Vous remarquez de l'huile dans le liquide de refroidissement (vase d'expansion) ou une pâte couleur café au lait façon 'mayonnaise' ? Ce n'est pas un cocktail tendance: c'est un signe d'échange anormal entre deux circuits qui ne doivent jamais communiquer.

Voici une huile qui a été en contact avec de l'eau
Commencez simple: sur petits trajets par temps froid, un peu d'émulsion sous le bouchon d'huile peut n'être que de la condensation. Le vrai signal d'alarme, c'est du liquide de refroidissement qui devient brunâtre, huileux, avec un film gras en surface, des durites qui se mettent en surpression très vite, un niveau d'huile qui monte sans raison, ou un niveau de liquide de refroidissement qui baisse sans fuite visible. fumée blanche épaisse et sucrée à l'échappement à chaud = mélange qui brûle, donc stop.
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joint de culasse (entre bloc et culasse) qui a rompu quelque part. L'étanchéité n'étant plus assurée, l'huile sous pression passe vers le circuit d'eau, ou l'inverse. La surchauffe antérieure est un grand classique qui finit par tordre la culasse et ouvrir un passage.
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Échangeur eau/huile fissuré (radiateur d'huile intégré au support de filtre sur beaucoup de moteurs). Sa cloison interne rompt et met en contact les deux fluides. Le mélange est souvent rapide et massif. Si votre liquide passe au cappuccino du jour au lendemain, c'est la piste n°1.

Il y a parfois des scénarios plus originaux: boîtier de thermostat mal serré, défaut de plan de joint, fissure locale de culasse/bloc, voire refroidisseur EGR fendu sur certains diesel (il peut faire communiquer des fluides ou envoyer du liquide dans l'admission). Un internaute nous l'a partagé: dans son cas c'était un boîtier de thermostat mal serré...
Ne vous contentez pas du 'ça ressemble à un joint de culasse', affinez:
Test CO? dans le vase: un testeur chimique détecte la présence de gaz d'échappement dans le liquide. Positif = fuite vers la chambre de combustion (joint de culasse, culasse fissurée).
Mise sous pression du circuit: on pompe le circuit de refroidissement à pression nominale et on observe la tenue. Chute rapide = fuite interne possible.
Pressions croisées: l'huile est en général à une pression plus élevée que le liquide à froid. Si l'huile envahit le vase, suspectez l'échangeur. Débrancher les deux durites de l'échangeur et les isoler un court instant permet de voir si l'huile réapparaît (procédure à faire proprement, moteur froid, pour éviter tout dégât).
Contrôles complémentaires: compressions, test de fuite cylindres, planéité de culasse, jeu de surface de bloc.
Non. L'émulsion 'mayonnaise' désamorce la pompe à eau, colmate les petits conduits, fait surchauffer le moteur et attaque les roulements. Côté lubrification, l'eau dans l'huile détruit le film et accélère l'usure vilebrequin/arbres. On coupe et on tracte, même si c'est contacditoire avec l'envie d'ignorer la réalité.
Échangeur eau/huile: remplacement de l'échangeur et des joints. C'est souvent le scénario le moins coûteux. Ensuite, rinçages approfondis (voir plus bas).
Joint de culasse: dépose culasse, contrôle/rectification, nouveau joint, vis neuves, serrage au couple et à l'angle, remplacement des fluides et des joints périphériques. On en profite pour contrôler pompe à eau, distribution si elle est en façade.
Culasse/bloc fissuré: expertise, parfois remplacement. C'est la mauvaise pioche, clairement.
Le nettoyage conditionne la fiabilité derrière:
Rinçages multiples du circuit de refroidissement avec eau claire, puis avec un dégraissant adapté au circuit, jusqu'à disparition du film gras. Remplacement du vase d'expansion si irrécupérable, nettoyage ou remplacement du radiateur si colmaté.
Côté lubrification: vidange + filtre, puis au moins une seconde vidange rapprochée après quelques centaines de kilomètres pour purger les résidus d'eau/émulsion. Vérifier l'absence d'émulsion sous le bouchon et sur la jauge.
Surveillez températures et niveau de liquide régulièrement, remplacez le bouchon de vase si la soupape est suspecte, gardez un mélange correct de liquide (additifs anticorrosion) et réglez toute surchauffe immédiatement (ventilateur, thermostat, radiateur, pompe à eau). Une surchauffe tue un joint de culasse en un clin d'œil, parfois plus vite que votre banquier ne dit 'non'.
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