La Polestar 5 s'est largement faite remarquer au salon Allemand avec une ligne qui plait le plus grand nombre par sa sportivité et son charisme. Les proportions sont parfaitement équilibrées et l’arrière réussit à évoquer celui d’une supercar thermique en étant trapue et radicale. Peu de berlines électriques peuvent se vanter d’offrir une telle allure sans tomber dans l’excès. La silhouette respire la sobriété scandinave, mais avec suffisamment de caractère pour séduire ceux qui veulent autre chose qu’une simple alternative électrique.
Sous le design se cache une base sérieuse. La Polestar 5 adopte une batterie de 112 kWh (106 utiles) intégrée dans une architecture 800 volts, ce qui permet des recharges rapides jusqu’à 350 kW. L’autonomie annoncée frôle les 670 kilomètres en cycle WLTP, un chiffre qui place la voiture dans le haut du panier.
Deux versions sont proposées : une déclinaison Dual Motor développant environ 750 ch et une version Performance qui grimpe à près de 880 ch. Les performances suivent logiquement, avec un 0 à 100 km/h expédié en un peu plus de 3 secondes pour la plus puissante. La transmission intégrale est de série et l’équilibre châssis/batterie a été travaillé pour conserver un comportement digne d’une grande GT.
Côté tarifs, le ticket d’entrée se situe autour de 120 000 €, tandis que la version la plus musclée approche 145 000 €.
Notons enfin, et ça risque de déplaire, qu'elle a décidé d'ôter la lunette arrière comme avec la Polestar 4, et je pense que cette caractéristique en dérangera plus d'un .. Et l'idée même de cette originalité est plus que douteuse, et ça consiste à perdre en bons sens (un peu comme tesla et ses commodos retirés ou ses volants yoke pas ronds, des idées qui sont abandonnées au fur et à mesure).
Si je trouve cet intérieur très intelligent, car dépouillé et reprenant la philosophie très pragmatique de Tesla, avouons quand même qu'il manque d'aspérité pour le positionnement élevé de l'auto, qui nécessiterait plus de raffinement et de choses inutiles pour combler un client qui vient de débourser plus de 100 000 euros. Ca parait quelconque, et pour le coup même Tesla propose mieux. Gros point faible ...
L’écran central de 14,5 pouces et l’instrumentation numérique de 9 pouces sont efficaces, mais l’ensemble donne une impression de déjà-vu. On est plus proche d’un intérieur de généraliste bien équipé que d’un vrai cocon haut de gamme.
Les matériaux, bien que présentés comme durables et premium, ne dégagent pas ce supplément d’âme que l’on attend dans ce segment. Là où une Taycan ou une Audi e-tron GT imposent immédiatement leur univers, la Polestar 5 reste un peu trop neutre, presque froide.
Le coffre de 365 litres finit de décevoir. Pour une grande routière électrique, ce volume paraît mesquin et réduit l’aspect pratique de la voiture. Même sièges rabattus, le gain reste limité et ne correspond pas aux attentes d’une clientèle qui cherche à conjuguer grand tourisme et espace.
Aussi impressionnante soit-elle, la Polestar 5 souffre d’un gros problème de positionnement. Polestar reste associé à Volvo, et Volvo n’évoque pas vraiment l’ostentation ou le luxe démonstratif. C'est le premium sobre qui se donne une image propre et sage, et qui pique donc toute une clientèle au trio allemand qui est plus orgueilleux et tape à l'oeil (bien qu'Audi cherche aussi à calmer les ardeurs). Les acheteurs de berlines haut de gamme électriques qui veulent de la visibilité sociale iront plutôt chez Audi, BMW ou Mercedes. Même ces marques éprouvées ont du mal à écouler leurs grandes berlines électriques, alors une marque plus jeune comme Polestar risque de se heurter à un plafond de verre.
Il reste néanmoins un public potentiel : ceux qui veulent rouler dans une voiture très haut de gamme mais sans attirer trop l’attention. Une clientèle discrète, comme on en trouve au Luxembourg ou en Suisse, pourrait bien se laisser séduire par ce compromis entre performance et sobriété.
Enfin, le marché premium est dominé par les SUV, et ce constat vaut aussi pour l’électrique. Une berline, même réussie, part avec un handicap commercial. La Polestar 5 s’adresse donc à une clientèle réduite qui privilégie encore la silhouette classique des grandes routières.
La Polestar 5 se place face à des rivales comme la Porsche Taycan ou l’Audi e-tron GT. Ces modèles bénéficient d’un blason beaucoup plus établi et reconnu dans l’univers du luxe sportif.
L’atout de la Polestar réside dans son style distinctif et sa cohérence technique, mais elle ne peut pas compter sur le prestige de marque de ses concurrentes allemandes.
La Polestar 5 est une réussite sur le plan du design et de la technologie. Elle combine un style séduisant, une autonomie solide et des performances au niveau des meilleures. Pourtant, son avenir commercial reste incertain. Le choix d’une berline plutôt qu’un SUV limite son potentiel, et le positionnement de marque, trop associé à Volvo, manque d’impact dans un segment où l’image est essentielle.
C’est une proposition séduisante pour un public averti mais il faudra plus qu’un design réussi pour qu’elle parvienne à s’imposer face aux ténors du marché. Et encore une fois, c'est une auto ultra plebiscitée par la presse qui finira malgré tout aux oubliettes, car ce qui séduit les journaliste est loin d'être toujours lié à un succès commercial.
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