Ferrari électrique 2026 : pétard mouillé ?
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Ferrari et l’électrique, c’est un peu comme mettre un casque antibruit à Pavarotti. L’idée a toujours semblé étrange, voire contre nature. La marque ne vit grâce aux volumes ni par la fiscalité avantageuse, mais de passion brute et de moteurs qui font trembler les murs. Alors pourquoi vouloir soudain troquer les hurlements d’un V12 contre le sifflement d’un rotor ? Sans doute pour rester dans les clous réglementaires, car du côté des clients, l’enthousiasme semble plutôt timide... pour ne pas dire inexistant.
Le premier modèle 100 % électrique est bien en développement, mais sa sortie a été repoussée à 2026. Quant au deuxième, prévu initialement peu après, il est désormais repoussé à une date indéterminée. Une source proche du projet n’y est pas allée par quatre chemins : il n’y a aucune demande. Le chiffre avancé est sans détour, presque brutal. Zéro. C’est ce qui pousse Ferrari à revoir sa copie, car même en imaginant un objectif très modeste de 5 000 à 6 000 exemplaires sur cinq ans, cela ne semble pas réalisable aujourd’hui.
Maranello maintient malgré tout le lancement du premier modèle, mais il ne faut pas y voir un virage stratégique. Ce sera une voiture d’image, un modèle à faible diffusion conçu avant tout pour rassurer les législateurs et cocher la case verte. Personne n’imagine sérieusement qu’il viendra prendre la place d’une SF90 ou d’une 812 dans un garage de collectionneur.
Ferrari travaille tout de même à ne pas totalement trahir son ADN. Des brevets ont été déposés pour simuler les vibrations d’un moteur thermique, et même recréer artificiellement le son. En gros, on vous vendra l’illusion d’un moteur, de quoi d'ores et déjà dévaloriser l'électrique puisqu'il fait tout pour imiter le thermique ... Un peu comme Hyundai avec son Ioniq 5 N, sauf que cette fois ça se jouera aussi à l'extérieur. Mais derrière les effets spéciaux, il reste le même problème de fond : le cœur n’y est pas car l'authenticité manque.
Et le phénomène ne s’arrête pas à Ferrari. Lamborghini a déjà repoussé sa première électrique à 2029. Maserati a discrètement abandonné l’idée d’une MC20 électrique. Même certains gouvernements font marche arrière sur les interdictions de vente de moteurs thermiques, preuve que le calendrier du tout-électrique n’est plus aussi solide qu’il y paraît.
Ferrari, fidèle à son instinct, choisit donc d’attendre. Pas question d’imposer une technologie que sa clientèle ne réclame pas. L’électrique viendra, mais pas au forceps. Car faire une voiture puissante, c’est à la portée de beaucoup. Faire une voiture qu’on a envie de conduire, c’est un autre métier.
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