Le revirement a de quoi surprendre. Trump et Musk semblaient jusqu’ici copains comme cochons, partageant le goût du franc-parler, des punchlines calibrées pour les réseaux sociaux et une certaine défiance envers l’État fédéral (profond ..). Mais cette fois la lune de miel a tourné court. Et c’est la voiture électrique, pilier de l’empire Tesla, qui se retrouve au cœur du clash. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, Donald Trump règle ses comptes avec Elon Musk, et au passage, flingue sans retenue la transition électrique.
Dans son message, Trump ne fait pas dans la demi-mesure :
« Elon devenait insupportable, je lui ai demandé de partir. J’ai supprimé son mandat sur les véhicules électriques qui forçait tout le monde à acheter des voitures électriques que personne ne voulait (il savait depuis des mois que j’allais le faire !), et il a complètement PÉTÉ LES PLOMBS ! »
L’ancien président s’attaque de front à l’électrique, qu’il décrit comme imposée et impopulaire. Musk, qui s’est imposé comme l’homme qui a relancé l’industrie automobile américaine avec ses voitures zéro émission, devient tout à coup l’incarnation d’un système jugé coûteux et artificiel.
Ce clash Trump/Musk illustre surtout une ligne de fracture politique bien réelle. D’un côté, une vision tournée vers l’innovation, la décarbonation et le logiciel embarqué. De l’autre, une Amérique plus rurale, attachée à ses V8, à son essence bon marché et à une certaine idée de la liberté individuelle. Le pick-up thermique contre la berline autonome, en somme.
Pour Musk, l’amertume va sans doute bien au-delà d’un simple tweet mal placé. L’homme s’était toujours positionné comme un partisan d’un État allégé, plus agile, moins dispendieux. Voir Trump, qu’il pensait sur la même ligne, faire exploser les dépenses publiques avec son fameux One Big Beautiful Bill Act, a été un premier coup de massue. L’objectif de réduction du budget fédéral, cher à Musk, s’est évaporé dans un nuage de promesses populistes. Et quand l’ancien président revient aujourd’hui pour s’attaquer frontalement à la voiture électrique, après des années de soutien plus ou moins tacite à Tesla, le sentiment de trahison devient complet. Musk, en bon stratège, pensait avoir trouvé un allié stable dans la droite américaine. Il découvre aujourd’hui qu’il a misé sur un cavalier imprévisible.
Le Congressional Budget Office estime que ce projet de loi ajouterait environ 2 600 milliards de dollars à la dette nationale d'ici 2034. Elon Musk, alors à la tête du Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), a vivement critiqué ce texte, le qualifiant d'« abomination dégoûtante », estimant qu'il trahissait les principes de rigueur budgétaire et d'innovation énergétique qu'il défendait.
Trump enfonce le clou :
« Le moyen le plus simple d’économiser des milliards de dollars, c’est de mettre fin aux subventions et aux contrats gouvernementaux d’Elon. J’ai toujours été surpris que Biden ne l’ait pas fait ? »
Ce n’est pas juste une pique, c’est une menace. Tesla a bâti une partie de sa croissance sur un environnement fiscal favorable, entre aides à l’achat, incitations à l’installation de bornes et revente de crédits carbone. Remettre tout cela en cause, c’est fragiliser le modèle économique de l’électrique… et pas seulement chez Tesla.
Aux États-Unis, les aides liées à la voiture électrique représentent plusieurs milliards de dollars, entre crédits d’impôt à l’achat (environ 2 milliards en 2024), soutien à l’installation de bornes (5 milliards sur 5 ans), et prêts à la fabrication (jusqu’à 25 milliards). À cela s’ajoutent plus de 13 milliards accordés localement pour implanter des usines. Malgré ces montants, la part dans le budget fédéral reste marginale (environ 0,03 %), mais le sujet reste explosif politiquement, certains accusant ces subventions de profiter surtout aux ménages aisés, avec une efficacité environnementale parfois jugée discutable.
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