Depuis quelque temps Tesla multiplie les restrictions logicielles sur ses anciens modèles, sous prétexte que leur processeur Intel Atom ne serait plus à la hauteur. Officiellement, il s’agirait d’une limitation technique. Officieusement, c’est une stratégie bien rodée pour inciter les propriétaires à renouveler leur véhicule. Une méthode qui ressemble fort à de l’obsolescence programmée... mais maquillée en évolution naturelle du produit.
Première mise à l’écart : l’écran d’accueil avec la voiture affichée en plein écran. Inaccessible sur les Model 3 et Model Y équipés de l’Atom, cette simple animation en 3D rudimentaire serait soi-disant trop gourmande. Pourtant, quand on voit la simplicité du rendu (une voiture modélisée sans effets complexes ni textures lourdes) il est difficile de croire à une quelconque limite technique. Au pire, quelques ralentissements (mais j'en doute sérieusement)... mais rien qui ne justifie sa suppression pure et simple.
Pire encore, l’affichage du mode Autopilot en grand écran (celui qui montre en direct ce que la voiture perçoit autour d’elle) est aussi réservé aux modèles plus récents. Et là encore, la justification technique ne tient pas. Aux États-Unis, certains véhicules encore équipés de l’Atom continuent d’afficher cette vue complète. De quoi confirmer que la limitation n’est pas dictée par le hardware, mais bien décidée arbitrairement.
Autre preuve éclatante : les jeux 3D disponibles sur les anciennes Tesla. Le jeu de karting notamment, avec ses décors dynamiques et ses effets de lumière, tourne sans broncher sur l’Atom. Si ce processeur peut faire tourner un jeu vidéo en 3D temps réel, il peut afficher un modèle simplifié de voiture ou une vue Autopilot, sans aucun doute.
Dernier cas en date : l’exclusion des anciens modèles de l’accès à Grok, l’intelligence artificielle maison censée répondre à toutes vos questions. Là encore, Tesla explique que le matériel est trop ancien pour faire tourner cette IA. Mais Grok n’est pas embarquée dans la voiture ! Comme toutes les IA modernes, elle tourne sur des serveurs distants. Le véhicule n’a besoin que d’un navigateur web basique et d’une connexion Internet stable. En gros ce n'est qu'un texte (généré à la main ou par la voix) qui est envoyé sur un serveur distant qui va renvoyer lui aussi du texte ou de la voix (fichier audio). Il n'y a ici aucune contrainte en termes de puissance de calcul, on reste sur du basique. Même un vieux smartphone peut y accéder… alors pourquoi pas une Tesla, même sous Atom ?
Rappelons aussi une autre anecdote .. Pour mieux faire passer la pilule de la disparition des radars de recul, la marque a arbitrairement omis d'intégrer Tesla Vision (qui offre une vue périphérique très confortable) à sur les modèles équipés de radars, afin de laisser cette exclusivité à ceux qui n'en ont pas. Le but est de tenter de rééquilibrer les choses : on vous retire l'indispensable radar mais pour compenser on intègre Tesla Vision qu'à vous uniquement.
Tesla joue sur l’ignorance technique du grand public pour imposer des limites logicielles artificielles. La marque prétend qu’un processeur est trop lent pour afficher une image ou transmettre une requête distante, alors qu’elle prouve elle-même le contraire dans d’autres contextes. Ce double discours finit par dévoiler sa vraie nature : pousser discrètement à l’achat d’un modèle plus récent, tout en se donnant le beau rôle de l’innovateur technologique.
Cette stratégie d’obsolescence douce passe mal, surtout venant d’un constructeur qui se revendique en avance sur son temps. Car si Tesla veut rester crédible, elle devra expliquer pourquoi une console de jeu portable de 2015 fait mieux qu’un Model 3 de 2020. Et là, le marketing ne suffira plus à masquer l’évidence.
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