Stellantis vient de mettre la pédale douce sur un dossier pourtant stratégique : son programme de conduite autonome de niveau 3. D’après Reuters, le groupe aurait tout simplement abandonné le développement interne de ce système avancé, jugé trop coûteux et trop complexe, avec en prime des doutes sur l’intérêt réel des consommateurs. On peut comprendre la logique comptable, dans un contexte où les ventes du groupe ne sont pas au mieux. Mais si l’on prend un peu de recul, cette décision ressemble davantage à une retraite déguisée qu’à une simple pause.
Le groupe explique qu’il faut serrer les coûts, que l’appétit du public pour ce niveau de conduite est encore flou. Certes. Mais dans le même temps, tesla investit à fond sur son logiciel de conduite autonome, au point de miser son futur dessus (le projet de robot-taxi en est l’exemple le plus flagrant). Et quand une marque place ainsi l’essentiel de son avenir dans une technologie, ce n’est pas pour un caprice. C’est parce que le potentiel commercial est immense. Imaginez une voiture utilisée comme un bus ou un train : vous montez à bord, vous vous laissez porter, vous sortez votre téléphone ou votre bouquin, et l’auto gère le reste. Un tel argument pèsera forcément dans le choix d’achat demain.
Soyons clairs : seules les entreprises de la Silicon Valley et les mastodontes allemands ou chinois ont la surface pour jouer cette partie. La conduite autonome n’est pas une option logicielle parmi d’autres, c’est un métier à part entière, avec des moyens colossaux à investir. Or Stellantis n’a pas l’envergure pour suivre ce rythme. Le partenariat avec Amazon sur le SmartCockpit a déjà capoté, et le groupe se rabat désormais sur Android. C’est un signe parmi d’autres : les ambitions se réduisent, faute de moyens.
Il semble donc que Stellatnis aura besoin d'un fournisseur externe pour la chose, et il se peut que des société commercialisent en B to B des solutions pour les constructeurs, comme n'importe quel équipementier. Un peu comme Renault qui a choisi Google pour ses OS (Android Automotive). Le métier de l'automobile n'est pas le même que celui du numérique, bien que ces deux là sont en train de fusionner.
Le risque est là, sous nos yeux : Stellantis peut continuer encore un temps à vivre sur ses acquis, mais l’écart avec les leaders se creuse chaque jour. Quand la conduite autonome sera devenue déterminante dans l’acte d’achat, les marques françaises risquent de passer pour des dinosaures technologiques. On n’achètera plus une voiture pour son badge ou son look, mais pour sa capacité à nous transporter sans effort, comme un service. Et ce jour-là, le retard accumulé ne se rattrapera plus.
Alors, choix rationnel de court terme ou erreur stratégique fatale ? On le saura dans quelques années. Mais à voir l’écart se creuser avec Tesla, les Allemands et les Chinois, difficile de ne pas craindre pour l’avenir de Stellantis. Le groupe attend de dévoiler une nouvelle stratégie début 2026, mais la question est déjà là : ne sera-t-il pas trop tard ?
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