
L’avantage de l’électrique, c’était censé être le coût d’usage. Moins d’entretien, pas de carburant taxé, une énergie bon marché. Bref, une page blanche où tout semblait plus simple.
Sauf qu’à force de ne rien rapporter à l’État, cette page va bientôt se remplir… à coups de centimes par kilomètre.
Le Royaume-Uni prépare une taxe au kilomètre pour les voitures électriques.
Rien de très poétique : on parle d’environ 3 pence par mile, soit 0,022 € par kilomètre.
Un conducteur qui roule 15 000 km par an paierait donc autour de 330 €, ce qui est énorme car on se rapproche presque du coût d'une assurance ...

Pourquoi ? Parce que les recettes liées aux carburants disparaissent avec la transition électrique.
La TICPE, en France, rapportait à elle seule plus de 35 milliards d’euros par an. Et les gouvernements n’ont pas pour habitude de renoncer à de telles sommes.
L’électrique ne consomme ni essence ni gazole, donc rien ne rentre dans les caisses. Il fallait bien que quelque chose prenne le relais.
Certains imaginaient une hausse progressive du prix du kWh, histoire de grignoter discrètement sur la facture.
Mais non, on sera taxé sans la moindre subtilité ou subterfuge, les Etas ne prennent plus de gants et attaquent frontalement.
Le Royaume-Uni a choisi la méthode la plus directe : taxer le kilométrage.
Chaque conducteur paiera selon ce qu’il roule, comme si l’électricité remplaçait l’essence… mais sans le réservoir.
Techniquement, la chose est simple à mettre en place :
C’est net, traçable, et ça rapporte vite.
Pendant des années, l’argument de vente était clair : “vous rechargez pour 2 € les 100 km”.
Mais avec une taxe au kilomètre, ce calcul s’effondre.
Le coût réel ne dépendra plus seulement de la consommation énergétique, mais de la distance parcourue.
Autrement dit, même avec une voiture efficiente, chaque déplacement redeviendra un acte fiscal.
Ceux qui pensaient échapper à la pompe découvrent qu’ils ont juste changé de compteur.
Là où ça devient intéressant, c’est le contexte.
Le Royaume-Uni, longtemps vitrine du libéralisme économique (un genre d'USA ultra libéral mais sur notre continent), se met à taxer comme un pays interventionniste.
Multiplication des zones à faibles émissions (ULEZ), restrictions en ville, malus écologiques, et maintenant une taxe au kilomètre.
Difficile de ne pas y voir une forme de virage surprenant même si cela fait déjà quelques années.
Ce qui ressemblait à un modèle de droite libérale adopte peu à peu les manies d’un État de gauche (même d'ultra gauche), voire d’un contrôle permanent du citoyen.
Le tout emballé dans un discours “vertueux” où chaque taxe devient une preuve d’écologie. Là ça rime avec Europe et on finit par se demander si le Brexit a vraiment eu lieu.
Pour l’instant, rien d’officiel.
Mais la mécanique est enclenchée : baisse de la TICPE, explosion du parc électrique, et besoin de financer les infrastructures.
La France finira, tôt ou tard, par suivre le même chemin.
D’autant qu’une taxe au kilomètre a déjà été évoquée dans plusieurs rapports européens sous le nom de “pay as you drive”.
Ce système permettrait de faire payer l’usage réel de la route, tout en contournant les critiques sur la hausse des impôts.
En clair, ce n’est plus une question de “si” mais de “quand”.
Le scénario est bien rodé. D’abord, on subventionne la technologie pour qu’elle s’impose. Ensuite, on normalise et enfin on taxe.
L’électrique entre dans cette troisième phase. Après les aides, les primes et les exonérations, vient le moment où l’État reprend ce qu’il a donné.
Et contrairement à l’essence, cette fois il n’y aura pas de station-service pour se plaindre du prix affiché.
La taxe au kilomètre, c’est la version moderne du plein d’essence : silencieuse, dématérialisée, mais tout aussi inévitable.
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