L'industrie automobile, particulièrement verrouillée, n'offre guère d'opportunités pour les nouveaux entrants. Pourtant, la dernière décennie écoulée a vu un constructeur inconnu, rescapé de l'ère communiste, s'imposer comme un acteur incontournable sur un marché pourtant en pleine crise. Dacia, entreprise publique roumaine fondée en 1968, a effectivement su tromper les prévisions des experts et se faire une place auprès des plus grands noms de l'automobile mondiale. Un renouveau qui tient beaucoup à l'investissement d'un fleuron français de l'automobile, Renault, qui a su insuffler une stratégie étonnante tout en inculquant une philosophie qui ne l'est pas moins. Le tout pour un résultat qui a dépassé toutes les espérances !
Lorsque Louis Schweitzer, président-directeur du groupe Renault automobile entre 1992 et 2005, décide du rachat de l'obscur constructeur Dacia en 1999 et entreprend de moderniser l'usine de Pite?ti afin de lancer un modèle "low cost", nombreux sont les observateurs à s'interroger sur de tels investissements et la stratégie à venir de l'entreprise hexagonale. De fait, personne n'osait alors sérieusement envisager que les ventes de Dacia représenteraient, un peu plus de dix ans plus tard, pas moins de 30% des ventes effectuées par le groupe ! C'est dire l'essor de la branche roumaine de la marque au losange !
Mais la relation entre Renault et Dacia ne date pas de la fin du siècle dernier. Bien au contraire. Dans la Roumanie communiste des années 60, les autorités de Bucarest se décident à produire leurs propres automobiles. Toutefois, pas question d'investir dans la conception et la recherche, un appel d'offres est lancé. Objectif : acheter une licence auprès d'un grand constructeur. Autrement dit, obtenir la technologie et le savoir-faire pour reproduire un véhicule déjà existant à l'ouest.
En 1966, après moult négociations et péripéties, Renault arrache le juteux contrat en présentant un prototype nommé "Ultranel", qui n'est autre que l'anagramme de Renault. Quelques années plus tard, en 1969, la France découvrira à son tour "Ultranel" sous le nom de... "Renault 12". Un "best-seller" de la marque. De fait, les années 70 voient le marché automobile roumain inondé de véhicules Renault frappés du logo Dacia. Ainsi, le premier modèle à sortir de l'usine de Pite?ti le 3 août 1968 n'est autre qu'une R-8, nommée Dacia 1100. Un an plus tard, la Dacia 1300 n'est autre que la R-12.
Un temps prévu, la R-18 ne verra pas le jour derrière le rideau de fer. L'échec des négociations pour renouveler la licence va figer l'industrie automobile roumaine dans le temps. La Dacia 1300 sera dès lors le seul modèle produit (et décliné) durant plus d'une décennie. Exception faite de la R-20 qui sera tirée de manière limitée afin de pourvoir aux besoins de la police secrète et des dignitaires du régime de Nicolae Ceau?escu. Il faudra attendre 1995 et la Nova, 100% roumaine, pour voir Dacia s'émanciper de la marque française. Produite durant cinq années, la Nova ne connaîtra qu'une réussite commerciale limitée.
C'est dans cette impasse et alors que le marché automobile roumain se trouve pleinement ouvert à la concurrence que Renault lie de nouveau son destin à celui de la société roumaine. Alors que le phénomène de mondialisation n'est encore qu'un concept très vague pour le grand public, Louis Schweitzer a l'inspiration de produire en Roumanie une voiture adaptée aux marchés émergents, que ce soit en Europe de l'ouest, au Maghreb, en Amérique du sud ou encore en Asie. le tout sans abîmer l'image de marque de Renault construite sur le "confort de vivre" sa voiture. La Logan est sur les rails. Plus qu'un véhicule, elle est un concept se résumant en quelques mots : une voiture à bas-prix réduite à l'essentiel.
Pour parvenir au tarif le plus attractif, la Logan est notamment constituée de divers pièces Renault : Clio II pour le train avant, Modus pour le train arrière,Mégane II pour la boite de vitesses alors que l'Espace IV offre... son cendrier ! Une réutilisation intensive qui permet des économies substantielles tout en assurant une robustesse mécanique éprouvée au fil des ans. La fiabilité, assurément un facteur déterminant pour une voiture destinée à des pays où l'implantation de Renault n'est encore que modeste...
Alors que Renault destinait Dacia à une carrière "exotique", le succès surprise de la Logan dans l'Hexagone a changé l'orientation stratégique prise pour la firme roumaine. Il faut dire que la crise économique est passée par là, modifiant autant le pouvoir d'achat des consommateurs que leur conception des priorités. De fait, la philosophie Dacia -l'essentiel sans le superflu- fait recette et Renault n'hésite plus à surfer sur le succès en commercialisant de nouveaux modèles (Duster, Sandero, Lodgy), en Europe et partout dans le monde, qui rentrent en concurrence avec leurs propres modèles. Preuve s'il en est que les temps ont bien changé pour Dacia.
La Logan fut la première Dacia vendue en France. A la base elle était prévu pour les pays émergents. Cependant quand la marque a vu que des importateurs la ramenaient en France de manière massive et qu'en plus elle se vendait comme des petits pains, Renault a tout simplement décidé de la distribuer officiellement. La suite vous la connaissez, succès tout simplement énorme. Elle est pas chère, fiable et en break elle écrase la concurrence : coffre géant, 7 places possible ...
Ressemblant plus que jamais à la Sandero (deuxième génération donc), la Logan se vendra en revanche un peu moins.
La Sandero est le premier signal de la marque qui indique que l'esthétique est désormais pris en compte ... Cette citadine repose sur le même châssis que la Logan et ses avantages sont les mêmes, elle se révèle donc mieux armée que les autres citadines grâce encore à un coffre au dessus du lot et une habitabilité à l'arrière qui est très bonne
La deuxième génération renouvelle son succès et se vendra principalement en Stepway (version baroudeuse comme sur la photo)
Le Duster fait lui aussi un énorme carton. Par dessus ça ses capacités en tout terrain sont très honorables, elle sait d'ailleurs mieux faire qu'un lourd X5 ou encore ML.
Le lodgy arrive avec un slogan tapageur : "un monospace à moins de 10 000 euros". Cependant à 9 990 euros vous aurez un Lodgy qui se serait senti mieux dans les années 90 en raison de son équipement inexistant et de sa présentation dépouillée. A ce niveau là l'ambiance low cost est de mise. En revanche, pour 15 000 euros vous allez dans le "full options" et pourrez même profiter d'un écran GPS tactile ...
Fiches Dacia
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Dernier commentaire posté :
Par Kadir257 TOP CONTRIBUTEUR (Date : 2020-03-21 02:06:06)
Les dacias sont des voitures « Stratégiques »... Pas chères,bien équipée,et assez belles..Nan franchement depuis la logan 2004,on a enfin des voitures pour ceux qui ne mettent pas tout leur argent dans leurs voitures
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