Le délit de tromperie peut concerner aussi bien les ventes entre professionnels et particuliers que celles entre particuliers. Il est puni de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende, pouvant aller jusqu’à cinq ans et 600 000 euros en cas de circonstances aggravantes. En pratique, ces peines maximales sont rares, mais les condamnations existent bel et bien.
La tromperie ressemble au défaut de conformité, sauf qu’ici la volonté de tromper doit être démontrée. Autrement dit, il ne s’agit pas d’une erreur ou d’une négligence bénigne, mais d’un mensonge ou d’une dissimulation. Voyons comment ce délit se définit et s’applique en matière automobile.
La tromperie est caractérisée lorsqu’un vendeur fournit des informations fausses ou omet volontairement des éléments essentiels sur le véhicule vendu. La preuve peut être directe (un document falsifié, une reprogrammation cachée, etc.) ou indirecte (contradictions dans le discours, absence d’entretien logique, incohérence entre factures et kilométrage). Devant la justice, une simple négligence grossière peut parfois suffire à établir la tromperie, surtout quand il s’agit d’un professionnel, considéré comme un vendeur averti.
Chez les particuliers, la barre est plus haute : l’acheteur devra prouver que le vendeur savait pertinemment qu’il mentait ou qu’il cachait une information essentielle. C’est souvent l’expertise automobile qui fait la différence.
Texte de loi Article L.441-1 du Code de la consommation :
« Il est interdit pour toute personne, partie ou non au contrat, de tromper ou de tenter de tromper le contractant, par quelque moyen ou procédé que ce soit, même par l’intermédiaire d’un tiers. »
La loi précise que la tromperie peut porter sur :
Dans le domaine automobile, cela peut concerner notamment :
Le délit de tromperie relève du pénal : il n’a pas de délai d’application au moment de la vente, mais une fois la tromperie découverte, l’acheteur dispose de 5 ans pour engager des poursuites à compter du jour où il a eu connaissance du fait. C’est plus long que le délai d’action pour un vice caché, qui n’est que de 2 ans à compter de la découverte du défaut.
La condamnation pour tromperie entraîne l’annulation pure et simple de la vente, avec restitution du prix à l’acheteur. Dans certains cas, le vendeur peut aussi être condamné à des dommages et intérêts, notamment si la tromperie a causé un préjudice financier ou moral (perte d’usage du véhicule, frais d’expertise, etc.).
Une tentative de tromperie est également punissable, même si l’acheteur ne s’est pas laissé duper. La jurisprudence retient souvent que la simple intention de mentir suffit, ce qui explique pourquoi les tribunaux sanctionnent régulièrement des vendeurs ayant omis un élément essentiel.
Avant d’aller en justice, il est toujours possible de régler le litige à l’amiable, par exemple en négociant une réduction du prix ou une reprise partielle du véhicule. Mais si le vendeur refuse ou nie les faits, il est préférable d’envoyer une mise en demeure en citant le texte de loi, puis de déposer plainte. Certaines affaires de tromperie automobile finissent d’ailleurs par des condamnations fermes, notamment quand le vendeur a trafiqué plusieurs véhicules ou agi en récidive.
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