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Bruit de cliquetis / claquements : les causes possibles

Cliquetis liés au régime moteur
Cliquetis : notions de base
Causes du cliquetis
Causes des bruits apparentés à du cliquetis
Autres bruits métalliques / claquements NON liés au régime moteur
Méthode rapide de diagnostic

Dernière modification : 06/11/2025 - 409

Un petit bruit discret de cliquetis ou de claquement vous vient aux oreilles lorsque vous roulez avec votre chère et tendre auto ? Plusieurs causes existent à ce phénomène, essayons donc de les résumer ici. Quand un bruit métallique s’invite, c’est rarement pour vous chanter une berceuse.

Cliquetis liés au régime moteur

Cliquetis : notions de base

Attention, il faut savoir que le cliquetis est un mot qui est souvent utilisé en dehors de son sens premier. En effet, ce terme ressort souvent quand on veut décrire un bruit particulier mais en réalité il implique un phénomène bien caractérisé.
Dans cet article (liste du dessous), je recense des problèmes qui vont au delà du cliquetis lié à l’auto-allumage.
Pour revenir au cliquetis, il s’agit en fait d’un problème lié aux moteurs essence, donc à allumage commandé. Il s’agit d’“explosions” parasites qui s’effectuent en plus de la combustion normale. Quand la bougie s’allume elle enflamme le combustible qui se détend alors violemment. Cette déflagration induit une onde de pression (le front de flamme) qui vient comprimer le carburant encore non brûlé contre les parois, ce qui augmente la pression et donc la température à cet endroit. Le résultat est d’allumer ce carburant résiduel en petites combustions indépendantes à divers endroits dans la chambre, ce qui abîme le métal.

L’onde de choc se propage et elle «écrase» le carburant imbrûlé contre les bords de la chambre de combustion. A ne pas confondre avec l’auto-allumage, voir ici.

Causes du cliquetis

En ce qui concerne le cliquetis au premier sens du terme (détonation parasite sur moteur essence), voici les causes possibles :

Sur un moteur essence nécessitant un allumage commandé, les cliquetis peuvent provenir d’un mauvais calage de l’allumage (l’étincelle n’arrive pas au bon moment). Ce cas concerne surtout les anciennes à distributeur. Sur les récentes, l’avance est pilotée par le calculateur qui s’appuie sur un capteur de cliquetis (piezo) et divers capteurs (température d’air, pression collecteur, sonde lambda). Un capteur de cliquetis muet ou décalé peut laisser l’avance trop importante et déclencher le phénomène.

Une température d’admission trop élevée (été caniculaire, intercooler inefficace, échangeur huile/eau colmaté) augmente la température en chambre et favorise le cliquetis.

Un indice d’octane insuffisant (SP95 au lieu du préconisé SP98) réduit la résistance du carburant à l’auto-inflammation. Sur certains moteurs à forte compression ou turbo, passer de RON 95 à RON 98 peut nettement calmer le phénomène.

Un mélange trop pauvre (prise d’air, débitmètre mal lue, pompe carburant fatiguée, injecteur partiellement obturé) accroît les températures de combustion et peut déclencher le cliquetis.

Un taux de compression effectif qui grimpe (dépôts de calamine sur pistons/chambre, forte charge à bas régime sur moteur turbo) favorise la détonation. Les dépôts réduisent le volume mort et créent des points chauds.

LSPI (Low Speed Pre-Ignition) sur moteurs turbo à injection directe : à bas régime et forte charge, micro-gouttelettes d’huile/carburant s’enflamment avant l’étincelle. On perçoit des clacs secs. Des vidanges régulières et une huile compatible SP récente aident à limiter.

Causes des bruits apparentés à du cliquetis

Si le bruit évolue au rythme du régime moteur, il est évident que le souci est lié à l’une de ses composantes :

Serrage/jeu aux soupapes ou poussoirs hydrauliques défaillants : claquements mécaniques au haut-moteur, souvent à froid si l’huile met du temps à remplir les poussoirs.
Chaîne/courroie de distribution avec tendeur fatigué : cliquetis/claquement régulier, parfois accompagné d’un léger déphasage à l’accélération.
Pompe à injection déréglée (avance/retard) ou injecteurs qui pulvérisent mal : bruits secs, fumées anormales, ralenti instable.
Mauvaise combustion (carburant non adapté, mélange déséquilibré, sonde lambda HS, capteur MAP/MAF erroné). Un rapport volumétrique élevé + forte température = terrain idéal au cliquetis.
Pompe à huile bruyante ou débit insuffisant, manque d’huile, ou huile non conforme aux préconisations constructeur : bruit de coussinets/poussoirs.
Coussinets de bielle fatigués (merci à Sunadokey) : martèlement sourd qui suit le régime, s’aggrave à chaud. La casse n’est pas loin.
Diesel knock sur moteurs diesel : claquement d’inflammation lié au retard à l’auto-allumage, amplifié à froid, carburant de mauvaise qualité ou avance mal gérée.

Attention, des cliquetis peuvent être le signe de quelque chose de grave pour la santé de votre moteur, il est donc primordial de faire rapidement un diagnotic si ces derniers perdurent.

Autres bruits métalliques / claquements NON liés au régime moteur

Dans ce cas, le moteur n’a rien à voir avec le souci.

Parmi les causes possibles, en voici quelques unes :

Ligne d’échappement qui touche le châssis (silentblocs déchirés, collier cassé). A chaque bosse, ça tape.
Butée d’amortisseur ou biellette de barre stab usées : bruits de percussion sur chaussée dégradée.
Pneu avec caillou/gravier coincé dans une rainure ou décollement local (chewing-gum). Le bruit suit la vitesse roue, pas le régime.
Transmission (joints homocinétiques, croisillons) : claquements en braquage/accélération.
Support moteur/boîte affaissé : vibrations et claquements à la remise de charge.

Méthode rapide de diagnostic

1) Repérer si le bruit suit le régime (compte-tours) ou la vitesse (roues).
2) Vérifier le niveau d’huile et son âge; sur moteurs à injection directe, une huile spécifiée API SP/ILSAC GF-6 aide à limiter le LSPI.
3) Carburant : si le moteur le permet, passer au RON 98 et observer.
4) Lecture DTC (codes) : capteur de cliquetis, MAF/MAP, sonde lambda, température d’air d’admission.
5) Écoute stéthoscope mécanique sur couvre-culasse, carter, pompe à eau/alternateur pour localiser.
6) Contrôle distribution (tendeur, guides) et jeu aux soupapes si applicable.