
Certains ont beau affirmer que les moteurs essence modernes consomment presque autant que les diesels, en réalité c’est faux, même si l’écart s’est effectivement réduit. Le but ici n’est pas de relancer la guerre du mazout, mais de comprendre pourquoi le diesel consomme moins à technologie égale.
Comparons donc deux moteurs à injection directe, l’un essence et l’autre diesel, afin d’éviter les comparatifs biaisés avec les anciens blocs à injection multipoints.

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Le moteur diesel tourne à des régimes inférieurs à ceux de l’essence. Sur une heure de conduite, un diesel effectuera donc moins de cycles d’injection. Comme chaque cycle nécessite une quantité de carburant, moins de cycles = moins de consommation.
Le secret vient du couple disponible à bas régime : le moteur atteint sa puissance utile plus tôt, sans monter dans les tours. Les pièces internes plus massives (pistons, vilebrequin) limitent également la vitesse de rotation, ce qui contribue à la sobriété.

Le moteur essence fonctionne avec un dosage air/carburant précis (environ 14,7 :1). Le papillon des gaz contrôle le flux d’air, créant une dépression à l’admission : le piston doit “pomper” l’air contre cette résistance, ce qui consomme de l’énergie. On parle de pertes par pompage.
Le diesel, lui, fonctionne en excès d’air, sans papillon : le piston aspire librement et la combustion est dosée uniquement par la quantité de carburant injecté.

Le taux de compression, ou rapport volumétrique, est bien plus élevé sur un diesel (entre 16:1 et 20:1) que sur un moteur essence (autour de 10:1). Plus on comprime, plus la température monte, ce qui favorise la combustion et augmente le rendement thermodynamique.
En pratique, le rendement d’un diesel moderne atteint environ 42 %, contre 36 % pour un moteur essence à injection directe. Ce gain explique une grande partie de la différence de consommation.

Le gazole contient plus d’énergie par litre (environ 36 MJ/L) que l’essence (33 MJ/L), soit un avantage d’environ 10 %. En revanche, à poids égal, cette différence disparaît car le gazole est plus dense (environ 0,84 kg/L contre 0,74 kg/L pour l’essence). Si le carburant était vendu au kilo, les écarts de rendement paraîtraient donc plus faibles.
Le diesel, plus robuste et mieux isolé thermiquement, dissipe moins d’énergie par la chaleur. La température interne reste plus stable, mais le revers est un temps de chauffe plus long et donc une efficacité retardée sur les petits trajets.
L’allumage d’un moteur essence (bobines, bougies, faisceaux) consomme un peu d’énergie électrique, absente du diesel. C’est anecdotique, mais tout compte dans le bilan final.

En usage mixte, l’écart moyen reste de 15 à 20 % en faveur du diesel. Il peut descendre à 10 % si l’on compare un vieux diesel à injection indirecte à un essence à injection directe moderne. En revanche, en conduite soutenue ou en ville, l’essence s’envole rapidement, tandis que le diesel reste relativement stable.
La raison principale tient au fait que le diesel limite naturellement ses régimes, et donc le nombre d’injections. Un moteur essence capable de grimper à 6 000 tours/min multiplie ses cycles et donc sa consommation. Bref, même si les deux mondes se rapprochent, le gazole garde encore l’avantage énergétique.
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