Les huiles modernes bénéficient d'un nombre impressionnant d'additifs destinés à les rendre plus performantes et plus pérennes dans le temps (jusqu'à 20 % de leur volume !). Ces composés chimiques ont chacun un rôle bien précis, du nettoyage du moteur à la protection contre la corrosion. Ce dossier détaille les principaux additifs présents dans les huiles moteur actuelles, avec quelques mises à jour techniques utiles à connaître.

L'huile de votre voiture, qu'elle soit minérale ou de synthèse, a tendance à s'oxyder avec le temps, c'est-à-dire qu'elle tourne et perd ses propriétés lubrifiantes. C'est d'ailleurs pour cette raison (entre autres) qu'il fallait vidanger plus souvent auparavant sur les anciennes et qu'il faut toujours effectuer une vidange, même si le véhicule n'a pas roulé. Une huile qui reste longtemps stockée finit aussi par se dégrader : le stockage prolongé n'est donc pas idéal.
Les additifs anti-oxydants limitent cette dégradation en bloquant la réaction chimique entre l'huile et l'oxygène. Les plus connus sont les phénols et les amines aromatiques. Ces molécules protègent efficacement jusqu'à 120 °C, au-delà de quoi elles s'épuisent progressivement.
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Le rôle de cet additif est de garder le moteur propre en empêchant la formation de dépôts, de vernis et de calamine. Il favorise le transfert de ces impuretés vers le filtre à huile. Ce dernier contient également un dispersant qui maintient les particules en suspension jusqu'à leur piégeage.
Sur les voitures anciennes, ces additifs peuvent poser problème, car les suies internes participaient autrefois à l'étanchéité du moteur. Les détacher peut provoquer des pertes de compression, voire des dégâts sur les paliers de bielle. Sur les moteurs modernes, au contraire, les additifs détergents permettent de maintenir la propreté interne et de prolonger la durée de vie des pièces en limitant l'encrassement.

L'huile peut s'émulsionner au contact de l'air ou de l'eau, surtout à cause du barbotage provoqué par le vilebrequin qui brasse l'huile au fond du carter. Cela peut engendrer la formation de mousse, très nuisible à la lubrification, car l'air empêche la formation d'un film d'huile continu entre les pièces mécaniques.
Les additifs anti-mousse (souvent à base de silicone) éliminent les bulles d'air et assurent que le film d'huile reste dense et efficace. Une huile mousseuse peut en effet entraîner une désagréable perte de pression et abîmer les organes mobiles.


Ce type d'additif crée une fine pellicule protectrice entre les surfaces métalliques, ce qui limite les frottements et l'usure. Entre un segment et le cylindre, par exemple, le film d'huile doit résister au cisaillement. S'il rompt, les surfaces entrent en contact et risquent d'être rayées, voire de provoquer un serrage moteur.
Les composés les plus courants sont le zinc dialkyldithiophosphate (ZDDP) et le molybdène, très efficaces contre l'usure à chaud. Ces additifs contribuent également à réduire la consommation de carburant en abaissant les frottements internes.

Les additifs anticorrosion protègent les surfaces métalliques contre la rouille et l'oxydation causées par l'humidité ou les acides formés lors de la combustion. Ils neutralisent les acides et forment une fine couche protectrice sur les métaux. C'est donc, en quelque sorte, un anti-rouille intégré à votre huile moteur.

La viscosité des huiles multigrades est contrôlée par des polymères modificateurs de viscosité qui adaptent l'épaisseur de l'huile selon la température. Ces molécules s'étendent à chaud pour épaissir l'huile et se contractent à froid pour la rendre fluide. Cependant, avec le temps et le cisaillement mécanique, ces chaînes polymériques se cassent, entraînant une baisse progressive de viscosité. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est essentiel de respecter les intervalles de vidange, même sur une huile dite « longue durée ».

Ces additifs abaissent le point de découlement, c'est-à-dire la température à laquelle l'huile se solidifie. Ils permettent aux huiles de rester fluides à des températures très basses, jusqu'à -40 °C pour certaines formulations synthétiques. Cela facilite le démarrage à froid et améliore la lubrification immédiate des organes mécaniques.
Les huiles modernes répondent à des normes internationales telles que API SP ou ACEA C6, garantissant un niveau de protection et de performance adapté aux moteurs à injection directe et à filtres à particules. Ces normes imposent un dosage rigoureux des additifs pour éviter une surconcentration nuisible aux systèmes d'émission.
Et pour finir, non, une huile miracle universelle n'existe toujours pas. Mais une huile bien choisie, enrichie en additifs adaptés, reste le meilleur bouclier pour votre moteur... et pour votre portefeuille, tant qu'on n'oublie pas la vidange. (Oui, même celle qu'on repousse toujours à la semaine prochaine...)
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