
On n’avait pas vraiment besoin d’une étude pour comprendre que se garer en ville vire au cauchemar, mais Ipsos et Yespark ont eu le mérite de mettre des chiffres dessus. Au moins, ça évite de passer pour celui qui exagère. Résultat : 67 % des automobilistes trouvent ça plus compliqué qu’il y a cinq ans. Sans surprise. C’est juste la réalité qu’on voit tous les jours.
87 % des conducteurs utilisent leur voiture tous les jours ou presque. Et dans ce lot, un sur deux finit par tourner pour trouver un morceau de trottoir libre. Selon l’étude, 49 % cherchent une place en voirie au moins une fois par semaine. Ça montre bien à quel point se garer prend une place absurde dans notre quotidien, alors qu’à la base, c’est juste garer une voiture, rien de plus.
Et ce n’est même plus un problème réservé aux automobilistes. À Paris, les deux-roues paient maintenant leur stationnement. On a donc réussi à transformer le scooter, qui était censé simplifier la vie en ville, en charge supplémentaire. Les petits vendeurs tombent les uns après les autres, et même les livreurs commencent à se poser des questions. On voulait fluidifier la circulation, on a surtout détruit un secteur entier.
L’étude le rappelle : un quart des conducteurs mettent plus de 30 minutes pour se garer en centre-ville. Trente minutes à tourner, parfois pour finir loin de sa destination. Pendant ce temps, en périphérie ou en zone résidentielle, tout se règle en moins de 30 minutes. J'ai le souvenir personnel (étudiant dans les années 2000) de rentrer de ma province en centre ville de Toulouse le dimanche soir, je perdais souvent 30 à 45 minutes pour trouver une place ... Cette sensation de perdre du temps (précieux quand il en reste peu avant de devoir aller se coucher) pour rien est un facteur d’énervement très intense ... Aujourd'hui, quand je vois ce qu'est devenu Toulouse, il faudrait dans les 2h je pense (sachant qu'il n'y a désormais plus aucune place gratuite).
Et malgré tout ça, huit automobilistes sur dix continuent à compter sur la rue. Pas de réservation, pas d’anticipation, juste de l’espoir et de la patience. C’est presque devenu un rituel, même quand on sait que ça ne marche plus.
Ce que l’étude ne dit pas directement, c’est que la disparition des places n’a rien d’un hasard. Beaucoup de villes réduisent la voirie dédiée à la voiture. Suppression des places gratuites, rétrécissement des voies, ajout systématique d’aménagements qui chassent les autos. L’objectif est clair : faire décrocher les gens de leur voiture.
Le problème, c’est que ça touche aussi les commerces. Quand se garer devient une loterie, les clients se barrent vers les zones faciles d’accès. Les centres-villes se vident, puis on nous explique que c’est la faute du e-commerce. C’est un peu facile.
67 % des conducteurs dépensent moins de 20 euros par mois pour se garer. Sur le papier, ça paraît raisonnable. Sauf que derrière, un quart des personnes qui utilisent la voirie se prennent un PV dans l’année. En Île-de-France, c’est pire : 32 %.
On sent bien que les municipalités ne comptent plus seulement sur les impôts pour financer leur fonctionnement. Le stationnement est devenu une ressource. Une place mal prise, un ticket oublié, et hop, quelques dizaines d’euros en plus dans les caisses. C’est presque devenu mécanique.
66 % des gens stressent juste à l’idée de chercher une place. Pour les sorties ponctuelles, ça grimpe à 78 %. C’est dire l’état d’esprit général. On choisit maintenant nos déplacements selon la capacité à se garer. Certains laissent la voiture en périphérie et finissent en transports, non pas pour réduire leur empreinte carbone, mais juste pour éviter la galère.
À force de compliquer l’accès à la rue, la demande explose pour le privé. Les box partent à des prix délirants. Dans certaines villes, la place de parking vaut presque plus que la voiture qui repose dessus. On en arrive à un point où le stationnement devient un investissement immobilier comme un autre. On a connu plus logique.
L’étude est claire : les gens cherchent des solutions simples. Du stationnement de courte durée pour les sorties, du stationnement de semaine ou de mois pour la routine, et des places fixes pour ceux qui veulent arrêter de jouer à la roulette urbaine. Rien de futuriste. Juste du bon sens.
Comme le résume Charles Pfister de Yespark : on dépend toujours autant de la voiture, mais les places disparaissent. Tant qu’on ne règle pas ça, on pourra refaire toutes les études qu’on veut, la galère restera la même. Et le quotidien des automobilistes aussi.
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