Ferrari et les noms douteux de ses derniers modèles

Dernière modification : 03/07/2025 - 3


C’est la dernière en date qui m’a décidé à écrire cet article. Amalfi. Ce sera peut-être le nom du premier modèle électrique de Ferrari, et ce choix a été la goutte d’eau. Pas tant parce que ce nom est objectivement pire que les autres, mais parce qu’il confirme une tendance inquiétante : chez Ferrari, plus rien ne sonne juste. On a perdu la magie, l’élégance, l’assurance naturelle. Même les noms de baptême, autrefois inspirés et chantants, semblent désormais issus d’un générateur automatique un peu bourré.

Et ce n’est pas qu’un détail. Car ce glissement lexical s’ajoute à un autre malaise plus profond : celui d’une marque qui a perdu son fil conducteur. Le design perd de plus en plus la boule sur certains modèles, les mécaniques deviennent tièdes et l’identité semble de plus en plus floue. Le problème des noms n’est qu’un symptôme de plus.

Des nombres trop modestes

Prenons la 296 GTB. Oui, je sais, c’est une berlinette hybride pleine de qualités. Mais le chiffre claque moins que les références d’avant. 296, c’est presque timide. On est loin des évocations glorieuses des 360, 430, 458… Là, on dirait un modèle de transition ou une erreur de numérotation. Peut-être que ça ne gêne que moi, mais dans l’imaginaire collectif, les Ferrari sont censées impressionner rien qu’à l’énoncé. Ici, on dirait un chiffre en solde.

12Cilindri : c’est non

Et que dire de la 12Cilindri ? On comprend bien l’intention : rappeler fièrement qu’il s’agit d’un V12, presque une exception dans le monde actuel. Mais justement, pourquoi le dire de façon aussi alambiquée ? Le nom est lourd à prononcer (et varie selon les langues, car tout le monde ne sait pas dire 12 en italien), sans mystère ni élégance. Même la traduction directe en italien ne parvient pas à faire passer la pilule. C’est vide d'inspiration en décrivant juste le nombre de cylindres. On est à des années-lumière du panache d’une Testarossa ou d’une Fiorano.

Amalfi… falipa ?

Mais le pire reste cette fameuse Amalfi. Sur le papier, ça fait sans doute référence à la dolce vita, aux routes sinueuses de la côte sud (et encore faut-il le savoir). Mais à l’oreille, c’est mou. Ça manque de nerf, ça manque de feu. Pire : le nom se prête un peu trop bien au sarcasme. Il suffit d’un jeu de mots foireux — çafimal, cimalfi — pour plomber toute la crédibilité de l’affaire. Et quand le nom de ta voiture devient une vanne facile, c’est rarement bon signe.

Le PuroSangue, l’ironie involontaire

Et puis il y a ce PuroSangue, censé incarner ce qu'il y a de plus pur : pur-sang. Le souci, c’est qu’il s’agit justement du modèle le plus éloigné de ce qu’était un pur-sang. Un SUV haut sur pattes, embourgeoisé, plus proche d’un Cayenne GT que d’une Enzo. Ce nom, c’est un contresens presque comique. À croire qu’on l’a choisi pour désamorcer d’avance les critiques, comme un clin d’œil cynique. Mais ce cynisme, justement, n’a rien à faire là.

Lusso ou l’art de complexifier pour rien

Dans la série des noms tarabiscotés, GTC4 Lusso reste un bon exemple. Trop long, trop abstrait, trop froid. Là où une simple FF qu'elle remplace (pour "For Four") avait le mérite d’être à la fois claire et efficace, là on se retrouve avec une désignation digne d’une cellule Excel. Ça ne fait rêver personne. On dirait un compromis entre un code usine et une tentative désespérée de faire classe. Résultat : ça tombe à plat.

Superfast, vraiment ?

Même la 812 Superfast, malgré son clin d’œil aux modèles historiques, fait un peu mal aux oreilles. Le nom sonne comme une blague de collégien. Certes, ça a existé dans les années 60. Mais à l’époque, ça avait quelque chose d’exotique. Aujourd’hui, c’est juste puéril.

On pourrait croire que ce n’est qu’un problème de forme, un détail marketing parmi d’autres. Mais quand une marque comme Ferrari perd jusqu’à l’inspiration dans le choix des noms, c’est qu’il y a un vrai flottement en interne. Plus personne ne semble vraiment savoir ce que doit incarner une Ferrari. Le style est devenu caricatural, (pour ne pas dire de mauvais goût parfois) les motorisations sont moins nobles et l’ensemble donne le sentiment d’un grand écart permanent entre passé glorieux et présent sans boussole.


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