BMW iX3 : le point de bascule
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BMW vient de dévoiler le nouvel iX3, et il ne s’agit pas d’un simple renouvellement de SUV mais d'un véhicule clé qui introduit le tout nouveau style BMW, ce qui n'est pas anodin. C’est donc la première pierre de la Neue Klasse, cette plateforme 100 % électrique qui doit marquer le passage définitif de la marque dans une nouvelle ère. Fini les compromis, on entre dans le dur : une architecture dédiée et un design inédit.
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Une vraie rupture avec le passé
La première génération d’iX3, soyons honnêtes, n’était qu’un X3 thermique recyclé. Il reprenait la plateforme CLAR et faisait figure de transition. Cette fois, BMW a choisi la radicalité : le nouvel iX3 repose sur une base technique totalement différente, pensée uniquement pour l’électrique. Et ça se sent. Non seulement au niveau technique, mais aussi stylistiquement.
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Le SUV de 4,78 m inaugure la nouvelle identité visuelle de BMW, celle déjà esquissée par les concepts Neue Klasse. On retrouve cette face avant verticale, une calandre repensée, et surtout des proportions nouvelles (les haricots reprennent la taille des ancêtres, tout petits). Résultat : le X3 thermique sorti il y a quelques mois à peine prend déjà un coup de vieux, que ce soit en style extérieur ou dans l’habitacle. BMW prend ici un risque énorme en scindant sa gamme en deux mondes distincts : les anciennes BMW, qui vont traîner encore quelques années avec leur interface dépassée, et les Neue Klasse, qui apparaissent soudainement comme la vitrine absolue.
Design : forces et faiblesses
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On ne peut pas nier que l’ensemble fonctionne très bien. Le style est convaincant, moderne, affirmé, et il devrait tenir plusieurs années. Mais il y a un hic : l’arrière. Les optiques sont massives, disproportionnées, et ce pli étrange entre elles donne une impression curieuse. Ce sera peut-être le talon d’Achille de ce modèle, car une BMW, ça se juge surtout sur son allure, et là, certains risquent d'être comme la fosse, à savoir sceptiques ...
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Caractéristiques techniques
Techniquement, BMW sort l’artillerie lourde pour proposer un chiffre psychologique déterminant au niveau de l'autonomie (tout a été calibré pour ça il me semble). L’iX3 embarque une batterie NMC de 108 kWh (fournie par CATL, assemblée en Hongrie), qui lui permet d’afficher 800 km d’autonomie WLTP. L’architecture 800 volts autorise une recharge à 400 kW en DC : de 10 à 80 % en un peu plus de 20 minutes, ce qui le place parmi les meilleurs élèves du marché même si on pouvait espérer mieux avec du 800V (mais il y a quand même 108 kWh à remplir, soit 75 kWh pour les 10-80%. À domicile, c’est 11 kW de série, 22 kW en option.
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Sous le plancher, la version 50 xDrive aligne forcément (xDrive) deux moteurs (un rotor bobiné à l’arrière, un asynchrone à l’avant, ce qui permet d'avoir plusieurs typages selon le contexte : ville, route, autoroute), pour un total de 470 ch et 645 Nm. Le 0 à 100 km/h est plié en 4,9 s, et la vitesse de pointe atteint 210 km/h. Une version d’accès, moins chère et en propulsion simple, arrivera plus tard (comme toujours, les versions les plus chères sont proposées en premières). Et pour la première fois chez BMW, la recharge bidirectionnelle est de la partie : alimentation d’appareils (V2L), retour vers la maison (V2H) ou même contribution au réseau (V2G).
L’écran qui ose tout
À bord, c’est la révolution. BMW fait disparaître presque tous les boutons physiques. À la place, un immense écran central trapézoïdal, secondé par une bande d’affichage déportée tout en bas du pare-brise. Et c’est là que la marque prend un risque : cet écran incliné, au design inhabituel, peut surprendre. Mais il est aussi malin, car il se rapproche du champ de vision naturel du conducteur sur la partie supérieure gauche. Mais c'est surtout la bande d'écran près du pare-brise qui est visuellement tout à côté de la route, et c'est une bonne chose car les informations de conduite seront principalement situées sur cette dernière. On quitte donc moins la route des yeux.
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Ce dispositif, appelé Panoramic iDrive, fonctionne avec un OS maison basé sur Android Open Source (plus connu sous le nom d'Android Automotive, à ne pas confondre avec Android Auto ...). C’est réactif, riche, bourré de fonctionnalités (YouTube, Amazon, navigation optimisée pour l’électrique, etc.), et ça positionne BMW au niveau des meilleurs systèmes du marché. En clair, toutes les autres BMW actuelles paraissent déjà dépassées.
Et il était temps que BMW propose un écran bon à tout faire comme dans une tesla, et il ne reste plus qu'Audi pour rattraper son retard (hélas, ils viennent de lancer une gamme nouvelle avec une architecture d'écran d'ancienne génération, malgré Android Automotive apparu chez eux aussi).
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Un volant atypique
Autre élément qui fera parler : le volant. Deux branches, mais pas sur les côtés comme d’habitude : elles sont en haut et en bas. C’est déroutant, mais ça pourrait bien lancer une nouvelle mode, un peu comme le Yoke de Tesla (que tout le monde a déjà abandonné toutefois, niveau ergonomie c'est aussi nul que de retirer des commodos !). BMW ose, et parfois c’est ce qui crée les tendances.
Un habitacle pensé autrement
Au quotidien, l’habitacle profite d’un plancher plat et d’un espace arrière généreux. Les passagers ont de la place pour les jambes, et le coffre atteint 520 litres, complété par un frunk de 58 litres (parfait pour les câbles). L’iDrive à molette disparaît, les commandes principales sont recentrées sur le volant et l’écran. On est clairement sur un intérieur qui change les habitudes, et qui marque une vraie différence avec les BMW actuelles.
Comme avec Tesla, le fait d'apurer les choses rend l'habitacle plus agréable et plus intelligent.
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Une montée en gamme qui coûte cher
Le tarif de l’iX3 démarre à 71 950 €, avec une finition M Sport à 75 550 €. Des niveaux qui n’ont plus rien à voir avec les premiers X3. On est aujourd’hui au-dessus des tarifs du X5 de première génération. C’est simple : le X5 a glissé petit à petit vers la place du X3, et le X3 vers celle du X1. Une inflation générationnelle qui illustre bien le repositionnement des gammes premium.
Conclusion
Ce nouvel iX3 n’est pas seulement un SUV électrique de plus. C’est un manifeste, celui d’une BMW qui change de visage et qui n’a plus peur de trancher. Mais en procédant ainsi, la marque rend une partie de sa gamme obsolète, et c’est une prise de risque. Entre un design réussi mais avec un arrière contestable, un intérieur technologique mais audacieux, et des prix qui grimpent, l’iX3 ouvre une nouvelle ère. Reste à savoir si le public suivra, ou si cette rupture trop brutale laissera certains sur le bord de la route. Car ave cde tels prix il faudra être bourgeois++ pour se l'offrir.
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