Marché français : bilan des immatriculations mi-2025
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Après une année 2024 portée artificiellement par les réassorts post-crise et les immatriculations tactiques, 2025 remet les pieds sur terre. En mai, les ventes de voitures particulières neuves chutent de 36,1 % par rapport à mai 2019. Et sur les cinq premiers mois, la tendance n’est guère meilleure : -28,1 % en cumulé (VP + VUL). Tous les segments souffrent, et seuls quelques rares constructeurs arrivent à surnager.
Stellantis : une claque monumentale
Avec -53,3 % en mai et -46,9 % depuis le début de l’année, Stellantis est le plus gros perdant du mois. Toutes les marques du groupe trinquent, parfois violemment :
- Citroën : -56,7 % en mai, -51,8 % sur 5 mois
- Peugeot : -46,4 % et -39,2 %
- DS : -42,4 % et -35,5 %
- Opel : -61,3 % et -60,3 %
- Fiat : -80,8 % et -75,1 %
Même Jeep limite à peine les dégâts avec un très léger -12,8 % en mai, mais stagne sur l’année (+0,7 %). Bref, la machine Stellantis cale sur tous les tableaux.
Renault : Dacia sauve les meubles
Le groupe Renault limite mieux la casse, grâce à la solidité de Dacia, qui ne recule que de 8,4 % en mai et affiche même une hausse de 1,6 % depuis janvier. Renault en propre accuse -38,2 % en mai et -29,2 % sur 5 mois. Au global, le groupe est en retrait de -30,4 % sur le mois et -21,3 % sur l’année — une performance “acceptable” dans un marché sinistré.
Volkswagen et Toyota : recul ordonné
Le groupe Volkswagen baisse de 15,8 % en mai et de 14,8 % sur l’année, avec des fortunes diverses :
- Skoda fait partie des rares marques en hausse : +27,2 % en mai, +37,6 % sur l’année
- Volkswagen recule de 23,3 % en mai, -26,1 % sur 5 mois
- Audi est à -32,8 %, Seat à -59,2 %
Chez Toyota, le mois de mai est difficile (-17,3 %), mais la marque reste en croissance sur l’année : +14,9 % grâce à un bon démarrage 2025.
BMW et Mercedes : résistance en haut de gamme
Le groupe BMW tient bien avec seulement -23,3 % en mai et même +2,5 % sur cinq mois, grâce à la bonne tenue de Mini. Mercedes, malgré -49,1 % en mai, limite sa chute à -40,4 % sur l’année. Le premium allemand encaisse mieux que les généralistes, confirmant un certain refuge vers les modèles statutaires.
Les véritables gagnants
Quelques marques sortent du lot par une croissance insolente :
- tesla explose de +74,5 % en mai (721 immatriculations) et bondit de +238,5 % sur l’année.
- MG (SAIC) progresse de +191,8 % en mai et +161 % sur cinq mois (via les lignes “Autres”).
- Alfa Romeo : +41,2 % en mai, +101,3 % sur 5 mois.
- Volvo : +67,4 % en mai, +50,3 % sur l’année.
- Skoda (déjà citée) : +27,2 % en mai, +37,6 % en cumulé.
Ces hausses confirment que le marché se fracture : les marques alternatives, souvent électriques ou chinoises, trouvent leur public pendant que les anciennes références s’essoufflent.
Les gadins sévères
Beaucoup de marques s’effondrent littéralement :
- Infiniti, Land Rover, Jaguar : -98 à -100 %
- Smart : -92,7 % en mai, -87,7 % sur 5 mois
- Mitsubishi : -81,5 %, malgré un faible volume
- Suzuki : -38,4 %
- Ford : -52,3 % en mai, -54,6 % depuis janvier
Même Hyundai et Kia, qui s’en sortaient bien ces dernières années, reculent fortement.
Conclusion
Le marché français subit un sérieux retournement. Après une parenthèse 2024 en léger mieux, 2025 montre un recul structurel de la demande, alimenté par le brouillard fiscal, les incertitudes réglementaires et l’augmentation des prix. Seules les marques audacieuses ou disruptives progressent pendant que les géants s'enlisent.
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