Selon le baromètre 2025 d’Alphabet France réalisé avec l’Ifop, la voiture électrique continue sa percée dans le quotidien des actifs français. Et cette fois, les chiffres marquent un vrai tournant culturel : un actif sur deux envisage désormais de passer à l’électrique ou à l’hybride lors de son prochain achat. (Comme quoi certains ont encore de la cognition et de l’ouverture d’esprit, bien que cette remarque me vaudra sans doute quelques foudres dans les commentaires... Je vous connais, vous qui me suivez depuis longtemps.) Les freins reculent, les usages changent, et les entreprises deviennent de vrais acteurs de cette mutation.
En 2025, 75% des actifs utilisent une voiture pour aller travailler. Parmi eux, 14% roulent déjà en électrique ou en hybride. En région parisienne, cette part grimpe à 26%, contre 17% un an plus tôt. L’évolution est rapide, presque silencieuse, mais bien réelle. La part de conducteurs en thermique, elle, continue de s’effriter : 86% cette année, contre 88% en 2024 et 90% en 2023. Le diesel, jadis intouchable, recule à 45% (50% en 2024), pendant que l’essence remonte à 41% (38% un an plus tôt).
Cette mutation structurelle montre que l’ère du moteur à combustion perd peu à peu son statut de pilier. Mais le plus intéressant, c’est ailleurs : dans les intentions. 52% des répondants prévoient d’opter pour une motorisation électrifiée lors de leur prochain renouvellement. Si cette dynamique se confirme, le parc automobile français pourrait basculer d’ici dix ans. Ce n’est plus une hypothèse, c’est une trajectoire claire.
Chez les conducteurs de voitures électriques ou hybrides, trois raisons dominent : l’économie, l’écologie et le confort. Le critère économique reste majoritaire (55%), même s’il recule par rapport à 2024 (69%). L’écologie progresse (45% contre 39%) et le confort s’impose de plus en plus (43% contre 33%). Le silence, lui, attire désormais 28% des utilisateurs, contre seulement 16% un an plus tôt.
On sent que la conduite électrique n’est plus un test pour curieux. Elle devient normale, presque naturelle. Les automobilistes ne se contentent plus d’un discours “vert” ou moralisateur, ils découvrent une conduite douce, réactive, sans vibration. 30% d’entre eux considèrent désormais que c’est la voie de l’avenir (contre 18% en 2024). L’électrique n’est plus subie, elle est comprise. Et quand une technologie finit par être comprise, c’est souvent qu’elle a déjà gagné.
Chez les conducteurs de thermiques, 32% se disent prêts à franchir le pas. L’économie arrive en tête (57%, contre 48% en 2024), suivie de l’écologie (56% contre 50%) et du confort (31% pour le silence, 27% pour la souplesse). Mais 68% restent encore réticents, souvent pour des raisons d’attachement ou de réflexes plus émotionnels que rationnels. “Une voiture électrique, ça n’a pas d’âme. Moi j’aime quand ça fait du bruit.” Cette phrase, on l’entend encore trop souvent.
Le coût d’achat reste le frein principal (64%), alors même que ceux qui sont déjà passés à l’électrique citent l’économie comme principal avantage. Paradoxe typique : on critique ce qu’on ne connaît pas. L’autonomie inquiète 37% des sondés, alors que le trajet domicile-travail moyen est de 18 km — autrement dit, très loin du risque de panne. Quant au temps de recharge, encore pointé du doigt par 40% des conducteurs, il devient de moins en moins problématique : les bornes ultra-rapides (150 à 350 kW) permettent désormais de récupérer 80% d’autonomie en moins de 30 minutes.
Le réseau, lui, s’étoffe sérieusement : 180 000 bornes publiques sont aujourd’hui accessibles en France, soit une hausse de 20% en un an, et près de 938 000 points de charge en comptant le privé. Le manque de bornes, autrefois omniprésent, n’est plus cité que par 29% des répondants (contre 40% en 2024). En revanche, 35% reconnaissent ne pas savoir à quelle distance se trouve la borne la plus proche de chez eux. Ce n’est plus un problème d’infrastructure, mais d’information. Et ça, c’est plus facile à corriger.
10% des actifs disposent d’un véhicule de fonction ou de service, et parmi eux, 27% roulent déjà en électrique ou hybride, contre 21% en 2024. Les employeurs deviennent de vrais catalyseurs : 86% de ces conducteurs ont accès à une solution de recharge fournie par leur entreprise. 62% peuvent se brancher sur leur lieu de travail, 35% à domicile (contre 17% l’an dernier), et 25% bénéficient d’une carte d’accès à des bornes publiques.
Mais le plus marquant, c’est l’accompagnement. 66% des salariés équipés d’un véhicule électrifié ont reçu une formation ou un support d’information. L’entreprise ne se contente plus de filer un véhicule : elle éduque, informe et simplifie la transition. La mobilité électrique n’est plus une contrainte logistique, c’est désormais une culture d’entreprise.
Le baromètre d’Alphabet France montre que le débat sur l’électrique change de nature. Les freins techniques s’effacent, les infrastructures se densifient, les usages se stabilisent. Ce qu’il reste à vaincre, c’est surtout l’inertie psychologique : la peur du changement, ou l’idée qu’il vaudrait mieux attendre “la prochaine génération”. La technologie, elle, est déjà prête. Ce sont les mentalités qui traînent un peu des pieds.
Le confort et la simplicité d’usage redéfinissent complètement le plaisir de conduire. L’époque où le caractère d’un moteur suffisait à créer une émotion mécanique est derrière nous. Les nouveaux critères sont ailleurs : douceur, silence, instantanéité. Ceux qui franchissent le pas ne le font plus par militantisme, mais par simple bon sens. Et quand la raison rejoint le plaisir, la bascule est déjà faite.
Ce baromètre illustre un vrai tournant générationnel. Le moteur thermique garde encore la majorité, mais il a perdu son aura de progrès. La voiture électrique, autrefois vue comme un gadget ou un symbole politique, devient peu à peu la norme, soutenue par les entreprises et rendue crédible par la technologie.
La question n’est plus “si”, mais “quand”. Et à ce rythme, la décennie 2030 pourrait bien refermer le chapitre du moteur thermique. Ce ne sera pas une révolution brutale, juste la fin logique d’un cycle industriel. Une transition douce, presque imperceptible, où la modernité s’installe sans bruit — littéralement. Et pendant ce temps, certains rêvent encore du cliquetis d’un diesel au petit matin, persuadés que c’est ça, la vraie émotion automobile.
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