Renault a été fondée en 1898 (un an avant Fiat) par Louis Renault et ses frères. L’histoire de la marque est jalonnée de bouleversements : nationalisation après la Seconde Guerre mondiale, privatisation en 1996, puis rapprochement majeur avec Nissan en 1999 qui a donné naissance à l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Malgré les turbulences liées à l’affaire Carlos Ghosn, cette alliance reste encore aujourd’hui un socle stratégique, même si Renault recentre ses priorités sur l’Europe.
Au début des années 2000, Renault dépassait déjà les deux millions de voitures vendues chaque année. La tendance reste solide sur toute la décennie, avec des volumes oscillant entre deux et deux millions et demi. Le point culminant est atteint en 2017 avec plus de 2,6 millions d’unités. Depuis, la courbe s’est inversée, et les ventes reculent fortement pour atteindre environ 1,5 million dans les dernières années.
* Ces chiffres sont à considérer avec prudence. N’hésitez pas à partager en commentaire toute correction ou précision.
Le sommet de 2016-2017 traduit l’effet de modèles à grand succès : Clio, Captur et Mégane ont alors bien fonctionné en Europe, tandis que Duster et Logan boostaient les ventes via Dacia sur certains marchés émergents. Renault profitait aussi de son implantation en Amérique latine et en Russie, deux zones qui représentaient une part importante des volumes. Mais après 2018, plusieurs éléments viennent plomber les résultats. Le retrait progressif de Russie, notamment avec l’abandon d’AvtoVAZ (Lada) en 2022, a amputé des centaines de milliers de ventes. La crise du Covid, puis les pénuries de semi-conducteurs, ont accentué le recul.
Renault a connu un parcours contrasté ces vingt dernières années, marqué par une forte présence sur les marchés européens et émergents, mais aussi par une dépendance historique au segment des compactes et des citadines. Après des volumes records dans les années 2000, la marque a dû affronter un net repli au cours de la décennie 2010, en partie lié à une concurrence plus agressive et à une gamme parfois jugée vieillissante.
L’arrivée de Luca de Meo à la direction en 2020 a marqué un tournant. Le dirigeant italien, reconnu pour son travail chez SEAT, a su redonner un souffle à Renault grâce à une stratégie claire et une gamme bien pensée. Le retour en force du losange s’explique en grande partie par son travail de repositionnement, où l’image de marque a été rehaussée tout en proposant des modèles attractifs et cohérents.
Côté design, Renault doit beaucoup à Laurens van den Acker, qui avait signé la Clio IV, modèle charnière qui a permis de réinstaller la marque dans le paysage européen. Plus récemment, c’est Gilles Vidal, transfuge de Peugeot, qui a pris la tête du design Renault en 2020. On lui doit le langage esthétique des modèles les plus récents, dont les nouvelles Renault 5 et Renault 4, qui ne sont plus de simples concepts mais bien des modèles de série déjà commercialisés. Ces voitures, qui revisitent deux icônes de l’histoire de Renault avec une identité moderne et électrique, incarnent le renouveau voulu par de Meo.
Cependant, un nouveau chapitre s’est ouvert en 2025 : Gilles Vidal a annoncé son départ pour Stellantis, où il prendra la tête du design des marques européennes à partir d’octobre. Ce départ crée un défi pour Renault, qui devra maintenir la dynamique esthétique impulsée ces dernières années.
Renault affiche aujourd’hui des volumes plus modestes qu’au début des années 2000, mais la marque est sur une trajectoire de reconquête grâce à une gamme séduisante et une stratégie claire. Entre le succès de la nouvelle Mégane E-Tech, la commercialisation des R5 et R4 électriques, et le lancement du SUV Rafale, la marque démontre qu’elle est capable de rester au premier plan malgré un marché mondial ultra-concurrentiel.
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