Plan de l'article :
Depuis le 1er septembre, un vent de changement souffle chez Stellantis, ou plus précisément chez Peugeot, où le (tristement) célèbre moteur Puretech a décidé de refaire ses papiers d'identité… et donc de se trouver un nouveau nom ... Pas encore généralisé dans l'ensemble du groupe, ce changement devrait toutefois se prolonger sur les autres marques du groupe bien que chez Opel il n'ait jamais eu le patronyme Puretech.
Officiellement, la raison de ce changement reste un mystère. Mais dans l’ombre des bureaux climatisés de Stellantis, beaucoup s'accordent à dire que la vraie motivation n’est pas bien difficile à deviner. Le moteur Puretech, et plus précisément le 1.2 Puretech, traîne derrière lui une réputation pour le moins... explosive (et ce n’est pas qu’une image !). Une banale courroie de distribution, baignant dans son huile a fait de ce moteur un cauchemar pour bien des automobilistes. Cette fameuse courroie, se désintégrant dans l’huile moteur, bouche le circuit de lubrification, allant jusqu’à provoquer de jolies casses moteur. Sympa, non ?
Et on ne parle même pas des autres soucis. Car oui, le 1.2 Puretech a d’autres tours dans son sac. D’ailleurs, si vous voulez un panorama complet des problèmes de ce moteur, n’hésitez pas à consulter cet article dédié ici.
Il semblerait donc que Peugeot ait décidé de jeter l’éponge en changeant simplement le nom de son vilain petit canard. Une stratégie que certains qualifieraient de « cache-misère ». Et pourquoi pas ? Après tout, il est toujours plus facile de donner un coup de pinceau sur une maison fissurée que de la reconstruire entièrement.
Ce qui est particulièrement surprenant dans cette histoire, c’est que ce changement arrive bien tard. Stellantis a récemment sorti une nouvelle version du moteur, normalement fiabilisée, avec l’hybridation légère de 48V. Alors, pourquoi ne pas avoir saisi l’opportunité de ce lancement pour justifier et légitimer le changement ? Cela aurait permis de clore le chapitre des moteurs défaillants et d’introduire une nouvelle ère sous une autre appellation de manière plus carrée et sans laisser de de doutes.
Au lieu de cela, Stellantis a laissé passer le moment idéal, ce qui ne fait que nourrir les suspicions. Car cela a induit la sortie de nombreux articles qui cherchent à dénoncer cette manouvre, ce qui n'aurait pas été le cas si ce changement avait été corrélé à celui des nouveaux 1.2 Puretech (euh .. 1.2 tout court je veux dire ...). Ils doivent donc en plus se coltiner cette mauvaise pub, qui était pourtant facilement évitable ...
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette nouvelle version du 1.2 Puretech 136 ch, avec toutes ses améliorations techniques (on l'espère !), c’est par ici.
Toutefois, il faut préciser que les anciennes versions du moteur (avec leurs défauts d’origine) continuent d’équiper certains modèles, notamment ceux avec boîtes manuelles. Vous pouvez d’ailleurs consulter nos fiches d’essai pour voir quels véhicules sont encore dotés de cette génération de moteur à risque.
Curieusement, et ça met la puce à l'oreille, cette opération de rebranding ne concerne que les moteurs Puretech. Les moteurs BlueHDI, eux, gardent fièrement leur appellation (pourtant le bilan s'est aussi terni avec la version récente de 130 ch qui a un souci de chaîne au niveau des arbres à cames, sans compter l'Adblue). Il semble donc clair que ce changement de nom n’est pas une stratégie globale du groupe, mais une tentative désespérée d’enterrer le passé gênant du Puretech. Oui, seulement du Puretech. Ce moteur qui continue encore, malgré ses défauts, d’équiper certaines versions chez Peugeot, notamment celles dotées de boîtes manuelles (vous pouvez consulter les fiches d’essai pour vérifier si votre modèle est concerné).
Ce qui étonne, c’est le timing de cette décision. Le nouveau moteur 1.2 Puretech, supposément fiabilisé, a récemment fait son entrée sur le marché. Alors, pourquoi ne pas avoir profité de ce moment pour changer le nom, tout en mettant en avant ses évolutions techniques ? Cela aurait permis de donner une image plus positive à cette nouvelle version et d’éviter de prêter le flanc aux critiques, qui ne manqueront pas de dire que ce changement est avant tout une tentative désespérée de faire oublier les casseroles traînées par le Puretech.
Finalement, ce changement de nom ne fait que confirmer ce que tout le monde soupçonnait déjà : les problèmes de fiabilité du Puretech ont eu des répercussions importantes jusqu'au plus haut de la hiérarchie (dans le cas contraire ils auraient fait comme depuis toujours, à savoir ne rien changer).
Et finalement, ce changement arrive à la fois trop tard et trop vite. Trop tard, car la réputation du moteur est déjà bien ancrée dans l’esprit des consommateurs ; trop vite, car il donne l’impression que Stellantis tente maladroitement de limiter les dégâts en dernière minute.
Carlos Tavares, qui n’est pas du genre à prendre des décisions à la légère, serait-il finalement arrivé à la conclusion que ce moteur était devenu un poids pour le groupe ? Une chose est sûre, c’est bien la première fois que Stellantis en arrive à modifier le nom d’un moteur pour essayer de tourner la page. Mais est-ce suffisant pour rassurer les automobilistes ? L’avenir nous le dira.
En attendant, si vous avez un 1.2 Puretech sous le capot, je vous conseille de surveiller de près votre courroie et votre voyant de pression d'huile… ainsi que votre compte en banque.
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