Le Royaume-Uni est en train de vivre l’un des plus gros scandales financiers de son histoire récente, et il concerne directement le financement automobile. Entre 2007 et 2021, de nombreux prêts auto auraient été surfacturés à cause d’un système opaque de commissions entre les concessionnaires et les banques. Le principe ? Les vendeurs pouvaient ajuster librement les taux d’intérêt des crédits accordés, non pas selon le profil du client, mais pour gonfler leur propre commission. Autrement dit, le client payait plus cher sans jamais savoir pourquoi.
La Financial Conduct Authority (FCA), le gendarme financier britannique, a désormais lancé un plan d’indemnisation massif, baptisé « redress scheme », qui pourrait coûter entre 9 et 18 milliards de livres aux établissements concernés. Les mastodontes du secteur, comme Lloyds ou Close Brothers, ont déjà provisionné près de 2 milliards pour encaisser le choc. D’après la FCA, des millions d’automobilistes pourraient être concernés, et la procédure d’indemnisation s’étalerait sur plusieurs années, probablement jusqu’en 2026.
Le problème, c’est que beaucoup de contrats anciens ont été supprimés des bases de données, les banques ne conservant souvent les dossiers que six ans. Ce vide administratif risque de priver certains clients de toute compensation. En parallèle, la Cour suprême britannique examine encore les recours déposés par les banques, qui tentent de limiter leur responsabilité.
Le scandale rappelle étrangement celui des assurances PPI, qui avait déjà coûté plus de 40 milliards de livres au secteur bancaire britannique il y a une dizaine d’années. Cette fois, c’est tout le modèle du crédit automobile qui vacille, remettant en cause les pratiques d’une époque où la transparence passait souvent après la rentabilité. Un séisme qui risque bien de laisser des traces durables dans le paysage financier britannique.
Le scandale des PPI (Payment Protection Insurance) remonte aux années 2000. Il concernait des assurances crédit vendues de manière abusive par les banques britanniques, censées couvrir le remboursement d’un prêt en cas de perte d’emploi ou de maladie. Sauf que, dans la majorité des cas, les clients ignoraient qu’ils payaient pour cette assurance, ou bien elle leur était totalement inutile (souvent inapplicable à leur situation professionnelle).
Résultat : après des années de plaintes, la justice a tranché en faveur des consommateurs, et les banques ont dû rembourser plus de 40 milliards de livres. C’est encore aujourd’hui le plus gros scandale financier de l’histoire du Royaume-Uni. Le parallèle avec l’affaire du financement automobile saute aux yeux : même logique de commissions cachées, même opacité, et potentiellement le même tsunami judiciaire à venir.
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