Plan de l'article :
L'industrie automobile se targue souvent d'avancées technologiques spectaculaires à chaque nouvelle génération de véhicules. Les publicités abondent de termes comme "révolutionnaire", "innovant" et "de pointe", créant l'impression que chaque nouveau modèle est un saut en avant par rapport à son prédécesseur. Cependant, la réalité est souvent plus nuancée et moins impressionnante. Les constructeurs automobiles exploitent astucieusement l'illusion du progrès pour susciter l'enthousiasme des consommateurs et justifier des prix plus élevés. Et d'ailleurs, beaucoup sont clients de ce genre de communication car la grande majorité tombe dans le panneau en étant facilement ébahis, à la limite de l'hypnose. Il suffit parfois de simples formules chocs pour persuader les masses qu'elles ont affaire à un produit novateur, et c'est en ça que le marketing est vital pour une marque. Mais derrière cette façade de modernité, on découvre que de nombreuses innovations prétendument nouvelles sont en réalité des technologies déjà bien connues, réchauffées et présentées sous un nouvel angle pour paraître révolutionnaires. L'impression de progrès dans l’automobile vient principalement de la capacité de l’industrie à adapter des technologies déjà existantes pour le marché grand public. Cette domestication, accompagnée d’un discours marketing bien ficelé, donne l’illusion de révolutions fréquentes, alors qu'il s'agit souvent de réappropriations et de banales améliorations de choses existant depuis longtemps.
Ce phénomène s'accroit avec le temps puisque cela fait déjà une bonne vingtaine d'années que les véhicules sont devenus très aboutis. Et c'est aussi pour cela que l'âge moyen du parc automobile augmente, pourquoi acheter une voiture neuve alors que les voitures en occasion qui ont plus de 10 ans sont à la hauteur des tout derniers modèles ? Il leur suffit d'avoir un Iphone accroché au pare-brise pour être tout aussi technologiques au niveau de l'infodivertissement (si vous êtes ambitieux vous pouvez même accrocher un Ipad, de quoi faire rougie une Tesla !). Les marques ont de plus en plus de mal à incrémenter du progrès dans leurs véhicules, car ces derniers sont devenus très pointus et n'arrivent plus à vraiment faire mieux. Pire, les modèles actuels cherchent à faire des économies et régressent sur beaucoup d'aspect. Une Golf 5 avait par exemple un essieu multibras de série quand désormais la majorité des modèles ont du semi-rigide, pareil avec une Classe A et bien d'autres voitures. Le progrès stagne et les constructeurs cherchent donc plutôt à innover pour réduire leur coût de revient, avec des produits qui perdent en substance et en qualité plutôt que de progresser réellement.
Cette stratégie marketing n'est pas nouvelle. Les constructeurs amènent petit à petit des technologies développées depuis longtemps, orchestrant une évolution technique lente et contrôlée (Porsche est un bon exemple en incrémentant lentement les puissances de générations en générations). Cette approche permet de maximiser le retour sur investissement en maintenant un flux constant de "nouveautés" à chaque cycle de production. Ainsi, plutôt que de lancer toutes les avancées technologiques d'un coup et avec beaucoup d'efforts et d'innovations (réelles), les marques les étalent dans le temps parcimonieusement, assurant une allure continue de progrès et gardant plusieurs coups d'avance.
La mise en œuvre des technologies dépend moins de leur découverte que de leur fiabilisation et de leur coût de production, et c'est même ici la clé. Une technologie peut exister depuis des décennies, mais elle ne sera intégrée dans les voitures de série que lorsqu'elle est suffisamment fiable et économiquement viable. Par exemple, les systèmes de freinage antiblocage (ABS) ont été conceptualisés dès les années 1950 pour les avions, mais ce n'est que dans les années 1980 qu'ils sont devenus courants dans les véhicules de tourisme. Ce décalage entre invention et application est souvent masqué par un discours marketing axé sur la nouveauté.
Les constructeurs savent que l'illusion du progrès peut influencer fortement les décisions d'achat. Un consommateur est plus susceptible de remplacer son ancien modèle par un nouveau s'il croit que ce dernier offre des avancées technologiques significatives. En réalité, les changements d'une génération à l'autre sont souvent incrémentaux, voire cosmétiques, plutôt que des transformations radicales. Cette tactique permet aux marques de maintenir l'intérêt et la fidélité des consommateurs, tout en maximisant leurs marges bénéficiaires.
En examinant de près les prétendues innovations, on réalise que beaucoup de technologies mises en avant comme des nouveautés ont été développées et testées bien avant leur adoption commerciale. Cela invite à une réflexion critique sur la véritable nature du progrès technologique dans l'industrie automobile, et j'invite les consommateurs à questionner la validité des messages marketing et à regarder au-delà de la surface brillante des annonces publicitaires.
L'illusion du progrès est ainsi un puissant outil de marketing, mais elle ne doit pas être confondue avec la véritable innovation, qui consiste à inventer de nouvelles technologies et non pas viabiliser d'anciennes trouvailles.
Voici quelques exemples qui vont étayer mon message, et j'invite les internautes à en fournir d'autres.
Pour étayer mon idée générale et la faire comprendre, si on avait voulu fabriquer une M3 G80 dans les années 90 on aurait pu le faire, la seule différence est que le coût de revient aurait été bien plus important car les technologies n'avaient à ce moment là été amorties. Les voitures modernes exploitent un progrès ancien qui a été domestiqué et qui peut donc désormais être intégré à des coûts digestes pour le client. Et pour savoir ce qu'est le progrès et profiter des technologies les plus récentes, il faudrait plutôt aller voir du côté des armées qui développent des systèmes à la pointe mais qui restent hélas top secrets.
L'industrie automobile joue un rôle de "vulgarisateur" technologique, rendant accessibles et abordables des innovations longtemps réservées à des secteurs de niche. Le développement massif des lignes de production a permis d’intégrer des technologies préexistantes à grande échelle, donnant une impression de nouveauté au grand public.
De nombreux dispositifs aujourd'hui standards dans l’automobile, comme les freins ABS ou l’injection directe, sont souvent perçus comme récents, mais ils existaient bien avant leur adoption généralisée. L'industrie a surtout perfectionné, fiabilisé et démocratisé ces innovations.
L'introduction massive des calculateurs électroniques dans les années 1980 marque une domestication progressive des innovations issues de l’industrie spatiale et militaire. Ces technologies existaient déjà, mais leur coût et leur complexité limitaient leur utilisation dans le grand public.
Malgré leur existence depuis des temps anciens, elles ont aujourd'hui le même architecture technique, à savoir des trains épicycloïdaux qui sont freinés et libérés par des freins et embrayages. La seule évolution a été d'intégrer de l'électronique pour les piloter, à savoir des électrocommandes pilotées par des calculateurs. Le nombre de rapports a été augmenté mais c'est avant tout pour économiser quelques centilitres de consommation plutôt que de faire évoluer l'agrément.
Un exemple parmi d'autres de cette illusion de progrès est la boîte de vitesse à double embrayage. Cette technologie, qui offre des changements de vitesse plus rapides a été brevetée dès 1935 par Adolphe Kégresse. Cependant, ce n'est que dans les années 2000 que cette technologie a été largement adoptée dans les voitures de série, notamment par Volkswagen avec sa boîte DSG. Ce décalage temporel montre que l'innovation technique était déjà là, mais sa mise en œuvre industrielle a pris plusieurs décennies.
Associé aux moteurs les plus récents, le turbo existe depuis 1905 ... Il aurait pu donc apparaître il y a bien plus longtemps. C'est en raison des contraintes environnementales qu'il a été utilisé de manière quasiment imposée sur les voitures modernes de manière systématique.
L'essor récent des voitures électriques est souvent perçu comme une révolution toute fraîche. Pourtant, les technologies sous-jacentes, notamment les batteries lithium-ion, datent des années 1980. Tesla, souvent célébrée pour son avant-gardisme, n'a pas inventé ces technologies ni même vraiment innové. La véritable prouesse de Tesla réside dans l'intégration et l'optimisation de composants existants pour créer des voitures dotées de pièces qui n'ont plus rien à voir avec le passé concernant le groupe motopropulseur. Les technologies qui intègrent les voitures électriques n'ont rien de particulier par rapport à des PC des années 90 ... Il fallait juste penser à utiliser cette technologie pour former une voiture. Il n'y a donc rien de réellement d'innovant même si le fait d'avoir osé électrifier les voitures est une sorte d'innovation il faut l'avouer (et ceux qui me connaissent savent que je ne pourrai jamais revenir en arrière, l'électrique est fantastique même si l'affirmer haut et fort me cause plus de torts qu'autre chose).
Les systèmes d'aide à la conduite, tels que le régulateur de vitesse adaptatif ou l'assistance au maintien de voie, semblent incarner le futur de l'automobile. Toutefois, les premières itérations de ces technologies remontent à plusieurs décennies. Le régulateur de vitesse a été inventé en 1945 par Ralph Teetor et les premiers systèmes de maintien de voie ont été expérimentés dans les années 1990. Leur adoption généralisée a attendu que les coûts diminuent et que la fiabilité soit assurée.
L'utilisation de matériaux avancés, tels que les composites en fibre de carbone, illustre également cette illusion de progrès. Découvertes dans les années 1960, ces technologies ont d'abord été utilisées dans l'aérospatiale et les sports mécaniques avant de trouver leur chemin dans les voitures de série, principalement en raison des coûts élevés de production et de la complexité de fabrication.
Les autre exemples sont très nombreux, te encore une fois j'invite les internautes à partager leurs idées sur le sujet.
Le but de cet article était surtout de leur faire prendre conscience de cet aspect afin d'atténuer cette niaiserie ambiante liée au sentiment de progrès que ressentent les clients. Et on peut faire un parallèle avec la science liée à la cosmologie et à la physique qui n'évolue plus depuis près d'un siècle. Pire, James Webb montre par exemple qu'on est complètement "dans les choux", et les histoires de matière noire et énergie noire (rustines médiocres) sont les stigmates de la perdition des scientifiques.
Pire, les produits actuels, dont les autos, sont de plus en plus gangrenés par les défauts de conception et de qualité. Et donc au delà du faux progrès, il semble que les voitures modernes soient en réalité en train de régresser, car les produits industriels n'ont plus droit à l'excellence qu'on a pu voir dans un passé de plus en plus lointain (n'avez-vous pas remarqué que les objets sont de plus en plus fragiles et peu durables ? Dotés d'éléments mal fichus et anormalement peu robustes ?).
La technologie consiste aussi à faire régresser les choses, comme les moteurs à injection directe qui induisent l'apparition de polluants très néfastes pour la santé pour quelques centilitres économisés (plus globalement la technologie a très peu évolué contrairement à ce qu'imaginent les gens), tout comme les transmissions intégrales qui ont perdu leur aspect permanent (sans oublier les Grip Control et autres faussetés artificielles qui cherchent à faire croire qu'on a un véhicule baroudeur, mais c'est chose aisé avec une clientèle qui n'a pas de notions techniques et un esprit critique et autonome qui disparaît).
Je vous laisse conclure dans les commentaires ...
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