L’usine Stellantis de Rennes-La Janais semble suivre une voie risquée, presque à contre-courant de la logique industrielle classique : se concentrer sur un seul modèle, le C5 Aircross, qui représente déjà la quasi-totalité de sa production. Le groupe veut rationaliser les lignes d’assemblage pour gagner en efficacité et en rentabilité, plutôt que de disperser ses ressources sur plusieurs véhicules aux cadences trop faibles.
Ces derniers mois, Rennes a bénéficié d’investissements lourds pour intégrer la plateforme STLA Medium, conçue pour accueillir les futures motorisations hybrides et électriques du groupe. En parallèle, environ 200 recrutements ont été réalisés pour soutenir la relance de la production, notamment avec les versions hybrides du C5 Aircross. Sur le papier, tout cela semble cohérent : moins de complexité, plus de productivité, et un ancrage solide pour le SUV phare de Citroën.
Mais la stratégie reste périlleuse. Miser toute une usine sur un seul modèle, c’est comme marcher sur un fil sans filet. Si le futur C5 Aircross II déçoit commercialement, l’avenir du site pourrait rapidement se fragiliser. Rennes-La Janais se retrouve ainsi dépendante d’un unique succès, un pari qui traduit bien la période d’incertitude que traverse Stellantis.
Une approche rationnelle sur le plan comptable, certes, mais à long terme, cela ressemble surtout à une prise de risque déguisée en optimisation.
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