besoin d'aller jusqu'à parcourir 200 000 km hélas). Bref, le vieillissement d'une électrique est parfois bien pire que celui d'une thermique (dont le réservoir ne bouge pas avec les années ! La mécanique du moteur oui, mais elle coûte finalement moins chère qu'une batterie), et le bouche oreille sur les premiers clients de voitures électriques devrait porter du tort sur les ventes à venir ... Car les déçus de l'électrique semblent bel et bien exister quand on regarde les petites annonces ! Beaucoup d'autos récentes sont revendues rapidement, comme si quelque chose avait désappointé leurs utilisateurs ...
Au delà de sa capacité à rouler vite et longtemps, la voiture thermique peut s'alimenter par tout un tas de carburants : essence, diesel, éthanol, gaz, huile etc.
Mais c'est surtout le carburant prometteur e-Fuel que Porsche prépare en ce moment qui permet de remettre en selle les bons vieux moteurs thermiques.
Cerise sur le gâteau, les particules fines et NOx seraient quasiment éradiqués ! Ce carburant permettrait de réduire de 85% les émissions de CO2 ..
En gros, il se fabriquerait comme l'hydrogène (électrolyse), car justement il associe hydrogène et CO2 (oui, on a besoin de capter du CO2 pour produire ce carburant, et donc on enfermerait ce dernier dans une boucle vertueuse : j'émets le CO2 qui est ensuite récupéré pour faire ce nouveau du carburant).
La fabrication de cet "e-Fuel" nécessite donc de l'énergie (D'où le "e" de "e-Fuel"), mais cette dernière serait avant tout produite par le renouvelable (éolien et solaire). Cela permettrait donc en plus de corriger le défaut de ces moyens de production, à savoir qu'ils ne sont pas pilotables (très souvent les panneaux solaires et éoliennes produisent pour rien, jusqu'à risquer d'abîmer le réseau électrique. C'est ce qui remet en cause la viabilité de ces moyens de production). En effet, on utiliserait cette énergie perdue à produire du carburant, on pourrait donc stocker tout le surplus d'énergie qui ne servait à rien à la base. Et le tout en captant du CO2 dans l'air, tout bénef même si il sera re-libéré peu de temps après.
Si c'est Porsche qui s'y attelle en premier, c'est que son business modèle est largement remis en cause avec l'électrique. La marque a beau proposer une Taycan, ça n'est que peu consistant face à une 911 thermique qui procure bien plus de frissons et de sensations (sans oublier une légèreté qui permet une rigueur supérieure et une osmose homme/châssis favorisée. Et puis on a plus de choses à faire avec des rapports à passer, sur l'électrique ça devient très vite monotone et ennuyeux).
S'électrifier revient potentiellement, pour certaines marques (Ferrari et compagnie), à mettre la clé sous la porte d'ici 15 ans, car il ne suffit pas de proposer des performances, il faut aussi l'émotion qui va avec ! Et c'est d'ailleurs un problème qu'on peut rapprocher de celui des moteurs suralimentés, les supercars modernes perdent largement le coté émotionnel et sauvage avec les moteurs turbos devenus un peu fadasses. Les anciens atmosphériques paraissent nettement plus dépaysants et ludiques.
Donc si il y a un souci avec les moteurs turbo, je ne vous parle pas des moteurs électriques ...
Même les clients les plus ouverts finissent par admettre que l'ennui guète assez vite dans la voiture électrique, et on finit alors par conduire sa Taycan comme une Zoe au bout d'un certain moment. Le calme induit par l'électrique rend très peu naturel les accélérations franches et marquées, à l'inverse des moteurs atmosphériques qui vous encouragent à tirer tout le temps (cohérent avec l'idée de voiture sportive).
Et enfin, la notion de puissance s'associe naturellement à celle de bruit et de vibrations, le moteur thermique étant alors parfait puisqu'il utilise des forces nettement plus en lien direct avec nos sens : l'air et le feu menant à des explosions (combustion en réalité, je n'oublie pas les plus scrupuleux d'entre vous au niveau du langage ;-). L'électrique est bien trop "hygiénique" et synthétique pour provoquer de véritables émotions authentiques.
Passer à l'électrique revient à mettre à la poubelle près de 70% de ce qui existe déjà au niveau infrastructures (usines), emplois (équipementiers et métiers de l'auto liés aux moteurs et à la thermodynamique), parc automobile actif, et services (mécanos, produits et prestations pour moteur). A une époque où l'énergie commence à manquer, tout chambouler est peut-être un gâchis d'énergie qui n'est pas le bienvenu.
Il y a ici tellement de gens qui y ont à perdre qu'il paraît certain qu'une grande partie de l'humanité cherchera à préserver ce modèle (au moins en partie) ou à le faire durer encore un peu plus longtemps, le carburant e-Fuel de Porsche est d'ailleurs un très bel exemple, car ce dernier peut être utilisé dans n'importe quelle auto sans modification nécessaire (même l'éthanol impose des adaptations) !
Et quand on voit les défauts chroniques des électriques (recharge lente et fastidieuse sans compter son côté glouton à plus de 100 km/h), il se pourrait bien que le thermique puisse continuer à faire parler de lui pour encore un bon moment ...
Pour ma part j'ai été très fan de l'électrique mais je commence à mesurer un peu ce sentiment, cela en raison des trop grandes difficultés qu'a ce moyen de propulsion pour faire de longs trajets, sans oublier l'aspect très prise de tête à devoir toujours tout anticiper et chercher à se recharger constamment. Le thermique garde l'avantage d'une utilisation bien plus insouciante qui rend les choses bien plus relaxantes (l'électrique relaxe à la conduite mais vous stresse largement plus quand il s'agit de parler ravitaillement et autonomie !).
Si l'on en croit Bloomberg, on devrait atteindre 8% de parts de marché en 2025 (8.5 millions de VE vendus sur un total d'environ 100 millions), 25 % en 2030 et environ 50% en 2040. Ce n'est finalement pas aussi rapide qu'on pourrait le croire avec l'arrivé massive des modèles électriques aujourd'hui. Musk parle d'une trentaine d'années avant que l'électrique ne domine vraiment le thermique (de quoi voir notre société s'écrouler 3 fois, vues le contexte actuel : écologique, économique, énergétique ...).
J'estime pour ma part que la potentielle crise économie à venir (comment y échapper ? Même en imprimant des trillions ?) devrait perturber ce calendrier, bien que Bloomberg soit loin d'être naïf à ce sujet (ils peuvent toutefois donner des chiffres qu'ils savent faux, ça n'est pas du tout un problème pour eux).
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