Hybride rechargeable (PHEV) : économiquement défavorable pour son propriétaire ?

Dernière modification : 14/10/2025 -  4


L'hybride rechargeable a longtemps été présenté comme le meilleur des deux mondes. Dans les faits, le budget 2025 montre l'inverse : un prix d'achat proche d'une électrique, des coûts d'utilisation qui se rapprochent d'un thermique, et une complexité technique qui renchérit l'entretien. Résultat, on cumule souvent les inconvénients. Source chiffrée : Roole / Ifop 2025.

Le constat chiffré

Selon Roole / Ifop 2025, un PHEV neuf revient en moyenne à 762 € par mois. En occasion, on tombe à 495 € par mois, ce qui reste au-dessus des autres motorisations à usage comparable. À titre de repère, un essence neuf est à 469 €, un diesel à 551 € et un 100 % électrique à 513 € par mois. Sur l'occasion, l'électrique peut descendre autour de 331 € mensuels.

Pourquoi le budget dérape

1. Prix d'achat élevé : la double chaîne de traction (thermique + électrique) coûte cher. À l'achat, un PHEV est souvent positionné au niveau d'une électrique de gabarit équivalent. C'est ce surcoût qui tend le budget dès le départ.

2. Usage réel loin de la théorie : l'économie attendue repose sur des recharges fréquentes et disciplinées. En pratique, beaucoup de conducteurs ne branchent pas assez. Le véhicule fonctionne alors surtout en thermique, ce qui alourdit la consommation et fait perdre l'avantage annoncé.

3. Coûts d'énergie mitigés : à l'usage mensuel moyen, on observe environ 77 € d'énergie pour un PHEV correctement rechargé, contre 119 € pour un essence et 39 € pour un électrique. Dès que la recharge se raréfie, le PHEV se rapproche des coûts d'un thermique.

4. Entretien et usure : deux systèmes à maintenir, plus de pièces, plus de poids. En ordre de marche, la masse supérieure use davantage pneus et freins et peut renchérir certaines opérations. À titre indicatif, l'entretien moyen tourne autour de 44 €/mois pour un thermique et 32 €/mois pour un électrique. Le PHEV se place entre les deux, avec une tendance haussière liée à la complexité.

Le faux compromis : proche d'une électrique à l'achat, proche d'un thermique à l'usage

C'est la clé du malentendu. Un PHEV exige un ticket d'entrée proche d'une électrique, sans garantir son coût au kilomètre. Si la recharge n'est pas quasi quotidienne (domicile ou travail), la consommation réelle grimpe, l'avantage économique s'évapore, et l'on garde le surcoût d'acquisition. On paie donc deux technologies pour n'en exploiter correctement aucune.

Quand le PHEV a du sens

Le PHEV peut rester pertinent si et seulement si :

  • on recharge tous les jours (prise domestique ou borne au travail) ;
  • les trajets quotidiens sont majoritairement courts et dans l'autonomie électrique utile ;
  • les longs trajets sont occasionnels, pour profiter du thermique sans ruiner la moyenne ;
  • on accepte un coût d'achat supérieur à un thermique, assumé par un usage électrique réel.

Mais finalement tout cela indique que les contraintes sont les mêmes qu'avec une électrique, mais en pire puisque d'autres problématiques viennent encore s'ajouter : entretien du moteur thermique, pannes plus fréquentes, agrément moins bon etc. etc.

Comparaison synthétique des budgets mensuels (repères)

Essence neuf : 469 € • Diesel neuf : 551 € • Électrique neuf : 513 € • PHEV neuf : 762 €
Électrique d'occasion : 331 € • PHEV d'occasion : 495 €

Lecture utile : l'hybride rechargeable est systématiquement en haut de tableau, ce qui confirme la pression budgétaire élevée à l'achat et à l'usage semi-électrique. C'est tout sauf anodin.

Points souvent oubliés qui pénalisent le PHEV

  • Recharge domestique : sans prise dédiée, on passe son temps à chercher une borne. Le taux de recharge chute, l'économie aussi.
  • Poids et pneumatiques : la masse supérieure augmente l'usure des pneus et le coût sur autoroute, où l'électrique embarquée n'aide plus.
  • Malus au poids : la réglementation 2025 pénalise les véhicules lourds au-delà de 1 600 kg. Or la plupart des PHEV dépassent cette limite. Ce malus s'ajoute au prix d'achat et renchérit la note, surtout sur les SUV hybrides rechargeables très répandus.
  • Valeur de revente : la décote peut être amplifiée si le marché d'occasion se détourne des PHEV au profit d'électriques plus efficientes ou d'hybrides simples, moins complexes.
  • Fiscalité et politiques locales : les avantages accordés aux PHEV se réduisent dans plusieurs métropoles, quand l'usage réel ne prouve pas une conduite majoritairement électrique. À surveiller sur la durée du véhicule.

Ce qu'il faut retenir

Les PHEV sont les plus coûteux à posséder en 2025, avec 762 €/mois en neuf et 495 €/mois en occasion. Leur masse les expose désormais au malus au poids, et leur complexité renchérit l'entretien et pénalise la fiabilité. Le modèle économique ne tient que si l'on recharge très souvent et si les trajets quotidiens correspondent au rayon électrique du véhicule. Bref, cessez d'avoir peur et investissez dans le 100% électrique même si cela pourra paraître comme étant une directive déplacée de ma part. Je le vis au quotidien depuis des années et je peux vous confirmer que c'est le mode de déplacement le plus avantageux qui soit.

Source

Roole / Ifop 2025  budget automobile des Français (moyennes mensuelles d'acquisition et d'usage par motorisation). Données complétées par les évolutions réglementaires liées au malus au poids et à la fiscalité automobile 2025.

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