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Le thermique survivra-t-il après 2030 ?

Dernière modification : 29/08/2025 - 16

On entend partout que le moteur thermique n’a pas dit son dernier mot. Certains s’en réjouissent même avec un enthousiasme presque enfantin, comme si repousser son exécution programmée relevait d’une victoire culturelle. Mais soyons honnêtes : croire à une survie glorieuse du thermique après 2030, c’est un peu comme croire au retour du minitel ou du diesel roi. Il y a un attachement affectif, certes, mais rationnellement, les cartes sont déjà distribuées.

Une passion qui brouille la logique

Il faut reconnaître que l’attachement au thermique est impressionnant. Des générations entières ont grandi avec des voitures qui respiraient, vibraient et faisaient trembler les murs de parking. Le bruit est devenu un symbole, parfois même une identité. Mais si on gratte un peu, ce bruit est avant tout une nuisance. Dans 99 % des cas, on parle de quatre-cylindres quelconques, pas de V8 Ferrari ou de V12 Lamborghini. En clair, l’argument du son ne tient que pour une infime minorité de modèles. Pour le reste, c’est surtout du vacarme que la majorité subissait.

L’expérience de ceux qui passent à l’électrique

Je parle ici en connaissance de cause : cela fait quatre ans que je roule exclusivement en électrique. Et pour être franc, revenir au thermique m’est devenu impensable. Avant, j’étais même un anti-électrique convaincu, passionné par le thermique. Mais une fois qu’on a goûté à la fluidité, à la simplicité et au silence (le vrai confort, pas le boucan glorifié), on se demande comment on a pu idéaliser autant le passé. Et je ne suis pas un cas isolé : la majorité des conducteurs qui franchissent le pas finissent par penser exactement la même chose.

L’illusion du ravitaillement

L’argument préféré des nostalgiques du thermique reste la facilité du plein. Mais soyons sérieux : en France, le réseau de recharge est déjà dense et fonctionnel. Et d’ici 2030, il sera encore plus simple et rapide. L’image de l’électrique qui galère à trouver une borne appartient déjà au passé. Dans la vie réelle, on charge la voiture chez soi, la nuit, exactement comme on recharge son téléphone. Le plein à la station devient l’exception, pas la règle.

Une supériorité technique indiscutable

Sur tous les autres aspects, l’électrique est supérieur. Accélération, couple, agrément, coûts d’entretien, fiabilité… Le thermique ne garde aucun avantage objectif. Même en sport automobile, l’électrique écrase le thermique en performance pure. Alors pourquoi continuer à défendre un moteur plus lent, plus fragile et plus contraignant ? La nostalgie ne fait pas gagner une course.

Un regard social qui va basculer

Il faut aussi intégrer un paramètre que beaucoup oublient : l’image sociale. Rouler en thermique en 2030, ce sera un peu comme rouler au diesel aujourd’hui. Pas interdit, mais perçu comme décalé, presque déplacé. Ce n’est pas seulement une question de lois, mais de société. Quand la majorité sera passée à l’électrique, l’automobiliste en thermique sera vu comme celui qui n’a pas suivi, qui reste accroché au passé. Non pas le rebelle romantique, mais plutôt le grincheux un peu largué.

L’inévitable basculement

Alors oui, il y aura toujours des poches de résistance, des collectionneurs, des circuits pour entretenir la flamme. Mais croire que le thermique gardera sa place dans la circulation quotidienne au-delà de 2035, c’est une illusion. L’histoire montre que les transitions technologiques finissent toujours par balayer les anciennes habitudes. La photographie argentique n’a pas résisté au numérique, les cabines téléphoniques n’ont pas survécu au portable. La voiture thermique ne fera pas exception.

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