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Crash-tests EuroNcap, bidon ?

Dernière modification : 12/10/2025 -  1

Les crash-tests EuroNcap sont-ils un véritable indice de sécurité ou seulement un artifice sans grande valeur ? Essayons de voir ensemble la pertinence des résultats offerts par cet organisme, sans fantasmes ni procès d’intention.

Les arguments en défaveur

• Les vitesses de test restent modérées et ne reflètent pas toutes les situations. Une auto 5 étoiles ne fera rien contre un platane à 100 km/h. Il faudrait un arceau-cage.
• La variété réelle des accidents dépasse de loin les quelques typologies du protocole. Angles bizarres, multi-chocs, obstacles irréguliers… pas couverts.
• Une 4 étoiles peut sembler plus « solide » qu’une 5 étoiles: la note agrège aussi aides à la conduite et protection des usagers vulnérables. Une voiture peut un peu moins protéger ses occupants mais mieux cocher ces boîtes, et grimper au score.
• Tous les modèles ne sont pas testés. Des voitures de luxe ou variantes rares peuvent manquer (Série 6/7, A8, Classe S, etc.).
• Optimisation pour l’examen: les constructeurs renforcent parfois les zones visées par le protocole. Très bien au labo, moins utile sur un choc atypique.
• Comparabilité temporelle limitée: une 5 étoiles d’il y a 10 ans n’équivaut pas à une 5 étoiles récente, les protocoles ayant durci. Mélanger les millésimes induit en erreur.
• Équipement de série vs options: la note porte sur la version telle que vendue de série sur le marché testé. Selon la finition, la dotation peut tirer le score vers le haut… ou vers le bas.
• Places arrière/SEM: certains modèles excellent à l’avant mais restent moyens derrière (retenue du buste, ancrages, compatibilité sièges enfants).

Voici une Focus première génération envoyée contre un mur à 200 km/h. Le résultat est surprenant de violence.







Exemple d’une auto 4 étoiles qui n’a pas grand-chose à envier à une 5 étoiles :



La 500X n’a que 4 étoiles alors que ses résultats chocs sont très proches de ceux de la Fabia ci-dessous, qui a pourtant 5 étoiles. Il faut donc lire les sous-notes, pas juste l’icône.

Les arguments pour

• Le frontal inclut un impact contre un obstacle non déformable (ajouté au protocole récent). C’est la voiture qui absorbe toute l’énergie: pas un test « facile ».
• Les protocoles se durcissent régulièrement (latéral côté opposé, poteau plus étroit, scénarios d’assistance élargis). Une 5 étoiles « aujourd’hui » vaut plus qu’hier.
• Un protocole normalisé permet de comparer au même instant des modèles différents, à équipement donné.
• Effet d’entraînement: généralisation des AEB, airbags centraux, maintien de voie, rappels de ceinture sur les finitions d’entrée. Sans cette pression, beaucoup seraient restés en option.
• Transparence et répétabilité: fiches détaillées, critères publics. On peut réellement comparer, pas juste avaler une plaquette commerciale.
• Vérifs post-choc: ouvrabilité des portes, stabilité de l’habitacle, trajectoire des charges… ce n’est pas qu’un jeu de mannequins colorés.

Ce que mesure vraiment la note

La note agrège quatre volets: occupants adultes, occupants enfants, usagers vulnérables (piétons/cyclistes) et aides à la sécurité (AEB, ALKS, maintien de voie, limiteur, etc.). Le poids de chaque volet évolue avec les mises à jour. Deux voitures 5 étoiles peuvent donc afficher des profils très différents. D’où l’intérêt de lire la fiche en détail.

Ce qui a changé ces dernières années

Pas besoin d’un roman: rétention latérale plus sévère (poteau étroit, choc côté opposé), apparition d’un airbag central sur certains modèles, évaluation élargie de l’assistance active (piétons, cyclistes, intersections). La cible bouge vers des scénarios plus proches du réel. Honnetement, c’est plutôt une bonne nouvelle.

On voit clairement que les crash-tests ont poussé les constructeurs à rendre leurs autos plus résistantes et « intelligentes ». Environ 20 ans séparent ces deux modèles: on a plus de chances de s’en sortir dans la Série 3 F30 que dans l’E36. Ce n’est donc pas du pipo.

Comment bien lire une fiche

• Comparer au même millésime de protocole et au même type de carrosserie.
• Regarder les sous-notes plutôt que s’arrêter au nombre d’étoiles.
• Vérifier si les systèmes notés sont de série sur la finition

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