Quand on parle de batteries lithium-ion pour voitures électriques les regards se tournent généralement vers deux camps?: les LFP championnes du coût et de la longévité et les NMC, plus denses mais plus chères. Mais entre les deux, une autre formule chimique commence à faire parler d’elle : la NCMA. Moins médiatisée mais désormais utilisée par certains constructeurs, elle pourrait bien s’imposer dans certains segments où la densité compte plus, à savoir le premium et les sportives.
NCMA, c’est l’acronyme de Nickel Cobalt Manganèse Aluminium une déclinaison directe des batteries NMC classiques (nickel-manganèse-cobalt). Ce qui change ici c’est l’ajout d’aluminium dans la cathode (d'où le A en plus de NMC) dans une proportion qui reste toutefois très faible (généralement autour de 2?%) mais qui a une incidence bien réelle sur les propriétés de la cellule.
La structure globale reste une batterie lithium-ion standard avec électrolyte liquide et une anode en graphite (avec parfois un peu de silicium). C’est donc une chimie du même genre que les NMC dans son fonctionnement de base, mais avec une cathode optimisée pour plus de stabilité.
La NCMA n’est pas un prototype de laboratoire. Elle a été introduite par General Motors dans sa plateforme Ultium (Cadillac Lyriq, Hummer EV, Chevrolet Blazer EV…) en partenariat avec LG Energy Solution. L’objectif est clair : obtenir une batterie haute performance avec une meilleure stabilité que les NMC classiques, tout en réduisant la dépendance au cobalt.
C’est donc une chimie récente, apparue sur les routes à partir de 2022, et qui commence à se démocratiser dans des véhicules américains avant d’éventuellement s'étendre ailleurs, notamment en Chine et peut-être en Europe via des partenaires de LG.
En termes de coût, la chimie NCMA reste dans la cour des grandes. On l’estime aujourd’hui entre 110 et 130?$/kWh, soit bien au-dessus des LFP et proche des NMC les plus évoluées et pures en termes de chimie. Le nickel, toujours majoritaire, pèse lourd dans l’équation car il est très cher, même si le cobalt a été réduit au strict minimum. L’ajout d’aluminium apporte de la stabilité, mais complexifie la fabrication. Résultat : une batterie performante, mais pas taillée pour les voitures populaires. Et vu qu’elle ne sera jamais produite à très grande échelle, il ne faut pas trop compter sur une chute spectaculaire des prix. Ce n’est pas une chimie de masse, c’est une chimie de niche bien ciblée.
Difficile de dire si la NCMA va devenir la chimie dominante, mais elle a clairement une carte à jouer sur certains segments spécifiques : gros SUV, véhicules à forte autonomie, utilitaires haut de gamme, ou même les futures voitures électriques sportives. Là où les LFP sont à la peine et où les NMC classiques montrent leurs limites, la NCMA peut s’intercaler.
Mais il ne faut pas rêver?: la NCMA ne remplacera pas les LFP pour les citadines, ni même les NMC dans l’entrée de gamme. Elle est surtout là pour offrir une alternative haut de gamme plus robuste, dans une logique de diversification plutôt que de remplacement.
La chimie NCMA, c’est un peu la version musclée de la NMC. Plus dense, plus stable, et un peu plus durable dans les cas d’usage exigeants. Elle n’est pas appelée à tout bouleverser, mais elle s’impose comme une option stratégique pour les constructeurs qui veulent tirer le maximum de leurs packs batterie sans sacrifier la sécurité ni l’éthique. Et à mesure que la guerre des cellules s’intensifie, elle pourrait bien tirer son épingle du jeu… en silence, comme une bonne batterie qui fait le boulot sans broncher.
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