La rumeur s’emballe: Bruxelles préparerait une règle simple à comprendre et compliquée à contourner. D’ici 2030, les grandes flottes d’entreprises et les loueurs ne pourraient acheter que des voitures électriques. Certaines sources parlent d'une marche en deux temps : 75% en 2027, puis 100% en 2030. Rien n’est voté, mais l’idée circule bel et bien.
Parce que c’est là que se joue le volume, les immatriculations d’entreprises pèsent lourd dans l’Union. Orienter ce robinet change vite la morphologie du parc. C’est aussi cohérent avec la stratégie d’accélération déjà affichée sur l’électrique : agir là où l’Effet de levier est immédiat, donc là où l’achat est massif et répétitif.
Imposer l’électrique aux grands acheteurs forcera les sociétés à équiper leurs sites. Bornes au siège, dépôts, parkings collaborateurs. Chaque point de charge privé installé, c’est une pression en moins sur le réseau public et un maillage qui s’épaissit sans recourir exclusivement à la dépense publique. Les entreprises deviennent des hubs de recharge. Et ça, ça permet le déploiement de bornes qui pourront aussi servir aux particuliers quand les entreprises seront fermées. Bref, le réseau de charge devrait se densifier.
Deuxième effet domino, plus culturel: les salariés vont essayer l’électrique au quotidien. Aller-retour domicile–bureau, recharge au parking, trajets d’hiver, rendez-vous clients… L’usage réel a plus de poids que la polémique. Beaucoup d’appréhensions viennent d’un imaginaire négatif entretenu par certains médias et influenceurs. L’expérience directe corrige ces biais. Bonus : au bout de 24 à 36 mois, ces voitures rejoignent l’occasion et irriguent le marché grand public.
Le camp du non s’organise autour de trois critiques:
À ce stade, on parle d’un projet en gestation. La Commission peut proposer, mais il faudra ensuite convaincre le Parlement et le Conseil. Le texte final peut évoluer: seuils de taille de flotte, phasage, exemptions, articulation avec les règles fiscales nationales. Rien n’interdit d’imaginer un dispositif gradué, concentré sur les acteurs capables d’investir dans la recharge et de lisser les coûts.
Sur le fond, viser les flottes est pertinent. On économise vite en émissions polluantes en agissant là où les kilomètres s’accumulent. On dote le pays de points de charge privés, bien gérés, là où les voitures dorment. On permet à des millions d’employés de découvrir l’électrique autrement que par ouï-dire. Et on prépare un gisement d’occasion qui fluidifie l’accès pour les particuliers.
Sur la forme, la clé sera d’éviter la brutalité réglementaire. La voie raisonnable: seuils de flotte clairs, montée en charge progressive, priorités d’infrastructure, et cadre fiscal stable. Si l’Europe choisit une cible ferme pour 2030 sur les grands acheteurs, ce ne sera pas une règle de plus. Ce sera un accélérateur concret de bornes posées et d’habitudes changées. C’est exactement ce qui manque aujourd’hui.
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