Equipements à déverrouiller en location / mensualité

Dernière modification : 04/09/2025 - 6

L’automobile change, et pas seulement sous le capot. Avec la montée en puissance du logiciel embarqué, un nouveau business model s’installe doucement mais sûrement : payer pour débloquer des options déjà présentes dans la voiture. Les constructeurs ne se contentent plus de vendre un équipement, ils le louent, parfois à vie, parfois au mois.

On est encore au début du phénomène, mais il pourrait bien prendre de l’ampleur. Pourquoi ? Parce que les marques ont de plus en plus de mal à trouver des relais de croissance. Le passage à l’électrique bouleverse tout : moins d’entretien, moins de pannes mécaniques, et donc moins de revenus en après-vente. Et comme la rentabilité s’effrite (crise énergétique, concurrence chinoise, malus CO?, investissements colossaux dans les batteries…), certains cherchent à transformer leurs voitures en plateformes logicielles, où tout devient service.


Un phénomène déjà bien installé

Voici quelques exemples concrets de ce que l’on retrouve aujourd’hui sur le marché :

  • Volkswagen / Škoda : déblocage de la pleine puissance sur les ID.3 et ID.4 (environ 19 €/mois ou 775 € à vie). Même logique pour l’éclairage d’ambiance, où l’on peut acheter plus de couleurs ou des effets lumineux dynamiques (30 à 40 €).
  • Mercedes-Benz : roues arrière directrices grand angle (48,90 €/mois ou 489 €/an), boost de puissance sur les EQ (55 €/mois ou 1 800 € à vie), ou encore l’option « In-Car Office » (2 €/mois).
  • BMW : sièges chauffants ou volant chauffant proposés en abonnement (18 €/mois ou 415 € à vie). L’idée a fait scandale et a fini par être retirée, mais elle montre bien la logique en cours.
  • Tesla : l’Acceleration Boost (+100 ch pour ~1 800 €), le pack Premium Connectivity (10 €/mois), ou encore le Full Self Driving en abonnement mensuel (199 $/mois aux USA).
  • Audi : la climatisation bi-zone et certaines aides comme l’Adaptive Cruise Control proposées en Functions on Demand, entre 5 et 15 €/mois.
  • Porsche : maintien de voie, phares Matrix LED ou boost de puissance activables après l’achat.
  • Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel) : navigation connectée facturée ~99 €/an.
  • Toyota, Lexus, Subaru : services connectés à distance (verrouillage/démarrage via smartphone), en abonnement.
  • General Motors (Buick, Cadillac, GMC) : services OnStar (diagnostic, urgence, mises à jour) entre 280 et 500 €/an.

Bref, tout ce qui peut être « virtualisé » en logiciel peut potentiellement être verrouillé, puis facturé.

Ce n’est pas si nouveau que ça

Ce phénomène peut sembler inédit, mais il a en réalité des racines plus anciennes. Les systèmes d’infodivertissement des années 2010 intégraient déjà de nombreuses fonctions (GPS, Bluetooth avancé, commandes vocales…) qui étaient arbitrairement bloquées en fonction du niveau de finition choisi. Si on n’avait pas payé la bonne version, impossible d’y accéder, même si le matériel était là. Et certains bricoleurs avaient déjà trouvé le moyen de débloquer ces options avec des bidouilles électroniques. Dans certains rares cas on pouvait les débloquer en payant à la concession a posteriori de l'achat, et grosso modo l'idée a du germer de ce passé proche.

On pourrait aussi faire le parallèle avec les moteurs thermiques : combien de fois a-t-on vu un même bloc moteur proposé en plusieurs puissances, uniquement grâce à une cartographie différente ? Le bridage artificiel permettait d’économiser en développement et de segmenter artificiellement la gamme. Aujourd’hui, la logique est simplement poussée plus loin, avec une facturation mensuelle et une activation à distance.

Un futur modèle économique ?

Tout ça pose une question de fond : est-ce que ce modèle est amené à devenir la norme ? Les constructeurs y voient un moyen de lisser leurs revenus et de prolonger la rentabilité d’un client bien au-delà de l’achat initial. Pour nous, automobilistes, c’est une autre histoire : accepterons-nous de payer chaque mois pour utiliser une fonction que l’on sait déjà présente dans la voiture ?
Avec la multiplication des LLD et LOA, le client est désormais conditionné pour voir l'automobile comme un objet qui est plus à louer qu'à acheter. Et ce biais propulse directement vers ce nouveau business model des équipements à la carte.

La question est ouverte. Certains y verront un prolongement naturel du « tout abonnement » (on paie déjà Netflix, Spotify, pourquoi pas les sièges chauffants). D’autres auront le sentiment d’être pris en otage, avec des voitures volontairement bridées pour mieux nous faire passer à la caisse.

Et vous, est-ce que vous seriez prêt à payer un abonnement pour profiter de vos propres équipements ? Ou bien est-ce la goutte de trop dans une industrie qui cherche à compenser sa perte de vitesse ?


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