Scandale de l'huile 0W20 : à éviter à tout prix (même si préconisée ?)

Dernière modification : 06/11/2025 -  1

Une part croissante des moteurs modernes préconisent désormais la 0W20. Cette viscosité ultrafine est devenue la nouvelle référence, au point que beaucoup de conducteurs pensent qu’elle est idéale pour tous les moteurs récents. Sauf que la réalité est beaucoup moins flatteuse que ce qu’affichent les manuels d’entretien et les campagnes d’homologation.

0W20 contre 5W30 : deux philosophies opposées

Sur le papier, la 0W20 a tout pour séduire. Elle est très fluide à froid, circule rapidement dans le moteur et améliore légèrement la consommation. La 5W30, elle, reste plus épaisse et protège mieux à chaud. Lors d’un test de longévité réalisé sur 50 moteurs identiques, la différence a été nette : ceux qui tournaient à la 0W20 affichaient 3 % de consommation en moins, mais 42 % d’usure en plus sur les paliers et 28 % de consommation d’huile supplémentaire après 150 000 miles. Les moteurs lubrifiés à la 5W30 étaient un peu moins sobres, mais beaucoup plus propres et stables dans le temps.

Pourquoi les constructeurs imposent de plus en plus la 0W20

Le choix de cette huile ultrafine ne relève pas de la technique, mais du calcul administratif. Une huile plus fluide permet de gratter quelques dixièmes de litre sur les tests de consommation et d’émissions. Ces petits gains font économiser des millions en amendes aux constructeurs soumis aux normes CAFE et européennes. Toyota l’a reconnu dans un document interne : la 0W20 est choisie avant tout pour réduire la consommation, pas pour préserver la mécanique. Dans d’autres pays, les mêmes moteurs tournent d’ailleurs avec de la 5W30 ou même de la 5W40 pour les essais d’endurance.

Les limites du 0W20

Sur le terrain, les faiblesses de la 0W20 apparaissent vite. Dans les régions chaudes, sur autoroute, en montagne ou lors de trajets chargés, elle perd de sa viscosité et n’assure plus une séparation suffisante entre les pièces métalliques. Résultat : usure accélérée, chaînes de distribution qui se détendent, segments qui marquent les cylindres et consommation d’huile en hausse. Dans les moteurs turbo, le problème s’amplifie encore, car l’huile monte facilement à plus de 230°C. Le film de 0W20 devient alors trop mince pour protéger correctement les paliers du turbo.

Une vérité embarrassante

Le plus troublant, c’est que les ingénieurs des marques le savent. Ils connaissent les limites physiques de la 0W20, mais continuent de l’imposer pour satisfaire les tests d’émissions. Résultat : des moteurs qui passent les normes sur le papier, mais dont la longévité réelle baisse nettement. Une manière déguisée de privilégier les chiffres officiels plutôt que la durabilité mécanique.

L’alternative souvent oubliée : la 0W30

Entre la 0W20 trop fine et la 5W30 plus protectrice, il existe une solution intermédiaire souvent citée par les ingénieurs eux-mêmes : la 0W30. Elle garde la fluidité à froid du 0W20 tout en formant un film bien plus résistant à chaud. Les études menées par Lubrizol ont montré une usure inférieure de près de 30 % par rapport à la 0W20, avec un impact minime sur la consommation. C’est d’ailleurs cette huile que de nombreux constructeurs européens utilisent pour les essais longue durée, y compris sur des moteurs turbocompressés.

Les alternatives plus raisonnables

Pour la majorité des conducteurs, passer à la 5W30 reste le choix le plus sûr. Les moteurs conçus pour de la 0W20 sont en général parfaitement compatibles avec cette huile plus épaisse, surtout lorsqu’ils dépassent les 100 000 km ou roulent dans des conditions sévères. La 0W30, quant à elle, offre un excellent compromis pour ceux qui vivent dans des zones froides mais veulent préserver leur moteur sur le long terme.

Moteurs visés par la 0W20

Voici quelques un des moteurs visés, sachant qu'ils se multiplient avec le temps ...

Marque Moteurs concernés
Peugeot 1.2L PureTech 75 / 100 / 130, 1.5L BlueHDi 100 / 130
Renault 1.0L SCe 65, 1.0L TCe 100, 1.3L TCe 130, 1.5L Blue dCi 85 / 115
Citroën 1.2L PureTech 83 / 110 / 130, 1.5L BlueHDi 100 / 120
DS 1.2L PureTech 100 / 130 / 155, 1.5L BlueHDi 100 / 130
Ford 1.0L EcoBoost 100 / 125, 1.5L EcoBoost 150, 2.0L EcoBlue 150, 2.3L EcoBoost 280
Opel 1.2L 75, 1.2L Turbo 100 / 130, 1.5L Diesel 100, 1.4L Turbo
BMW 1.5L 116i / 118i, 2.0L 120i / 128ti / 135i
Mercedes 1.3L A160 / A180 / A200, 2.0L A220 / A250
Audi 1.0L TFSI 110, 1.5L TFSI 150, 2.0L TFSI 190 / 310, 2.0L TDI 150
Volkswagen 1.0L MPI 80, 1.0L TSI 95 / 110, 1.5L TSI 150, 2.0L TSI 200

Conclusion

Le 0W20 est avant tout un choix marketing et administratif. Il permet aux constructeurs de soigner leurs chiffres de consommation, mais pas la santé de leurs moteurs. Pour qu’un bloc tienne la distance, il vaut mieux opter pour une huile un peu plus consistante, quitte à perdre quelques centilitres d’essence. Les moteurs modernes sont précis, mais pas magiques. Une protection réelle, ça se mesure à la viscosité, pas à la ligne d’émission de CO2.

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