Il aura fallu des années de tergiversations, de réticences politiques et de lenteurs administratives, mais c’est désormais officiel : à partir du 26 septembre 2025, les constructeurs automobiles seront enfin autorisés à activer certains dispositifs de conduite autonome avancée sur les routes européennes. Un tournant réglementaire qui pourrait bien changer la physionomie de nos trajets, du moins sur autoroute dans un premier temps.
Le texte qui entre en vigueur permet aux voitures homologuées d’utiliser ce que l’Europe appelle des manœuvres initiées par le système, ce qui désigne des actions comme un dépassement ou un changement de voie déclenché par le véhicule lui-même, sans qu’il faille appuyer sur une commande. Le conducteur reste néanmoins requis à bord, et doit pouvoir reprendre le contrôle à tout moment. On reste donc dans une logique de niveau 3 d’autonomie, avec une surveillance humaine continue.
Concrètement, cela permet à des systèmes comme le Full Self-Driving (FSD) de Tesla, ou le Drive Pilot de Mercedes, de déployer davantage de fonctionnalités en Europe, à condition bien sûr que les États membres ne s’y opposent pas individuellement. Chaque pays reste en mesure de freiner ou limiter cette avancée s’il estime que les conditions de sécurité ne sont pas réunies.
Il était temps. Car pendant que les Européens débattaient de la légitimité d’un clignotant automatique ou d’un dépassement assisté, les États-Unis et la Chine ont largement avancé sur le sujet, autorisant déjà des véhicules sans conducteur dans certaines villes ou zones bien balisées. Les marques américaines et chinoises testent, corrigent, améliorent. En Europe, on préférait jusque-là geler les progrès en attendant un consensus impossible.
Cette bascule réglementaire montre que l’UE commence à comprendre que le conservatisme technologique n’est pas un gage de sécurité. À force de freiner l’innovation, l’industrie européenne risquait surtout de se faire doubler sur ses propres terres par des géants venus d’ailleurs. Autoriser des systèmes plus évolués, c’est donner une chance aux marques locales de rester dans la course, ou du moins de ne pas décrocher totalement.
Attention tout de même : ce feu vert n’est pas une autorisation pour dormir sur l’autoroute en laissant la voiture gérer. La présence et l’attention du conducteur restent obligatoires. Pas question, pour l’instant, de quitter les yeux de la route pour scroller sur son téléphone ou regarder un film.
Mais les véhicules pourront enfin effectuer des dépassements, suivre des files sans intervention, et même réagir à des obstacles de manière autonome dans des conditions bien définies. En gros, ce que Tesla promet depuis des années et que certains de ses clients expérimentent déjà via des versions bêta non officielles.
Il faut aussi rappeler que l’homologation des véhicules compatibles devra être revue. Tous les modèles actuels ne seront pas mis à jour d’un coup de baguette logicielle. Chaque système devra prouver sa conformité aux nouvelles règles, et les constructeurs devront obtenir le feu vert pour chaque modèle, dans chaque pays.
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