À chaque échéance annuelle, lorsque l'appel de cotisation arrive, vous vous posez sans doute la même question : pourquoi assurer ma voiture me coûte-t-il aussi cher ? Et même dans le cas où vous seriez satisfait de votre tarif, vous êtes en droit de vous demander comment celui-ci est déterminé.
On pourrait penser que le montant dépend seulement du risque assuré. Mais en réalité, le calcul de votre prime d'assurance est fonction de très nombreux paramètres, qui peuvent être classés en quatre grandes catégories.
De l'analyse fine des sinistres, les assureurs tirent des statistiques très pointues. Ces données leur permettent d'évaluer précisément le risque que vous représentez au volant, en fonction de votre âge, votre historique de conduite, votre situation professionnelle ou encore votre lieu de résidence.
Les jeunes paient bien plus cher leur assurance auto. En 2024, les moins de 25 ans s'acquittent en moyenne de 1 213 € en tous risques, soit 89 % de plus que les conducteurs plus âgés. Cela s’explique par un taux d’accident bien plus élevé, un manque d’expérience évident, une mauvaise appréciation des dangers et un comportement plus exposé (conduite de nuit, fêtes, alcool, etc.). Si certains trouvent cela injuste, les faits indiquent que les assureurs ne profitent pas de la situation. En effet, l'accidentologie des jeunes conducteurs est bien plus importante que chez les plus âgés. Tout d'abord, un jeune a moins d'expérience, il sait moins décrypter la route et a moins bien en main son engin. De plus, sa faible expérience de vie ne lui permet pas encore de se rendre vraiment compte des risques encourus sur la route. Enfin, cette tranche de la population a tendance à plus sortir et donc se retrouver dans des situations très accidentogènes : état d'ébriété avec fatigue, tout ça de nuit où la visibilité est médiocre...
Enfin, notez que la durée depuis laquelle vous avez le permis est aussi déterminante.
A lire : le taux d'accidents selon l'âge des conducteurs
Les conducteurs seniors, quant à eux, voient aussi leur tarif grimper avec l’âge. Passé 65 ans, les statistiques de mortalité augmentent de nouveau, du fait d’une vigilance réduite, de réflexes plus lents et d’une santé moins stable.
Vos antécédents comptent évidemment pour beaucoup. Si vous avez été responsable de plusieurs sinistres, votre coefficient de réduction/majoration ("bonus/malus") s'en ressent, et votre prime augmente. Mais attention : même les accidents non responsables peuvent influencer votre tarif (ne les signalez qu'en dernier recours même si cela peut paraître aberrant ..), tout comme les bris de glace à répétition ou les sinistres matériels fréquents. Ils n’impactent pas le malus mais restent enregistrés sur votre relevé d’information. Le but des assurances est de couvrir des gens qui n'ont pas de souci, c'est très hypocrite et mal intentionné mais c'est la réalité.
Le lieu de résidence influe énormément sur le tarif. En 2024, les primes vont de 443 € en Bretagne à 661 € en Corse, soit un écart de 33 %. Marseille, avec 805 € en moyenne, est la ville la plus chère de France. Les grandes agglomérations sont plus risquées : plus de circulation, plus de sinistres, plus de vols, une main-d’œuvre plus chère. À l'inverse, la province calme offre un terrain favorable aux bons tarifs.
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Les assureurs préfèrent clairement un véhicule stationné dans un garage fermé à clé, plutôt que sur la voie publique. En effet, une voiture garée dans la rue est plus exposée aux actes de vandalisme, aux tentatives de vol et aux accidents de stationnement.
Un contrat avec conducteur principal unique coûtera souvent moins cher qu’un contrat avec plusieurs conducteurs, surtout si l’un d’eux est jeune ou peu expérimenté. Mention spéciale pour les conducteurs secondaires désignés comme apprentis : la prime peut s’envoler très vite.
Jusqu'à fin 2012, les hommes payaient plus cher leur assurance auto car ils étaient responsables d’une majorité d’accidents graves. Depuis, la législation interdit toute différence tarifaire basée sur le sexe, même si les statistiques restent en défaveur des hommes.
Voici les données ONISR de 2014 concernant les accidents mortels ... Le graphique parle de lui-même. Pour voir les chiffres plus récents cliquez ici
Les personnes en couple paient un peu plus cher, car leur voiture est généralement plus utilisée. En revanche, un célibataire roule souvent moins mais peut présenter un comportement plus risqué selon les assureurs (notamment en cas de séparation ou de fragilité psychologique passagère).
Être au chômage ou dans une situation professionnelle instable peut augmenter la prime. Un usage plus fréquent du véhicule et une attention potentiellement réduite sur la route sont des critères pris en compte par les compagnies. À l’inverse, certains statuts (fonctionnaires, retraités, enseignants) peuvent être considérés comme moins risqués et bénéficier de meilleurs tarifs.
Plus une voiture est puissante, plus elle est susceptible de rouler vite, ce qui augmente la gravité des sinistres potentiels. En 2024, ce critère reste déterminant : il reflète aussi parfois un style de conduite plus dynamique. De plus, les pièces de ces véhicules sont souvent plus coûteuses.
Les voitures électriques n’ont plus le privilège d’un tarif avantageux. En 2024, elles coûtent en moyenne 637 € par an en tous risques, contre 678 € pour les hybrides. Un chiffre en hausse constante, car les propriétaires de VE choisissent à 88 % une couverture tous risques, plus chère. Quant aux moteurs thermiques, le diesel reste légèrement plus onéreux à couvrir que l’essence, en raison du kilométrage annuel généralement plus élevé.
Une voiture récente bénéficie de meilleures technologies de sécurité, ce qui est un atout. Mais cela ne suffit pas à compenser le prix élevé des pièces en cas de sinistre. Les voitures anciennes, assurées au tiers, peuvent ainsi coûter bien moins cher à assurer que les modèles flambant neufs en tous risques.
Les assureurs surveillent de près les prix des pièces constructeur. Certaines marques ou certains modèles haut de gamme affichent des coûts de réparation très élevés. Cela pèse directement dans le calcul de votre prime.
Les modèles les plus volés du marché ou les véhicules laissés dans des zones à risque (quartiers sensibles, absence de garage) sont logiquement plus onéreux à assurer. C’est une réalité purement statistique.
Grêle, inondation, tempête… lorsqu’un événement climatique d’ampleur touche un territoire, les assureurs doivent indemniser en masse. L’année suivante, les primes augmentent souvent pour compenser, même chez les assurés qui n’ont rien déclaré.
Bien qu’ils ne déclenchent pas de malus, les accidents non responsables restent inscrits sur votre relevé d’information. Certains assureurs en tiennent compte pour moduler la prime à la hausse, même si cela reste officieux.
Les compagnies d’assurance qui essuient des pertes sur les marchés financiers peuvent être tentées de répercuter une hausse tarifaire globale sur leurs clients. Ce paramètre est rarement évoqué mais peut contribuer aux hausses générales.
Une compagnie d’assurance traditionnelle appartient à des actionnaires, alors qu’une mutuelle appartient à ses sociétaires. Cette dernière fonctionne selon un principe de solidarité : elle peut donc proposer de meilleurs tarifs à certains profils à risque (jeunes conducteurs, retraités, etc.). En contrepartie, si la mutuelle traverse une mauvaise passe, les hausses de tarif peuvent être collectives. Certaines mutuelles ciblent des catégories précises (fonctionnaires, militaires, enseignants) afin d’ajuster au mieux leurs tarifs au risque réel.
Vous savez désormais pourquoi votre prime d’assurance auto ne sort pas d’un chapeau. N'oubliez pas de comparer régulièrement les offres, car votre profil, votre auto et votre région évoluent, et les tarifs aussi !
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