Pourquoi l'électrique ne complètera pas le thermique, mais le remplacera

Dernière modification : 09/09/2025 - 17

Je vais commencer par être clair avec vous : je n’ai pas envie d’écrire un texte qui donne des leçons. On me reproche parfois de trop pousser l’électrique et je comprends que certains le ressentent comme une injonction. Ce n’est pas le but. Mon idée ici est plutôt de partager une réflexion, avec cette fois une analogie simple, sans chercher à avoir raison contre vous.

Quand on parle d’avenir automobile, beaucoup imaginent un monde où thermique et électrique coexisteraient à égalité. Mais si l’on prend un peu de recul, l’histoire montre que les technologies les plus efficaces finissent souvent par devenir dominantes, même si les anciennes continuent d’exister à la marge.

Prenons l’exemple des montres. Pendant des siècles, il n’existait que des montres mécaniques, parfois de véritables chefs-d’œuvre d’ingénierie. Puis, dans les années 70 le quartz est arrivé. Plus simple, moins coûteux, plus précis. Résultat : aujourd’hui, la grande majorité des montres vendues sont à quartz. Est-ce que cela a fait disparaître les montres mécaniques ? Non, elles existent toujours, mais pour une clientèle passionnée ou pour des raisons de prestige. Elles sont devenues minoritaires, presque anecdotiques à l’échelle du marché global.

La voiture suit le même chemin. L’électrique est plus simple mécaniquement, avec beaucoup moins de pièces mobiles. Cela signifie moins d’entretien, moins de risques de panne et une fiabilité globale meilleure. À l’usage, l’agrément est supérieur : silence, couple immédiat, reprises plus franches et souvent de meilleures performances. Côté pollution, un moteur électrique n’émet rien localement : pas de gaz brûlés, pas de fumées toxiques, pas de particules à l’échappement. Là où un moteur thermique s’encrasse et perd de son rendement avec le temps, l’électrique garde ses qualités pendant des centaines de milliers de kilomètres.

La compacité joue aussi en sa faveur : pas de boîte de vitesses complexe, pas d’échappement, pas de réservoir imposant. Cela libère de l’espace et simplifie la fabrication. En fin de vie, le recyclage est facilité : les batteries, contrairement à une idée reçue, se recyclent très bien puisqu’il suffit de les refondre pour récupérer les métaux précieux. Et l’ensemble de la voiture contient moins de sous-systèmes imbriqués qu’une thermique, c'est donc plus facile à démanteler et à recycler.

Une voiture thermique moderne n’est pas seulement une machine mécanique compliquée, c’est aussi une machine électronique hypertrophiée. Chaque organe mécanique a besoin d’être surveillé, piloté ou corrigé en temps réel par un calculateur dédié. On retrouve ainsi un calculateur pour la vanne EGR, un autre pour le système d’injection, un pour gérer le turbo à géométrie variable, d’autres pour commander le volet d’admission, le refroidissement moteur, la pression du carburant, sans parler de la sonde lambda, du filtre à particules ou du catalyseur qui nécessitent encore leurs propres systèmes de gestion. C’est une myriade de petits cerveaux électroniques qui dialoguent en permanence, multipliant les sources de pannes possibles et rendant le diagnostic toujours plus complexe.

À l’inverse, la voiture électrique simplifie tout. Son électronique est certes sophistiquée, mais concentrée autour de quelques grands organes : le gestionnaire de batterie (BMS), l’onduleur, le chargeur, le calculateur moteur et éventuellement un module de gestion thermique global. Résultat : on se retrouve avec moins de calculateurs, moins d’actionneurs, et donc moins de risques de défaillance. Le thermique est devenu une superposition de mécaniques fragiles et d’électroniques correctrices, là où l’électrique s’affranchit de toute cette complexité.

En supprimant la mécanique compliquée, l’électrique supprime donc la principale source de problèmes. C’est aussi ce qui explique pourquoi les mécaniciens montrent peu d’intérêt à se former sur ces modèles : il n’y a presque rien à entretenir et bien moins de réparations à effectuer.

D’autres avantages apparaissent à l’usage quotidien. La climatisation peut tourner sans qu’un moteur ne doive tourner au ralenti. L’énergie perdue au freinage est en partie récupérée, ce qui augmente l’autonomie et réduit l’usure des freins. Le ravitaillement ne dépend plus uniquement des stations-service : il est possible de se brancher presque partout, de la simple prise domestique aux bornes rapides qui se multiplient désormais sur tout le territoire. En gros on peut ravitailler dans bien plus de lieux qu'avec une thermique. Recharger coûte aussi bien moins cher que faire le plein de carburant, et surtout, l’électricité a une souplesse que le pétrole n’a pas : elle peut venir du nucléaire, de l’hydraulique, du solaire, de l’éolien ou même d’énergies fossiles. Le spectre est beaucoup plus large et adaptable.

Certains arguments sont moins visibles mais tout aussi réels. Une voiture électrique vieillit mieux qu’une thermique en termes de rendement : pas de soupapes qui se dérèglent, pas d’injecteurs qui se bouchent, pas de turbo qui fatigue. Le moteur reste performant et constant. Le freinage est aussi moins sollicité grâce à la régénération, ce qui réduit encore les frais d’entretien. Enfin, la simplicité mécanique apporte une robustesse que l’automobile n’avait jamais connue auparavant.

Pour ceux qui doutent encore de la viabilité de l’électrique sur long trajet, je peux témoigner par expérience personnelle : je roule régulièrement à 150/160 km/h sur autoroute et je n’ai aucun mal à enchaîner 900 km. L’idée que l’électrique serait limitée aux trajets du quotidien est déjà dépassée, et l’arrivée prochaine des camions électriques en est une preuve supplémentaire. Si des poids lourds, bien plus contraints que nos voitures, peuvent passer à cette technologie, il n’y a aucune raison de penser que l’automobiliste ne puisse pas en faire autant. Même l’aviation commence à s’y intéresser, preuve que la technologie avance vite et dans toutes les directions. Finalement, il ne reste guère que les fusées pour lesquelles l’électrique n’a, selon les propres mots d’Elon Musk, aucun intérêt pour l’instant. Mais là, on parle d’un marché tellement de niche que ça ne devrait pas empêcher grand monde de dormir.

Tout cela ne signifie pas que le moteur thermique va disparaître demain. Comme les montres mécaniques, il gardera une place : dans certains pays, pour certains usages, et auprès des passionnés. Mais à l’échelle des volumes mondiaux, il est destiné à devenir minoritaire (à tel point qu'on pourra qualifier tout ça de disparition). La logique industrielle et technique pousse clairement dans ce sens, et c’est ce qui explique que de plus en plus de constructeurs basculent leur stratégie vers l’électrique.

Je sais que ce sujet suscite des résistances, et c’est normal. La voiture est chargée d’affectif et d’habitudes, ce n’est pas qu’un simple objet. Mais si l’on met de côté les émotions pour regarder les faits, l’analogie avec l’horlogerie saute aux yeux : l’électrique finira par s’imposer, non pas par idéologie, mais par évidence technique. Et il n'y a là aucun conflit social ou l'idée d'une certaine supériorité (bien que les tarifs encore supérieurs induisent cette problématique, mais ce n'est que passager et temporaire), on se limite ici à parler en termes de logique pure. Une technologie meilleure efface forcément celle qui lui est inférieure, et le thermique est bel et bien devenu archaïque en comparaison. Et que vous soyez contre cette idée n'empêchera pas vos yeux de s'ouvrir un jour ... Ou alors votre f$mauvaise fois vous accable et vous fait perdre tout discernement, car la problématique est ici très simple à appréhender.

Mais la meilleure manière de le comprendre est d'expérimenter soi-même cette technologie, en évitant bien évidemment d'utiliser un produit trop léger dont les caractéristiques seraient trop obsolètes (une Zoe de 2013 par exemple !).

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