Les ZFE sont-elles vraiment enterrées définitivement ?

Dernière modification : 07/06/2025 - 0


On les croyait parties pour durer. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE), censées exclure progressivement les véhicules les plus polluants de nos centres urbains, viennent pourtant de recevoir un coup de pelle législatif assez inattendu. Les députés ont voté leur suppression en commission, au sein d’un texte plus large dédié à la simplification de la vie économique. Faut-il y voir la fin de ces zones devenues aussi impopulaires qu’incompréhensibles ? Pas si vite.

Une suppression… pas encore gravée dans le marbre

Le vote en commission est clair : 98 députés ont validé la suppression des ZFE, contre 51. Le camp est hétéroclite, allant du RN à LFI, avec quelques macronistes égarés dans l’opposition au dispositif. Sauf que ce vote n’est ni définitif ni pleinement représentatif : il s’inscrit dans une phase intermédiaire du processus législatif.

L’exécutif, encore favorable aux ZFE malgré leur impopularité, a la possibilité de demander une deuxième délibération. En clair, refaire voter l’article en séance plénière avec cette fois un casting d’élus plus favorable à leur maintien. Le pari semble cependant risqué, voire vain, tant la majorité est divisée sur le sujet.

D’autres scénarios sur la table

Il y a aussi la fameuse Commission Mixte Paritaire (CMP), qui réunira prochainement sénateurs et députés pour accorder leurs violons sur l’ensemble du texte. Là encore, rien ne garantit que la suppression des ZFE survivra au compromis final. Mais les pro-ZFE ne sont pas forcément majoritaires non plus dans cette instance.

Enfin, il y a le joker juridique : le Conseil constitutionnel pourrait censurer l’amendement au motif qu’il n’a rien à faire dans une loi sur la simplification économique. Ce point technique pourrait bien devenir la porte de sortie la plus probable pour réhabiliter les ZFE sans trop froisser l’opinion publique.

Des villes prêtes à continuer en solo

En parallèle, certaines villes ne comptent pas attendre la décision finale. Bordeaux, Strasbourg ou encore Paris entendent bien maintenir une politique de restriction automobile, quitte à se passer de la bannière ZFE. À défaut d’un cadre national, les maires peuvent toujours dégainer des outils locaux : interdictions ponctuelles, règles de circulation différenciée, stationnement dissuasif ou fiscalité ciblée.

À Bordeaux, par exemple, la mairie affirme avoir déjà réduit de 35?% le dioxyde d’azote dans le centre-ville depuis 2020. À Strasbourg, des aides financières sont proposées pour les foyers modestes afin de compenser l’exclusion des véhicules anciens.

Enterrées, mais pas mortes

Au final, les ZFE sont peut-être à terre politiquement, mais elles respirent encore. Tant que la loi n’est pas définitivement adoptée, leur avenir reste suspendu à une suite de rebondissements parlementaires, juridiques et locaux. Même si le sigle ZFE devait disparaître, les restrictions de circulation, elles, continueront d’exister sous une forme ou une autre, au gré des agglomérations.

Ce qu’on enterre aujourd’hui, c’est peut-être surtout un symbole devenu trop explosif pour être porté par l’État. Mais les politiques anti-voitures anciennes ont la peau dure. Et même affaiblies, elles continuent d’avancer, parfois masquées.


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