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Aston Martin revient en force avec la troisième génération de la Vanquish, et une chose est claire : la marque britannique a décidé de pousser la démesure à son paroxysme. Que ce soit par ses dimensions imposantes, son moteur V12 revisité ou encore son design conservateur, la Vanquish semble chercher à aller toujours plus loin, se positionnant comme une rivale sérieuse de la Ferrari 812, ou plutôt de la récente 12Cilindri (qui joue un peu trop la carte du rétro au passage).
La Vanquish, avec ses 4,85 mètres de long et ses 2,04 mètres de large, s'approche des dimensions de la Rapide, la berline 4 portes de la marque qui a essayé (mais en vain) de concurrencer la Panamera (qui elle aussi a des difficultés d'aileurs). Son long capot, symbole des GT classiques, abrite une véritable pièce d'orfèvrerie mécanique : un V12 5.2 litres biturbo développé en interne. Cette impressionnante cylindrée produit 835 chevaux et un couple de 1000 Nm. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3.3 secondes, et la vitesse de pointe atteint les 345 km/h, de quoi rivaliser avec les meilleures supercars du moment.
Cependant, il faut souligner que contrairement à ses modèles V8 qui utilisent un moteur Mercedes-AMG, Aston Martin a développé ce V12 en interne. Une démarche noble qui rend cette Vanquish plus authentique, mais qui peut inquiéter quant à la fiabilité du bloc. Aston Martin ne jouit pas d'une réputation sans faille dans ce domaine, et l'on pourrait craindre que cet ambitieux moteur ne soit pas exempt de problèmes. Heureusement, la boîte automatique ZF à huit rapports, elle, est un gage de qualité, confirmant la fiabilité de la transmission. Elle reste toutefois un peu roturière pour prendre part dans les entrailles de cette Aston .. Et puis il s'agit d'une BVA à convertisseur, pas très synonyme de sportivité même si tous les constructeurs ou presque s'y mettent aussi (les M de chez BMW sont désormais elles aussi équipées de BVA, ils ne s'embêtent plus à intégrer du double embrayage, pourtant plus adapté ...).
Le V12 biturbo a été conçu avec des turbocompresseurs plus petits afin de réduire l'inertie et d'améliorer la réactivité du moteur à bas régime (mais ça implique moins de peps dans les hauts régimes, bien qu'il s'agisse peut-être de version à géométrie variable). En effet, ces turbos permettent d'avoir une pression consistante dès les bas régimes, induisant une réponse plus immédiate. Bien entendu, l'idéal aurait été d'avoir un moteur atmosphérique comme c'est encore le cas sur les V12 Ferrari.
Le tout est couplé à un différentiel à blocage actif, ce qui promet une meilleure gestion du couple sur les seules roues arrière, notamment sur les surfaces glissantes. Mais sur une auto de ce genre c'était un minimum ...
La Vanquish est construite sur un châssis en aluminium extrudé, similaire à celui utilisé sur les Vantage et DB12, mais avec des adaptations. Une traverse avant renforcée et une colonne de direction non filtrée rendent la conduite plus communicative. De plus, le système de freinage, composé de disques en carbone-céramique (410 mm à l’avant et 360 mm à l’arrière), semble bien adapté aux 1 774 kg de la bête (une masse qui aurait pu être pire quand on lit la fiche technique).
Le design de cette Vanquish reste plutôt conservateur, en ligne avec l’esthétique classique d'Aston Martin. Cependant, l’arrière du véhicule marque enfin une avancée positive. Contrairement aux DBX et Vantage qui arboraient la fameuse queue de canard, la Vanquish abandonne en partie cet élément de style controversé, bien qu'il en subsiste quelques traces. L'essieu avant avancé de 8 cm permet de maintenir des proportions harmonieuses malgré l'allongement du véhicule (le capot est immense, et la cabine paraît presque petite par rapport au reste de l'auto), ce qui lui donne une allure imposante et musclée.
En pénétrant dans l’habitacle, on est rapidement déçu par le manque de raffinement. Alors que l'on s'attendrait à des courbes raffinées et travaillées, on se retrouve dans un environnement massif qui rappelle les gros SUV américains comme le Cadillac Escalade. Le luxe typiquement britannique semble avoir cédé la place à une certaine vulgarité. Notons aussi certains éléments qui sont clairement inspirés de chez Porsche, en l'occurrence la zone où se trouve le levier de vitesse.
Le tableau de bord est équipé de deux écrans numériques de 10,25 pouces, mais malgré cette touche technologique, l'intérieur reste en décalage par rapport aux standards actuels de l’automobile de luxe. Rappelons que c'est une stricte deux places.
En résumé, la nouvelle Aston Martin Vanquish est une voiture qui cherche la démesure sous toutes ses formes pour arriver à se distinguer et se faire remarquer des clients qui sont de plus en plus difficiles à séduire, notamment à cause d'une concurrence consistante et une image de marque ternie par la fiabilité et le manque d'attrait technique.
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