À peine BMW avait levé le voile sur son iX3 de nouvelle génération que Mercedes a répliqué avec son tout nouveau GLC EQ. Une présentation calée presque dans la foulée, comme pour montrer qu’à Munich on n’a pas le monopole de la révolution électrique. Et il faut dire que ce modèle n’est pas anodin : le GLC est tout simplement le best-seller mondial de Mercedes, le coeur de gamme un peu comme l'est son rival frontal le (i)X3. Passer au tout électrique sur une telle référence, c’est envoyer un signal clair sur la direction que prend la marque et ce malgré les déboires récents vécus avec la gamme EQ(E).
Ce n’est pas une surprise, Mercedes suit la même logique que BMW. Le thermique et l’hybride existent encore, mais ils apparaissent déjà relégués au second plan. Le GLC thermique continuera sa carrière quelques années pour ménager la transition, mais le vrai visage de l’avenir c’est ce GLC EQ. Et au fond, c’est assez logique : l’électrique a dépassé le thermique quoi qu'on en dise, et Mercedes ne veut pas entretenir l’illusion inverse.
Reste que le constructeur a choisi une voie plus douce que BMW, qui a scindé brutalement sa gamme avec la Neue Klasse. Mercedes capitalise encore sur u n style connu et consensuel, pour rassurer une clientèle parfois réticente. En clair, pas question de tenter le diable surtout avec l'expérience EQE / EQS ....
Vu de loin, ce GLC EQ a beaucoup pour séduire. Ses 4,84 m lui confèrent une stature imposante, et dans certains gimmicks on sent clairement des airs de Maybach, ce qui renforce son côté statutaire. Mais en regardant de plus près, tout n’est pas aussi parfait.
À l’avant, la calandre attire tous les regards. Entièrement lumineuse sur certaines finitions, avec 942 points rétro-éclairés et même un logo central qui s’illumine, elle est spectaculaire mais manque un peu de finesse. L’encadrement chromé trop épais, les gros LED carrés façon pixels… tout cela donne un effet ostentatoire, pas forcément élégant, et tout cela semble manquer d'harmonie avec le reste de l'auto (une calandre qui semble avoir été posée comme un cheveu sur la soupe). C’est un parti pris, mais ça manquera de subtilité pour certains.
Et puis il y a l’arrière, qui souffre du même problème que le iX3 : peu inspiré, et il fait en plus davantage penser à une Volkswagen qu’à une Mercedes. Les logos intégrés dans les optiques renforcent ce côté “too much” qui ne colle pas vraiment à une marque censée incarner le raffinement et la maturité. On se retrouve donc avec un design globalement désirable, mais parfois maladroit et surtout trop conservateur. BMW a pris davantage de risques avec l’iX3, et il faut bien reconnaître que ça se voit.
De profil, l'arrière se dote de quelques airs de Porsche Cayenne / Macan au niveau de la forme de la dernière custode et du pilier C.
Si l’extérieur divise, l’intérieur met tout le monde d’accord. La pièce maîtresse, c’est cette immense dalle de 39,1 pouces qui recouvre toute la largeur de la planche de bord. Une véritable fresque numérique, baptisée nouvelle évolution du MBUX Hyperscreen. La sensation d’opulence est totale, on est plongé dans une ambiance futuriste qui correspond parfaitement à l’idée qu’on se fait du premium aujourd’hui. Si on pouvait croire que tous les constructeurs allaient adopter la même recette pour organiser l’habitacle et l’infodivertissement, Mercedes prouve qu’il y aura finalement une vraie diversité. Ici, la marque a choisi une planche de bord totalement numérique, une idée excellente pour un modèle premium, car cela confère encore une fois un sentiment d’opulence et reste en même temps ergonomiquement parfait. On peut d’ailleurs faire le parallèle avec la CLA électrique, mais cette fois le principe est poussé plus loin : la dalle n’est plus composée de plusieurs écrans juxtaposés mais d’un immense écran unique qui traverse toute la largeur de l’habitacle. Le MBUX de quatrième génération va plus loin encore, intégrant une IA développée avec Google et Microsoft. De quoi offrir une expérience connectée inédite, qui surpasse clairement ce que propose BMW sur son iX3. À noter que les finitions inférieures ne sont pas en reste : elles ont droit à un combiné numérique et un grand écran central de 14 pouces, et il est même possible d’ajouter un second écran de même taille pour le passager.
On a enfin un intérieur Mercedes qui devient pratique, avec des rangements bien plus nombreux qu’auparavant. C’est une bonne chose, même si on pourra regretter qu’ils manquent de confidentialité, car beaucoup sont très exposés aux regards. Quant à la qualité de finition, elle semble supérieure à ce que proposent un Audi Q6 ou un BMW iX3 équivalent. Mais il faut aussi souligner que Mercedes abuse beaucoup du plastique galvanisé pour imiter le métal : c’est astucieux, mais ça n’a rien d’un matériau noble.
Et contrairement à ce qu’on pouvait craindre, l’ergonomie n’est pas sacrifiée. Les rangements sont nombreux et enfin pratiques, même si certains sont trop exposés au regard et manquent donc de confidentialité. Mercedes a aussi multiplié les finitions et les options : certains modèles auront un intérieur certifié vegan, et la qualité perçue est globalement très bonne. Difficile de ne pas remarquer, cependant, l’utilisation de plastiques galvanisés qui imitent le métal. C’est malin, bien réalisé, mais ça reste du plastique. On est loin des matériaux vraiment nobles qu’on pourrait attendre sur une Mercedes de ce niveau.
Avec ses 13 cm de plus que le GLC thermique, le GLC EQ offre encore plus d’espace. Les passagers arrière profitent d’une banquette bien creusée, d’un toit panoramique de série (qui peut même afficher un ciel étoilé sur certaines versions), et d’une luminosité agréable. Seule la place centrale reste peu confortable, mais c’est le lot de la plupart des SUV.
Le coffre affiche 570 litres, complété par un frunk de 128 litres très pratique, qui s’ouvre en appuyant sur le logo du capot. Mercedes soigne aussi les détails pratiques, et ça se ressent.
Sous la carrosserie, le GLC EQ repose sur la nouvelle plateforme MB.EA, dédiée à l’électrique, avec une architecture 800 volts. Au lancement, seule la version 400 4Matic sera proposée : deux moteurs, 489 ch, 713 km d’autonomie WLTP grâce à une batterie utile de 94 kWh, et une boîte automatique à deux rapports. Le 0 à 100 km/h tombe à 4,3 s, pour une vitesse maxi de 210 km/h.
On a affaire à deux moteur synchrones à aimant permanent, ce qui déçoit un peu car on préfère quand on a de l'asynchrone induit sur un des essieux ... L'avant peut être décraboté même si l'utilité reste anecdotique (un circuit ouvert n'induit pas de force électromotrice / frein moteur), mais il s'agit ici de gratter sur l'inertie du lourd rotor. Enfin, l'arrière se dote d'une boîte à deux rapports, ce qui est sans doute là pour compenser l'absense de moteur asynchrone plus efficace sur voie rapide.
Côté recharge, Mercedes promet de passer de 10 à 80 % en 22 minutes grâce à une puissance de 330 kW (DC). On peut aussi récupérer 300 km d’autonomie en 10 minutes sur une borne adaptée. À domicile, c’est 11 kW de série, avec 22 kW en option. Bref, une fiche technique parfaitement au niveau, même si BMW fait un peu mieux avec son iX3 sur le papier en matière de recharge ultra-rapide.
Avec ce GLC EQ, Mercedes met les bouchées doubles pour rester dans la course. Le SUV est séduisant, l’intérieur impressionne, la technique est solide, et il sera sans doute très efficace sur le marché. Mais on ne peut pas ignorer quelques maladresses stylistiques : une calandre trop ostentatoire, un arrière peu inspiré, et des logos lumineux un peu gadget. Dans l’ensemble Mercedes a choisi une voie prudente, presque conservatrice quand BMW a pris davantage de risques avec l’iX3.
Le duel entre les deux modèles est donc très intéressant car complémentaire : d’un côté, l’audace, de l’autre, la continuité. Ce sera maintenant au public de trancher, mais ce qui paraît certain est que le Q6 est déjà mort tellement il est déjà désuet face à ces deux là.
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