

La production mondiale de voitures particulières tourne autour de 67,7 millions d’unités en 2024.
Le classement montre une bascule industrielle nette vers l’Asie.
Pour comprendre ce qui se joue réellement, j’ai ajouté les chiffres 2025 du premier semestre, eux aussi arrondis, qui permettent de sentir la dynamique en cours.
2024 : 27 476 000
2025 S1 : 13 522 000
La Chine n’est plus en train d’émerger : elle domine, point.
La moitié de l’année suffit déjà à représenter un volume que la plupart des pays atteignent en 12 mois.
Le pays produit tout : thermique, hybride, électrique, low-cost, premium… et exporte désormais massivement en Afrique, Amérique latine et Europe.
Ce n’est plus un “grand producteur”, c’est le centre de gravité de l’industrie mondiale.
2024 : 7 139 000
2025 S1 : 3 577 000
Le Japon reste un géant industriel, mais n’est plus dans une logique de conquête.
On est dans une gestion d’héritage : très haut volume, très haut savoir-faire, mais sans la dynamique folle de l’Inde ou de la Chine.
Le premier semestre 2025 est solide, preuve que Toyota et Honda continuent de tenir la baraque malgré la concurrence asiatique.
2024 : 4 991 000
2025 S1 : 2 654 000
L’Inde avance doucement mais sûrement.
Sa force n’est pas dans l’explosion instantanée, mais dans une montée continue, portée par :
– un marché intérieur gigantesque,
– des coûts de production imbattables,
– des investissements massifs de constructeurs japonais et coréens.
L’Inde est en train de devenir le deuxième pilier asiatique, derrière la Chine.
2024 : 4 069 000
2025 S1 : 2 175 000
L’Allemagne reste l’atout majeur de l’Europe.
Mais sa dynamique n’est plus ascendante.
Le premier semestre 2025 est correct, mais la pression chinoise sur les segments électriques et la transition technique mal synchronisée pèsent lourd.
L’industrie tient, mais elle ne pousse plus.
2024 : 3 849 000
2025 S1 : 1 975 000
Hyundai et Kia assurent une stabilité quasi parfaite.
La Corée n’a pas la taille de la Chine ni la population de l’Inde, mais elle compense par une efficacité et une cohérence industrielles redoutables.
Le pays reste une “usine export” extrêmement fiable.
2024 : 1 918 000
2025 S1 : 975 000
L’Espagne reste le deuxième producteur d’Europe de l’Ouest.
Pas de mouvement spectaculaire, mais une base solide grâce à Volkswagen, Stellantis et Ford.
C’est l’un des pays qui amortissent le déclin industriel de l’Ouest européen.
2024 : 1 895 000
2025 S1 : 903 000
Le Brésil fonctionne en marché interne autonome.
Sa production suit les besoins locaux, et ça marche : volumes réguliers, peu de dépendance au contexte géopolitique européen ou asiatique.
C’est un acteur stable dans un monde instable.
2024 : 1 433 000
2025 S1 : 656 000
La surprise négative.
Pour un pays avec un tel poids économique, la production de voitures particulières est faible.
La réalité, c’est que :
– une grande partie du marché US roule en pick-up et SUV lourds (hors catégorie voitures particulières),
– beaucoup de production a été délocalisée au Mexique,
– la transition électrique crée des trous d’air.
Le premier semestre 2025 confirme cette fragilité industrielle.
2024 : 948 000
2025 S1 : 466 000
Le Mexique reste l’usine de l’Amérique du Nord.
C’est là que Ford, GM, Stellantis, Hyundai et d’autres produisent à coût réduit pour alimenter les USA.
Le pays profite pleinement du recul industriel américain.
2024 : 905 000
2025 S1 : 691 000
La Turquie est un acteur de plus en plus stratégique.
Elle produit pour Renault, Fiat, Hyundai, Toyota… et pousse sa marque nationale TOGG.
Le premier semestre 2025 est solide, ce qui confirme sa place de bloc industriel intermédiaire entre Europe et Asie.
2024 : 910 000
2025 S1 : 544 000
La France remonte légèrement, mais reste très loin de ses niveaux historiques.
La production a suivi les délocalisations de Renault et Stellantis depuis des années.
Le premier semestre 2025 montre un rebond, mais la France reste un pays d’ingénierie davantage que d’assemblage.
2024 : 780 000
2025 S1 : 386 000
Le Royaume-Uni continue de décrocher.
La sortie de l’UE a vidé les investissements et réduit les gammes produites localement.
Le premier semestre 2025 confirme cette lente érosion.
2024 : 1 027 000
2025 S1 : 531 000
L’Indonésie dépend fortement des constructeurs japonais.
La réorganisation de Toyota et Mitsubishi dans la région a ralenti la production.
Le pays reste néanmoins un acteur significatif du marché asiatique.
2024 : 550 000
2025 S1 : 563 000
Cas intéressant : la Thaïlande produit plus au premier semestre 2025 qu’en rythme annuel 2024.
Cela peut annoncer une reprise après un creux.
Le pays reste le “hub pick-up et compactes” de Toyota et Isuzu.
2024 : 310 000
2025 S1 : 136 000
L’Italie s’effondre.
Elle produit aujourd’hui six à sept fois moins qu’il y a quinze ans.
Le premier semestre 2025 ne montre aucune remontée.
C’est l’un des plus gros déclins industriels de l’automobile mondiale.
2024 : 524 000
2025 S1 : 250 000
Le Maroc, lui, monte.
Renault et Stellantis y installent progressivement une grosse partie de leur capacité d’entrée de gamme.
Le pays devient un nouveau pilier industriel méditerranéen, agile et moderne.

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– La Chine écrase le classement, et personne ne s’en approche.
– L’Inde monte, lentement mais sûrement.
– Le Japon et la Corée jouent la stabilité premium.
– L’Europe de l’Ouest vieillit industriellement, sauf quelques exceptions.
– Les États-Unis sont en retrait, le Mexique en profite.
– Le Maroc s’impose, l’Italie s’écroule.
Les chiffres ci-dessous correspondent à la production de voitures particulières sur le premier semestre (Q1 + Q2 afin de pouvoir comparer avec l'année en cours 2025 qui n'est pas terminée) de chaque année, de 2019 à 2025. Les données proviennent des statistiques OICA, mais ont été volontairement arrondies au millier le plus proche pour rester indicatives. L’idée n’est pas de faire du comptage chirurgical, mais de montrer les grandes tendances pays par pays.
La Chine est sur une trajectoire quasi continue vers le haut. Après un léger tassement en 2021, la production repart fortement et ne cesse d’augmenter jusqu’en 2025. Le premier semestre 2025 dépasse largement les niveaux de 2019, avec près de 3,5 millions de voitures produites en plus par rapport au début de la période. Ce n’est pas annodin, la Chine combine marché intérieur énorme, montée en puissance de l’électrique et rôle de plateforme d’export mondiale.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 10 002 000 |
| 2021 | 9 846 000 |
| 2022 | 10 434 000 |
| 2023 | 11 281 000 |
| 2024 | 11 886 000 |
| 2025 | 13 522 000 |
Le Japon part d’un niveau très élevé en 2019, puis subit une chute nette en 2021 et 2022. La production remonte ensuite à partir de 2023, sans retrouver le pic d’avant crise. On est clairement sur un pays qui a maintenu son savoir faire industriel, mais qui a déplacé une partie de sa production à l’étranger. La reprise reste réelle, mais mesurée.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 4 275 000 |
| 2021 | 3 578 000 |
| 2022 | 3 048 000 |
| 2023 | 3 718 000 |
| 2024 | 3 380 000 |
| 2025 | 3 585 000 |
L’Inde a une courbe presque idéale: un creux léger en 2021, puis une montée régulière jusqu’en 2025. Le pays gagne près de 700 000 voitures sur le premier semestre entre 2019 et 2025. Cela reflète parfaitement la montée en puissance de son marché intérieur, la progression du pouvoir d’achat et l’arrivée massive de constructeurs étrangers qui voient l’Inde comme la prochaine grosse base industrielle.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 1 938 000 |
| 2021 | 1 857 000 |
| 2022 | 2 139 000 |
| 2023 | 2 361 000 |
| 2024 | 2 546 000 |
| 2025 | 2 656 000 |
L’Allemagne encaisse très fort la période 2021–2022, puis remonte nettement en 2023 avant de se stabiliser légèrement en dessous. La production 2025 reste supérieure à celle de 2021 et 2022, mais en deçà du niveau de 2019. Entre coûts élevés, transition vers l’électrique et concurrence asiatique, l’industrie allemande tient encore sa place, mais elle n’avance plus comme avant.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 2 492 000 |
| 2021 | 1 735 000 |
| 2022 | 1 686 000 |
| 2023 | 2 223 000 |
| 2024 | 2 089 000 |
| 2025 | 2 171 000 |
La Corée du Sud suit un profil assez stable: petit creux en 2021–2022, puis un gros rebond en 2023 et une légère baisse ensuite. Globalement, le pays reste à un niveau élevé, autour de 2 millions de voitures au premier semestre. Hyundai et Kia ont une stratégie très maîtrisée qui limite les à-coups.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 1 847 000 |
| 2021 | 1 654 000 |
| 2022 | 1 630 000 |
| 2023 | 2 026 000 |
| 2024 | 1 988 000 |
| 2025 | 1 975 000 |
L’Espagne plonge avec tout le monde en 2021–2022, remonte assez bien en 2023 et 2024, puis repart un peu à la baisse en 2025. Le pays reste un gros assembleur européen, mais on sent que les arbitrages industriels des groupes internationaux peuvent rapidement faire varier la courbe.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 1 226 000 |
| 2021 | 964 000 |
| 2022 | 932 000 |
| 2023 | 1 033 000 |
| 2024 | 1 084 000 |
| 2025 | 975 000 |
Le Brésil subit aussi un gros creux en 2021–2022, puis se stabilise autour de 850 000 à 900 000 voitures produites sur le premier semestre. La progression 2025 reste modeste mais réelle. La production suit typiquement la demande intérieure, qui réagit aux cycles économiques et au crédit.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 1 234 000 |
| 2021 | 876 000 |
| 2022 | 845 000 |
| 2023 | 872 000 |
| 2024 | 855 000 |
| 2025 | 903 000 |
Les États-Unis sont clairement sur une tendance baissière pour les voitures particulières. Après un rebond en 2023, les chiffres retombent en 2024 puis encore en 2025. Une partie de la production a été transférée vers le Mexique, et une autre s’est déplacée vers les segments de pick-up et VUL qui ne sont pas comptés dans ces chiffres. Le pays consomme énormément de voitures, mais en produit de moins en moins dans cette catégorie précise.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 1 312 000 |
| 2021 | 839 000 |
| 2022 | 834 000 |
| 2023 | 894 000 |
| 2024 | 752 000 |
| 2025 | 656 000 |
Le Mexique illustre parfaitement le déplacement de la production nord américaine. Après un minimum en 2021–2022, la production remonte franchement en 2023 et 2024, avant de redescendre légèrement en 2025 tout en restant sur un plateau élevé. Les usines mexicaines produisent surtout pour alimenter les concessions américaines.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 777 000 |
| 2021 | 381 000 |
| 2022 | 333 000 |
| 2023 | 444 000 |
| 2024 | 489 000 |
| 2025 | 466 000 |
La Turquie reste sur une sorte de plateau. Le pays remonte après 2022, oscille légèrement, mais se maintient autour de 450 000 voitures produites au premier semestre. Sa position géographique et ses coûts en font un maillon important entre Europe et Moyen-Orient, sans pour autant exploser en volume.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 493 000 |
| 2021 | 416 000 |
| 2022 | 383 000 |
| 2023 | 462 000 |
| 2024 | 461 000 |
| 2025 | 439 000 |
La France chute sévèrement entre 2019 et 2021, se stabilise un peu en 2022, rebondit en 2023, retombe en 2024 puis remonte en 2025. L’ensemble montre un pays qui a perdu une grande partie de ses volumes d’assemblage, mais qui conserve un socle industriel capable de repartir à la hausse si les arbitrages de groupe lui sont favorables.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 948 000 |
| 2021 | 511 000 |
| 2022 | 496 000 |
| 2023 | 570 000 |
| 2024 | 472 000 |
| 2025 | 544 000 |
Le Royaume-Uni suit une pente descendante quasi continue. Le léger rebond de 2023 ne change pas la tendance lourde: la production de voitures recule année après année depuis 2019. La perte d’attractivité après le Brexit se retrouve très concrètement dans ces chiffres.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 667 000 |
| 2021 | 499 000 |
| 2022 | 403 000 |
| 2023 | 450 000 |
| 2024 | 416 000 |
| 2025 | 386 000 |
Indonésie connaît un pic de production en 2023, puis un retour vers un niveau plus classique en 2024 et 2025. Le pays reste un site important pour les constructeurs japonais, mais il est plus exposé aux arbitrages régionaux et aux variations de demande en Asie du Sud-Est.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 481 000 |
| 2021 | 408 000 |
| 2022 | 433 000 |
| 2023 | 583 000 |
| 2024 | 484 000 |
| 2025 | 479 000 |
La Thaïlande reste sur une tendance globalement baissière par rapport à 2019. Malgré un petit mieux en 2023, les chiffres 2024 et 2025 restent éloignés des niveaux d’avant crise. Le pays subit la reconfiguration des flux asiatiques, avec davantage de volumes captés par la Chine et l’Inde.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 424 000 |
| 2021 | 294 000 |
| 2022 | 254 000 |
| 2023 | 317 000 |
| 2024 | 279 000 |
| 2025 | 259 000 |
L’Italie est l’exemple typique d’un pays qui décroche industriellement. La production est déjà modeste en 2019 et s’effrite presque chaque année, avec une mini reprise en 2023 aussitôt effacée. En 2025, le premier semestre représente moins de la moitié du niveau de 2019. Les volumes ont clairement été transférés ailleurs dans le groupe Stellantis et chez les autres acteurs.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 314 000 |
| 2021 | 249 000 |
| 2022 | 239 000 |
| 2023 | 298 000 |
| 2024 | 200 000 |
| 2025 | 136 000 |
Le Maroc suit la trajectoire inverse de plusieurs pays européens: après un léger creux en 2021, la production monte régulièrement tous les ans. Entre 2019 et 2025, le pays gagne environ 60 000 voitures sur le premier semestre. Il s’impose clairement comme une extension industrielle de l’Europe, en particulier pour les modèles compacts produits pour Renault et Stellantis.
| Année | Production (Q1–Q2) |
|---|---|
| 2019 | 191 000 |
| 2021 | 158 000 |
| 2022 | 201 000 |
| 2023 | 233 000 |
| 2024 | 249 000 |
| 2025 | 250 000 |
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