
Minérale, de synthèse ou encore des deux à la fois, voyons ce qui distingue ces différents types d'huile et pourquoi le choix influe directement sur la longévité du moteur.

L'huile minérale est issue directement du pétrole raffiné. C’est la plus ancienne catégorie, utilisée dès les débuts de l’automobile. À l’origine, il s’agissait d’huiles dites monogrades, c’est-à-dire avec un seul indice de viscosité. Leur comportement changeait donc fortement avec la température: très visqueuses à froid, trop fluides à chaud.
Avant les années 50, on achetait soit une huile d’hiver (ex: SAE 20W), soit une huile d’été (ex: SAE 30), mais jamais une multigrade 20W30. Ces huiles s’oxydaient rapidement et perdaient leur film lubrifiant au fil des kilomètres.
Avec le temps, on a ajouté des polymères épaississants pour stabiliser la viscosité. Mais même “multigrade”, une huile 100 % minérale garde des limites: aucune version ne descend sous le grade 20W, et elle supporte mal les fortes contraintes thermiques. Sa température maximale stable tourne autour de 130 à 150 °C selon les formulations.
Elle reste cependant adaptée aux anciens moteurs à gros jeux mécaniques, qui ont été conçus pour fonctionner avec ce type de lubrifiant. Utiliser une huile de synthèse trop fluide sur une voiture d’avant les années 80 peut aggraver les fuites et perturber la pression d’huile.

L’huile de semi-synthèse est un mélange d’huile minérale et de synthèse. En général, elle contient de 10 à 30 % de base synthétique (parfois moins selon les marques). L’idée est de combiner une bonne stabilité thermique et un coût modéré.
Ce type d’huile reste populaire pour des moteurs essence ou diesel atmosphériques, voire turbocompressés anciens, mais pas trop exigeants. Elle conserve une tenue correcte jusqu’à 160 °C environ, tout en protégeant mieux au démarrage qu’une minérale pure.
Il faut cependant raccourcir les intervalles de vidange (souvent autour de 10 000 à 15 000 km), car elle se dégrade plus vite qu’une 100 % synthèse. Pour un moteur turbo, une semi-synthèse fatiguée devient vite dangereuse: l’huile s’oxyde, perd sa viscosité, et les paliers du turbo s’usent. Ceux qui “oublient” leurs vidanges devraient éviter ce type d’huile, car une surutilisation entraîne une dégradation accélérée.

Les huiles 100 % synthèse sont fabriquées à partir de bases hautement raffinées (PAO, esters, parfois hydrocraquées de groupe III). Contrairement à une idée répandue, elles proviennent souvent elles aussi du pétrole, mais via un processus chimique qui recompose la structure moléculaire pour atteindre une pureté quasi parfaite.
Elles conservent leur viscosité sur une plage thermique plus large: fluide à froid (pompage possible dès -40 °C) et stable jusqu’à 180 °C ou plus. Cela garantit un film constant entre les pièces, notamment dans les zones critiques comme les cames, les segments ou les paliers de turbo.
La formulation inclut une batterie d’additifs spécifiques : anti-usure (zinc, phosphore, molybdène), détergents, dispersants, antioxydants, anti-mousse, modificateurs de friction, etc. Leurs proportions sont encadrées par les normes ACEA et API.

Les huiles de synthèse modernes conviennent aux moteurs dotés de systèmes de dépollution complexes (FAP, turbo, EGR, catalyseur GPF, etc.). Elles sont aussi compatibles avec les intervalles de vidange longs (jusqu’à 30 000 km pour certaines normes Longlife).
En pratique, une huile synthétique peut couvrir un écart de viscosité très large (ex: 0W-40 ou 5W-50), ce qui lui permet d’assurer un bon démarrage à froid tout en restant assez épaisse à chaud. C’est ce qu’aucune huile minérale ne sait vraiment faire. Bref, si votre moteur est moderne, suralimenté ou à forte charge, c’est le choix idéal, même si le tarif est un peu plus salé.
Les huiles synthétiques présentent une faible volatilité NOACK (inférieure à 10 % selon les meilleures formulations). Cela signifie qu’elles s’évaporent moins, consomment moins d’huile et laissent moins de dépôts. Leur indice de viscosité dépasse souvent 160, contre 120 environ pour une minérale classique. Elles gardent aussi un meilleur HTHS (High Temperature High Shear), c’est-à-dire une résistance du film lubrifiant mesurée à 150 °C sous fort cisaillement. C’est ce qui protège le moteur lors des hautes charges et des longues montées en régime.
Pour résumer : minérale pour les moteurs anciens, semi-synthèse pour un compromis économique, et 100 % synthèse pour tout moteur moderne. C’est pas si compliqué au fond.
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