La Chine commence à se rendre compte qu’une mauvaise réputation peut coûter très cher. Si les voitures chinoises veulent s’imposer à l’étranger, elles doivent inspirer confiance. Pékin en a conscience et veut désormais encadrer plus strictement les exportations, afin d’éviter que des modèles mal conçus et mal suivis (SAV) ne nuisent à l’image des produits exportés du pays. À partir de 2026, les constructeurs qui souhaitent vendre leurs voitures électriques hors de Chine devront obtenir un certificat d’exportation, délivré uniquement à ceux capables d’assurer un vrai service après-vente.
Cette décision, officialisée par plusieurs ministères chinois (commerce, industrie, douanes et régulation du marché), prend la forme d’une licence d’exportation obligatoire pour les véhicules 100 % électriques. Les hybrides et les thermiques ne sont pas concernés, puisqu’ils disposent déjà d’un dispositif équivalent depuis plusieurs années.
Cet article a été inspiré et suggéré par le contributeur "DCi", et je tiens ici à le remercier d'avoir mis en évidence cette information.
Cette mesure cherche à mettre fin à un phénomène qui nuit à l’image du pays : les exportations “sauvages”. Selon Reuters et Autoplus, de nombreux véhicules chinois sont actuellement vendus à l’étranger sans véritable suivi, souvent via des circuits parallèles qui échappent aux marques officielles. Ces voitures sont livrées sans garantie valable, sans mises à jour logicielles, et sans accès au service après-vente.
Pour les autorités chinoises, cette situation n’est plus acceptable. Le gouvernement estime que ces ventes hors cadre sont à l’origine de nombreuses plaintes à l’étranger, notamment en Europe, et que chaque incident détériore la confiance dans l’industrie chinoise dans son ensemble. Rinnovabili précise que ces nouvelles règles doivent « protéger l’image des marques nationales et renforcer la qualité perçue à l’international ».
Selon China Daily et CnEVPost, seules les entreprises officiellement autorisées, c’est-à-dire les constructeurs ou leurs sociétés agréées, pourront obtenir cette licence d’exportation. Le principe est donc de filtrer les acteurs : seules les marques capables de démontrer une réelle capacité à assurer un service après-vente structuré et une disponibilité des pièces pourront vendre leurs véhicules à l’étranger.
L’objectif est aussi d’imposer une logique de traçabilité et de contrôle qualité sur l’ensemble des exportations. Pékin veut s’assurer que chaque voiture expédiée à l’étranger soit suivie et conforme, non seulement sur le plan technique, mais aussi sur le plan du service client.
Cette décision incanre une démarche plus large de maîtrise de l’image à l’étranger. Les autorités ont clairement indiqué vouloir « renforcer l’expérience utilisateur à l’étranger », selon China Daily, un média proche du pouvoir central. L’idée est de construire une réputation plus solide, basée sur la fiabilité et la qualité du service, plutôt que sur le seul argument du prix.
Les grands constructeurs comme BYD, NIO ou MG sont déjà dans les clous : ils disposent d’un réseau européen, de concessions locales et de plateformes logistiques. Pour les plus petits fabricants, la situation est moins simple. Beaucoup ne pourront pas répondre à ces nouvelles exigences, ce qui pourrait ralentir leurs ambitions internationales.
Officiellement, cette licence d’exportation sert à encadrer la qualité des véhicules exportés. En réalité, il s’agit surtout d’un levier commercial. En filtrant les exportations, la Chine veut éviter que quelques acteurs peu rigoureux ne ruinent les efforts de tout un secteur.
Reuters rappelle que cette stratégie s’inscrit dans la continuité d’un dispositif déjà en place pour les voitures thermiques et hybrides, où une autorisation préalable est également requise pour exporter.
Ce durcissement montre que Pékin ne cherche pas seulement à se protéger politiquement, mais à préserver un capital de confiance essentiel pour continuer à vendre sur les marchés européens. Le pays a compris que le succès industriel ne suffit pas si la réputation ne suit pas. Une image écornée, et les ventes s’effondrent.
La Chine ne fait donc pas un geste symbolique : elle sécurise ses débouchés. Car sur les marchés étrangers, l’image d’un produit est souvent plus déterminante que ses qualités réelles.
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