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Parallélisme : pincement et ouverture

Dernière modification : 14/10/2025 -  36

Le parallélisme, tout le monde en a déjà entendu parler sans forcément savoir de quoi il s’agit. Voyons donc ce paramètre un peu plus en détail, ainsi que les conséquences d’un angle neutre, positif ou négatif sur le comportement et l’usure des pneus.

Voici un parallélisme au poil : les roues sont presque parfaitement parallèles entre elles. C’est l’objectif recherché lors d’un réglage chez votre garagiste ou lors d’un remplacement de pneumatiques.

* : Il existe cependant une légère différence selon le type de transmission. Une voiture à traction (la majorité des véhicules) nécessite souvent un très léger angle d’ouverture, tandis qu’une propulsion (souvent les sportives ou modèles haut de gamme allemands) privilégie un pincement minime pour stabiliser la direction à haute vitesse.

Angle ouvert (ouverture)

Lorsque l’angle est négatif, on parle d’ouverture. Vu de l’avant, les roues semblent s’écarter, « s’ouvrir » vers l’extérieur. Le schéma aide à visualiser cette configuration. Comme les roues ne sont plus parfaitement alignées, le contact avec la route devient légèrement dissymétrique, provoquant à la fois une usure plus rapide et irrégulière des pneus — particulièrement sur la partie intérieure de la bande de roulement.

Sur le plan du comportement, l’ouverture accentue la vivacité du train avant, ce qui peut mener à un survirage : la voiture a alors tendance à faire pivoter son arrière en entrée de virage, voire à décrocher si la motricité ou la charge sont mal réparties. C’est l’inverse du sous-virage, où le véhicule tire tout droit malgré l’angle de braquage.

Angle fermé (pincement)

Lorsque l’angle est positif, on parle de pincement. Les roues se rapprochent l’une de l’autre à l’avant, comme si elles se « pinçaient ». Le résultat est similaire à celui d’un angle ouvert : l’usure reste irrégulière et accélérée, mais cette fois sur la partie externe du pneu.

Au niveau du comportement, le pincement favorise la stabilité en ligne droite mais augmente le sous-virage : la voiture résiste davantage aux virages et tend à élargir la trajectoire. Les véhicules puissants à propulsion utilisent souvent un pincement très léger (de l’ordre de 0,05 à 0,15° par roue) pour compenser la poussée arrière.

Comment se dérègle-t-il ?

Le parallélisme n’est pas un réglage éternel. Il peut se dérégler progressivement à cause de petits chocs répétés. Monter sur un trottoir, heurter un nid-de-poule, ou simplement prendre un dos d’âne un peu trop vite, tout cela peut déplacer légèrement les éléments de suspension. Le cumul de ces microchocs finit par créer un écart mesurable.

Les valeurs typiques de tolérance sont de l’ordre de ±0,10°. Au-delà, le pneu frotte en biais sur la chaussée, générant surconsommation et échauffement. Des rotules usées ou un jeu dans les biellettes aggravent encore le phénomène, car l’angle n’est alors plus stable en roulant.

Prix d’un réglage de parallélisme

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le parallélisme n’est pas un simple « petit réglage ». Il nécessite un banc de mesure laser ou infrarouge de haute précision, capable d’analyser la géométrie complète du train avant (et parfois arrière). Le tarif varie généralement entre 60 et 100 euros selon les garages, voire plus si une intervention sur les rotules ou la crémaillère est requise.

Un bon parallélisme préserve non seulement vos pneus mais aussi votre consommation de carburant. Une voiture mal réglée peut consommer jusqu’à 0,3 L/100 km de plus et user ses pneus en deux fois moins de temps. Alors, sauf si vous aimez changer vos pneus pour le plaisir, évitez les trottoirs.

(Et puis, si vous entendez un bruit de frottement après avoir « juste effleuré » un trottoir, dites-vous que le trottoir, lui, ne s’en souviendra pas... mais vos pneus si.)

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