Crash-tests Clio et A390 défavorables : décryptage
- Le repère clé de 2025 : des moyennes plus élevées que jamais
- Renault Clio : une citadine pénalisée par des points très ciblés
- Enfants et usagers vulnérables : un niveau globalement solide
- Aides à la conduite : le vrai déclencheur de la perte d’étoiles
- Alpine A390 : une déception plus difficile à justifier
- Quand les étoiles reprennent toute leur importance
- La comparaison qui dérange : des modèles chinois souvent mieux notés
- Même les références européennes ne sont pas épargnées
- Conclusion
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Les résultats Euro NCAP 2025 ont provoqué une vague de réactions, notamment autour de deux modèles français : la Renault Clio et l’Alpine A390, toutes deux créditées de 4 étoiles. Dans un marché où la norme implicite est désormais le 5 étoiles, surtout sur les modèles récents, la sanction a été jugée sévère, voire incompréhensible.
Pourtant, replacés dans leur contexte, ces résultats racontent autre chose qu’un simple “échec”. Ils illustrent surtout l’évolution rapide du protocole Euro NCAP et les écarts croissants entre segments, stratégies industrielles et niveaux d’équipement.
Le repère clé de 2025 : des moyennes plus élevées que jamais
En agrégeant l’ensemble des résultats Euro NCAP 2025 disponibles, on obtient un repère rarement utilisé dans les analyses.
Les moyennes 2025 s’établissent autour de :
- 85 % en protection des adultes
- 86 % en protection des enfants
- 84 % pour les usagers vulnérables
- 83 % pour les aides à la conduite
Cela donne un cadre clair : en 2025, une voiture “dans la norme” est déjà très bien notée. Dès lors, un modèle qui s’écarte nettement de ces moyennes s’expose mécaniquement à une perte d’étoiles, même s’il reste objectivement sûr.
Renault Clio : une citadine pénalisée par des points très ciblés
La Renault Clio obtient les scores suivants :
- 79 % adultes
- 82 % enfants
- 80 % usagers vulnérables
- 73 % aides à la conduite
- 4 étoiles
Face aux moyennes 2025, la Clio se situe légèrement en retrait sur la protection des adultes. Le point clé concerne la protection du thorax, jugée insuffisante pour le conducteur et moyenne pour les passagers avant et arrière lors d’un choc frontal. Certaines pénalités ont également été appliquées au niveau des fémurs des passagers avant, dont la protection varie trop selon la morphologie et la position.
En revanche, le tableau est nettement plus favorable en choc latéral, où toutes les zones critiques sont correctement protégées, avec en prime une bonne gestion du risque de coup du lapin. Autrement dit, la Clio ne souffre pas d’un défaut structurel global, mais de charges biomécaniques trop élevées sur des zones très précises, dans des scénarios bien identifiés.
Enfants et usagers vulnérables : un niveau globalement solide
La protection des enfants atteint 82 %, un score conforme au niveau attendu en 2025. Les mannequins simulant des enfants de 6 et 10 ans s’en sortent bien dans la majorité des chocs, frontaux comme latéraux. Une seule réserve est relevée lors d’un choc latéral décalé, où la tension cervicale mesurée sur le mannequin de 6 ans se révèle plus élevée que souhaité.
Côté usagers vulnérables, la Clio affiche 80 %, avec une bonne protection du bassin, des genoux et des tibias. Les fémurs sont globalement bien pris en charge selon les zones d’impact. La principale faiblesse concerne la zone du pare-brise, notamment ses montants et sa base, où la protection d’un piéton ou d’un cycliste est jugée médiocre.
Aides à la conduite : le vrai déclencheur de la perte d’étoiles
Avec 73 % en aides à la conduite, la Clio accuse son plus gros retard par rapport à la moyenne 2025. Pourtant, l’essentiel des assistances est jugé efficace. Le freinage d’urgence automatique se montre globalement performant, y compris de nuit, et les systèmes d’aide au maintien dans la voie et d’assistance à la vitesse obtiennent de bons scores.
La note finale est en revanche plombée par deux éléments précis :
- un système de surveillance du conducteur jugé insuffisant,
- et un échec du freinage automatique dans un scénario bien particulier, impliquant un véhicule arrivant en sens inverse.
En 2025, ce type de “loupé” ne pardonne plus. Une assistance manquante ou mal calibrée suffit à faire chuter toute la rubrique, même si le reste est solide.
Alpine A390 : une déception plus difficile à justifier
Le cas de l’Alpine A390 est plus sensible encore. Le modèle évolue sur un segment très premium, où l’attente en matière de sécurité est maximale.
Ses scores sont les suivants :
- 74 % adultes
- 85 % enfants
- 80 % usagers vulnérables
- 77 % aides à la conduite
- 4 étoiles
La faiblesse majeure concerne la protection des adultes, avec un score inférieur de plus de 11 points à la moyenne 2025. Là encore, il ne s’agit pas d’un problème global de structure, mais de charges trop élevées mesurées sur certaines zones du corps, notamment au niveau du thorax, traduisant une compatibilité de retenue perfectible.
Dans ce segment de prix et d’image, ce type de compromis est beaucoup moins accepté. À performances équivalentes, un modèle premium est attendu au niveau des meilleures références, sans exception.
Quand les étoiles reprennent toute leur importance
Il faut le rappeler : le nombre d’étoiles reste la synthèse finale. Peu importe la finesse de l’analyse, 4 étoiles en 2025 est perçu comme un résultat en retrait, surtout lorsque de nombreux concurrents affichent 5 étoiles, parfois à des tarifs inférieurs.
Cela vaut pour la Clio, mais encore plus pour l’A390, dont le positionnement ne laisse guère de place à l’approximation.
La comparaison qui dérange : des modèles chinois souvent mieux notés
L’un des enseignements majeurs des résultats 2025 est la montée en puissance des constructeurs chinois. Plusieurs modèles, pourtant moins chers, affichent des scores très élevés, souvent supérieurs à ceux des françaises :
- Leapmotor B10, BYD Seal 6, Geely Starry EM-i : scores homogènes, aides à la conduite complètes, et 5 étoiles à la clé.
Ces constructeurs ont intégré très tôt les exigences du protocole Euro NCAP, en suréquipant leurs véhicules en aides actives et en optimisant les réglages de retenue dès la conception.
Même les références européennes ne sont pas épargnées
Les Peugeot 3008 et 5008, pourtant récents et bien positionnés, se contentent eux aussi de 4 étoiles. Là encore, ce sont principalement les aides à la conduite et certains scénarios complexes qui pèsent sur la note finale. Le phénomène dépasse donc largement Renault ou Alpine.
Conclusion
Les notes Euro NCAP 2025 de la Clio et de l’Alpine A390 sont jugées décevantes parce qu’elles sont comparées à un niveau moyen désormais très élevé. Les moyennes 2025 montrent que le marché a progressé vite, parfois plus vite que certains choix industriels.
La Clio paie une logique de citadine rationnelle, où quelques faiblesses ciblées suffisent à faire tomber une étoile.
L’Alpine A390, elle, souffre surtout d’un décalage entre son image premium et ses performances mesurées, ce qui explique la sévérité des réactions.
En parallèle, les modèles chinois démontrent qu’un haut niveau de sécurité n’est plus réservé aux véhicules chers. En 2025, la sécurité n’est plus seulement une question de structure, mais de réglages fins, de logiciels et d’anticipation du protocole. Et c’est souvent là que tout se joue.
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