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D'un point de vue agrément, faut-il mieux opter pour une boîte automatique à convertisseur classique ou une boîte robotisée à double embrayage ? Si au premier coup d'oeil on croirait que la réponse s'oriente vers le double embrayage, nous allons voir que les éléments de réponses concluent à quelque chose de plus nuancé. Voyons donc si il vaut mieux (pour exemple) une Tiptronic ou une DSG ...
A lire aussi : niveau fiabilité, que choisir entre double embrayage et BVA ?
Beaucoup d'entre vous seront convaincus que la réponse s'oriente clairement vers la double embrayage. En réalité c'est un critère sur lequel ces deux types de boîtes font un peu jeu égal ...
Car si les BVA ont cette fameuse tendance à donner l'impression de patiner entre les rapports, elles ont en réalité la capacité de se verrouiller aussi vite qu'une boîte à trains parallèles type DSG (ou toute autre boîte robotisée simple ou double embrayage).
Rappelons un peu les bases, une boîte automatique classique a un jeu d'embrayages multidisque pour chacun des rapports. Pour passer un rapport, un solénoïde va enclencher le verrouillage de ces derniers (chacun leur tour rapport après rapport), pour faire le lien entre les différents pignons de l'arbre épicycloïdal (solaires et satellites qui amènent les différentes démultiplications). Le glissement ressenti est donc en lien avec la vitesse de verrouillage du multidisque, et donc si il se verrouille avec "tranquillité" on va alors avoir un glissement, le temps que les disques se resserrent les uns contre les autres. Il n'y a donc ici aucun rapport avec le convertisseur de couple, qui ne sert d'embrayage que pour le décollage de l'auto (moment où elle se met à avancer). Ce passage peut être accéléré au détriment du confort si vous reprogrammez la boîte, et plus généralement une différence est palpable entre les modes confort et sport (deux cartographies de boîte différentes qui induisent un pilotage différent de l'ensemble par le mécatronic).
Pour résumer, alors que sur une robotisée on change des rapports (avec rupture de couple nécessaire entre), la boîte automatique "empile" les rapports les uns sur les autres grâce à des embrayages multidisques. C'est pour cela que le rétrogradage des boîtes automatiques est toujours très vif : il est facile et rapide de débrayer les embrayages en lien avec le rapport engagé. C'est plus lent en monté car cette fois on embraye (comme dit précédemment c'est relatif à la vitesse de serrage des embrayages, réglables dans le calculateur de boite et différent entre les modes confort et sport).
C'est très schématique mais ça peut vous aider à comprendre. A gauche le moteur et à droite les roues. Entre les deux un convertisseur (ovoïde gris qui est toujours embrayé quand l'auto roule) et des multidisques qui se verrouillent chacun leur tour pour passer les rapports (et qui se déverrouillent pour rétrograder). Je n'ai pas indiqué ici les trains épicycloïdaux
Voici le convertisseur en vrai
Une boîte robotisée, à l'inverse, doit avoir un embrayage qui désacouple moteur et boîte quand les rapports se passent (sur une BVA les rapports peuvent se changer même en gardant le lien ! Pas besoin de rupture de couple, un avantage et une simplicité bienvenue). Il faut donc que l'embrayage se désacouple, que le passage de rapport se fasse, et que l'embrayage revienne faire le lien (dans le cas d'une simple embrayage).
Sur une double embrayage ce sont donc deux boîtes qui travaillent ensembles pour gagner du temps, et donc c'est bien plus rapide qu'une simple embrayage puisqu'il n'y a pas à attendre les changements de rapports au moment du débrayage (le rapport suivant est passé depuis belle lurette par l'autre boîte, car ici on a deux demi-boîtes qui travaillent de concert). Bref, une boîte double embrayage et très rapide car pendant qu'un des embrayages se décolle, l'autre est déjà en train de venir prendre le relais et il vient immédiatement se coller au volant moteur.
Voici une boîte robotisée du côté de l'embrayage. Chacun d'entre eux gère une demi-boîte, ils travaillent chacun leur tour et font du "passe passe" (un coup c'est l'un, un coup c'est l'autre)
Voici le double embrayage en vrai (ici multidisque)
Donc si on résume, au moment d'un passage de rapport, la boîte robotisée décolle un embrayage et recolle un autre quasi au même moment (d'où la rapidité) tandis qu'une BVA enchaîne un par un le verrouillage de plusieurs multidisques. Et donc potentiellement les deux peuvent être aussi rapides l'une que l'autre, et le résultat final dépendra de la manière dont sont programmées les boîtes. Ce n'est pas pour rien que certaines sportives sont aujourd'hui à BVA classique. La M5 ou encore Mercedes qui depuis un petit moment fait des mélanges originaux : boîte à trains épicycloïdaux qui emploie un multidisque en lieu et place du convertisseur !
N'oublions pas non plus qu'il faut distinguer la vitesse des passages de rapports de la vitesse de réaction de la boîte ... Le premier consiste à mesurer le temps que met la boîte à passer d'un rapport à l'autre tandis que le deuxième consiste à voir combien de temps met le calculateur à prendre en compte l'ordre qu'on lui indique (en gros, quand je presse sur la palette, combien de temps met le calculateur à prendre en compte l'information et agir sur la boîte). Ce deuxième point est très aléatoire et ne dépend pas vraiment du type de boîte employée. Certaines doubles embrayages réagissent lentement tandis que certaines BVA sont très réactives, et vice versa ... Le souci est ici au niveau de la programmation de la boîte et c'est donc logiciel.
De ce point de vue là il n'y a pas vraiment photo, les BVA gagnent presque sur tous les chapitres !
Tout d'abord, le décollage sera toujours très doux et sans à-coups, chose qu'a bien du mal à faire une double embrayage (une robotisée plus généralement). En effet, alors que le convertisseur de couple permet une souplesse inégalée, dans le cas d'une robotisée il faut un robot qui embraye avec précision pour éviter tout à-coup (comme le fait un apprenti qui gère mal l'embrayage). Le problème est que la chose n'est pas aisée, même pour un robot qui peut faire des millions de calculs à la seconde. Inévitablement, une double embrayage provoquera régulièrement des à-coups ...
Le convertisseur assure une souplesse inégalée lors du démarrage / décollage de l'auto
Une boîte à convertisseur ne sera jamais brutale car elle mouline avec les turbines et pompe, l'embrayage de pontage ne s'invitant que lorsque l'auto commence à rouler (on ne le perçoit donc pas).
Idem avec le passage ou rétrogradages, un petit défaut dans le pilotage des embrayages robotisés provoque vite un à-coup ... Dans le cas d'une BVA il n'y a que quand un solénoïde a un problème technique qu'on aura des à-coups (verrouillage trop brutal d'un multidisque). Mais quand elle va bien il est quasi impossible d'avoir un à-coup puisque soit on desserre un jeu multidisque soit on le resserre en souplesse (le tout sans coupure et donc à-coup potentiel).
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